
Publié le 20 septembre 2025, mis à jour le 20/09/2025
Contacté : Thomas Flynn (et son ami Dave qui était en contact auparavant et l'a mis en relation).
Planète du contact : Élyseum, planète située dans la galaxie de Pavvos (on ne sait pas où cela se situe, mais à des millions d’années-lumière probablement).
Nom du contact principal : Alyamiral, qui se fait appeler Aly, est son contact principal, mais il y aura aussi des contact avec de nombreux êtres d’ Élyseum nommés : Alysha, Burana, Zeran, Thalès, Faith, Issa, Ryka, Aaron, Sapphano, Simynh, …
Date et lieu du contact : le contact a lieu en février 2002 (par déduction); les rendez-vous de contact sont effectués à Inspiration Point, au Tilden Regional Park à Berkeley Hills, Californie, USA ; et le départ en vaisseau en pleine nature isolée se fait depuis le parc National de Yosémite (un lieu habituel pour leurs atterrissages depuis longtemps selon leurs dires), près de El Capitan, à quelques kilomètres de l'hôtel Ahwahnee, Californie, USA.
Présentation complète du contact par vidéo détaillée d'accompagnement :
Vidéos détaillées : Youtube, Odysee
Vidéos abrégées : Youtube, Odysee
Durée de lecture de l'article entier : 1h45
Sommaire cliquable de liens internes :
◻️ Planète d'origine des contacts
◻️ Identité du contacté
◻️ Époque et lieu du contact
◻️ Publication de l'histoire
◻️ Comment a eu lieu le contact
➳ Thomas et Dave
➳ Le premier contact de Dave avec une personne d’Élyseum
➳ Les contacts passés d’Élyseum avec la Terre
➳ Le rendez-vous de Thomas avec les gens d’Élyseum est fixé
➳ La rencontre a lieu et Thomas est invité sur Élyseum
➳ Le départ pour Élyseum
◻️ Apparence des habitants de Élyseum
◻️ Description de leur monde et de leur civilisation
➳ Description physique de Élyseum
➳ Animaux
➳ Habitations
➳ Vêtements
➳ Repas
➳ Agriculture
➳ Énergie
➳ Technologies
➳ Transports
➳ Gouvernement
➳ Économie
➳ Les 4 visages de l’humanité
➳ Éducation
➳ Culture émotionnelle
➳ Pensée
➳ Spiritualité
➳ Santé
➳ Famille
➳ Arts
➳ Histoire
➳ Environnement
➳ Relations interplanétaires
➠ Extrait 1 : vaisseaux spatiaux
➳ Description de l’annexe du grand vaisseau
➳ Description du grand vaisseau
➳ Propulsion
➳ Voyage par le trou noir
➳ Navigation
➳ Vie à bord
➳ Visions astronomiques pendant le voyage
➳ La navette en forme de cigare
➠ Extrait 2 : le pourquoi du contact avec la Terre
➳ Premier contact il y a 3500 ans avec les grecs
➳ Pourquoi le contact est renoué par eux à notre époque
➠ Extrait 3 : résumé du voyage de Thomas sur Élyseum
➳ Le voyage commence dans le système solaire
➳ Le voyage vers le trou noir comme portail
➳ Arrivée sur Élyseum
➳ La vie sur Élyseum
➳ Le premier visage : l’homme est avant tout spirituel
➳ Éducation des jeunes
➳ Le deuxième visage
➳ Soigner les émotions
➳ Troisième visage : l’esprit
➳ Les pensées négatives blessent en retour
➳ Quatrième visage : nourriture saine
➳ Les 10 lois de la bonne santé
➳ Avant dernier jour sur Élyseum
➳ Fête de départ d’Élyseum
➳ Le voyage retour vers la Terre
➳ Une fois de retour
➳ Réflexion finale
🔗 Liens vers des documents plus complets sur ce contact
Planète d’origine des contacts :
Ils sont originaires de la planète Élyseum, située dans la galaxie Pavvos (on ne sait pas où elle est située, en-dehors de la voie Lactée).
Ils sont venus visiter la Terre depuis au moins l'an 2500 avant JC (car ils disent utiliser le parc national de Yosemite aux USA comme lieu d'atterrissage depuis 4500 ans), et avaient pris contact avec les grecs vers l’an 1500 avant JC. De ce contact est né le mythe des Champs-Élysées, lieu où résident les Élyséens, sur leur planète en fait. Ils ont eu une influence sur les grecs antiques.
Identité du contacté :
Thomas Flynn est à l’époque du contact situé probablement vers février 2002 (ou février 2003), un américain d’un peu plus de quarante ans.(âge précis non indiqué, on ne sait que cela).
Thomas vient d’un milieu modeste et a grandi avec une mère irlandaise affectueuse mais fragilisée par une lourde opération, et un père désemparé. Très tôt, il cherche des repères : un passage par la religion, puis une carrière rapide comme cadre commercial où il réussit « à l’extérieur » tout en se sentant vide « à l’intérieur ».
Marié pendant près de vingt ans, il y eut trois fausses couches avant la naissance d’un fils puis de deux filles. Les tensions, l’épuisement à son travail car il ne savait pas déléguer, et les excès de boisson et disputes du week-end, ont miné son couple jusqu’à ce que sa femme lui demande le divorce.
Pour s’occuper l’esprit dans la réflexion sur son couple et en souffrance, il part s’inscrire à l’université de Berkeley, où il prépare un Master en technologie appliquée, vit seul dans un petit appartement de Ridge Road, marche beaucoup, et s’est exercé à la concentration et à la méditation (un mois de stage de méditation à Esalen).
Observateur et empathique, il a l’esprit critique mais reste ouvert, protecteur avec les plus jeunes, et très attentif aux enjeux sociaux et écologiques. Notamment il sera protecteur envers Dave, plus jeune que lui de 19 ans, avec qui il se liera d’amitié.
C’est son ami Dave qui lui a permis le contact avec les gens de la planète Élyseum.
Le départ pour Élyseum aura eu lieu en février, après la fin du premier semestre d’études de Thomas, pour qu’il soit disponible. A son retour et après sa fin d’études universitaires, car il date cela comme étant 5 mois après, on le retrouve en Floride. Il reste séparé après avoir semble-t-il reconsidéré cette question avec son ex-compagne, mais proche de ses enfants qui habitent en Floride, et avec lesquels il a partagé son expérience à Elyseum. Il a écrit son manuscrit et essaie de remettre sa vie d’aplomb, avec l’idée de fonder un jour un village familial expérimental (une sorte de communauté vivant sur des valeurs données par les Elyséens). Il prie, tient à une spiritualité simple, et s’efforce d’« attraper la chance au vol » quand elle se présente.
Dave est originaire de Winfield, dans le Missouri. Fils unique, il a perdu ses parents dans un accident de voiture et a grandi seul à la ferme, ce qui l’a rendu autonome, doux et tenace. Dix-neuf ans plus jeune que Thomas, il arrive à Berkeley pour se chercher, il se donne un an pour choisir sa voie d’étude et en attendant, pour vivre, il prend un poste de gardien dans l’immeuble où habite Thomas. C’est ainsi qu’ils deviendront amis.
Sportif et discipliné, il nage ses quarante longueurs, surfe à Santa Cruz, skie à Tahoe, monte à cheval ; enthousiaste, il tombe facilement amoureux, parle avec chaleur et écoute beaucoup.
Idéaliste concret, curieux, méthodique, il aime vérifier, archiver et comprendre. Les grandes conversations sur l’écologie, l’éducation, la politique et le sens de la vie le passionnent ; il privilégie l’expérience directe plutôt que les discours.
Commentaire personnel :
Le récit du contact se situe selon le livre « au début du millénaire » et fait explicitement référence « aux actions terroristes sur New York et Washington » (donc après septembre 2001). Le premier contact de Thomas avec les gens d’Élyseum est situé en février dans son livre. Le contact a forcément eu lieu en février 2002 ou en février 2003 (le livre est déposé en septembre 2003, et imprimé en décembre 2003, diffusé en 2004, donc le contact en février 2003 ça paraît un peu juste, car Thomas dit avoir fini son manuscrit 5 mois après son retour, donc en juillet, le temps de trouver un éditeur et qu’il y ait traduction du manuscrit, c’est serré mais pas impossible, donc février 2002 est le plus probable, mais pas certain).
C’est en 1987 dans la ville où habitait Dave, qu’une observation d’Ovni eut lieu avec plusieurs témoins et qu’il fut contacté après avoir été témoin d’une observation lui aussi. 208 habitants de sa ville de 3600 personnes ont témoigné avoir vu un engin volant. Si on fait le calcul il devait peut-être avoir 7 ans quand cela eut lieu. Il a gardé un moyen de contact télépathique depuis et c’est Dave qui mettra Thomas en contact avec eux. Dave servait de rabatteur en quelque sorte pour trouver une personne intéressante pour les Elyséens, à inviter à venir voir leur monde pour témoigner, et Thomas a été cette personne.
Par la suite, après le retour de Thomas d’Élyseum, Dave part à Seattle pour un diplôme d’écologie. Loyal et discret, il sait encourager sans forcer, garder la tête froide dans l’action et créer autour de lui un climat de confiance.
Commentaire personnel :
Il n’existe aucun autre élément que ce livre pour attester ou servir de témoignage ou de preuve de ce contact. Avoir un témoignage public de Dave et Thomas tous les deux serait un premier élément minimal, qui n’existe pas, car seul le livre existe. Les apparences et identité de Thomas Flynn et Dave ne sont pas connus, pas plus qu'une interview publique n'existe (Thomas Flynn est peut-être même un pseudonyme, et le nom de famille de Dave est inconnu).
Il n’existe aucune photo d’engin spatial vu par Thomas ou Dave, ou de leur monde, aucun élément pour soutenir l’ensemble du récit de ce livre. Cela ne veut pas dire que son contenu n’est pas authentique, mais en l’absence d’éléments photos et de témoins annexes qui existent dans la plupart des autres contacts, on n’a que la parole du livre concernant son contenu. Il pourrait tout aussi bien être un roman de fiction servant à faire passer des messages écrit par quelqu’un ayant inventé tout son contenu. Ou il peut être le récit de la réalité vécue. Impossible à dire avec aucun élément en main. Donc à voir comme un récit d’un possible à prendre avec la possibilité que ça ne soit qu’un simple roman finalement, on ne sait jamais. On a peu souvent le cas de contacté qui n’ont rien à produire que leur témoignage, cela arrive quand même, comme ici. A vous de juger si cela vous parle. Je trouve les standards de cette société intéressants à partager.
Époque et lieu du contact :
C’est en février 2002 probablement (ou février 2003) que le contact de Thomas Flynn puis son départ ont eu lieu.
Le premier contact est effectué à Inspiration Point, au Tilden Regional Park à Berkeley Hills, Californie, USA. Le rendez-vous est donné « à l’entrée de Tilden Park » puis ils se garent et rencontrent Aly et Alysha au belvédère d’Inspiration Point.



Le lieu fixé pour le départ en vaisseau est à Yosémite, près d’El Capitan, que Thomas dira voir depuis le vaisseau en phase d’atterrissage, qui le ramène quasi au même endroit que son départ. C’est de là que Thomas monte en vaisseau pour Élyseum et là qu’il sera ramené.


Tilden = rendez-vous/prise de contact ; Yosemite (près d’El Capitan) = zone de décollage/atterrissage.
Aly, extraterrestre de Elyseum dira à Thomas : « L’histoire de Yosemite est extraordinaire. Nous utilisons ce lieu depuis 4 500 ans. C’était autrefois le royaume secret des Indiens Miwok. Ils l’appelaient Ahwahnee, ce qui veut dire “verte vallée profonde”.
Sur ses trois quarts de million d’acres, le parc abrite des centaines d’espèces d’oiseaux et de nombreuses espèces de mammifères : daims, ours bruns, coyotes, chèvres sauvages. C’est un endroit magique, primordial, inviolé.
— C’est pour cela que vous l’aimez ?
— C’est une des raisons. Mais nous l’aimons aussi à cause de son immensité. C’est un lieu idéal pour les atterrissages et les décollages discrets. Et puis, ce paysage magnifique et naturel nous rappelle notre monde. Malheureusement, il commence à y avoir trop de monde. »

Publication de l’histoire :
Le manuscrit de Thomas Flynn, écrit en anglais (on se rappelle que Thomas vit aux USA et son contact a eu lieu depuis là-bas) n’a manifestement jamais été publié en anglais.
C’est un éditeur français qui a publié le document, traduit depuis l’anglais en français. Aussi l’édition française est la première et seule édition existante, ce n’est pas une reprise.
L’éditeur n’existe plus depuis d’ailleurs. Les Éditions Vivez Soleil sont une maison d'édition indépendante suisse fondée en 1990 et maintenant disparue, ayant eu son siège à Chêne-Bourg et engagée dans la promotion de la médecine non conventionnelle et du développement personnel.
Le livre s’intitulé « La promesse d’Élyseum », Publié aux éditions « Vivez Soleil », collection « L’âge de lumière », déposé en septembre 2003, imprimé en décembre 2003 et diffusé en 2004.

Comment a eu lieu le contact :
Thomas et Dave
Thomas est issu d’une famille modeste, il a ressenti très tôt la honte sociale et les tensions d’un foyer fragilisé par la maladie et les changements d’humeur de sa mère après une opération. En quête d’équilibre, il s’était réfugié dans la religion, puis dans le travail, entamant une carrière rapide de cadre. Marié depuis vingt ans, père de trois enfants, il avait tout pour être heureux : une situation confortable, des voyages, des maisons, une apparente réussite. Pourtant, derrière ces signes extérieurs, son couple s’était dégradé. Les disputes, l’alcool et la lassitude avaient mené à une rupture inévitable. Le divorce avait laissé Thomas avec un sentiment d’échec et de solitude.
Pour tenter de se reconstruire, il s’était inscrit à Berkeley afin de préparer un diplôme universitaire malgré ses quarante ans passés, mais il avait emporté avec lui ses blessures intérieures.
Dave qui était venu dans la ville de Berkeley pour faire des études, sans être encore décidé sur lesquelles et se donnait un an pour choisir, avait trouvé dans l’attente de sa décision un poste de gardien dans l’immeuble où habitait Thomas. Ils étaient devenus amis.
Dave, plus jeune, est devenu pour lui comme un frère cadet. Dave, âgé de 19 ans, vient d’une petite ville du Missouri. Ses parents sont morts dans un accident de voiture, et il a grandi seul dans une ferme. En arrivant à Berkeley, il a cherché à remettre en question ses repères passés. La différence d’âge avec Thomas — près de vingt ans — n’a pas empêché la naissance d’une complicité profonde. Thomas, marqué par un instinct protecteur, s’est naturellement rapproché de ce jeune homme.
Son amitié avec Dave lui apporte une nouvelle ouverture. Ils partagèrent ensemble à l’automne des moments ds sorties en week-end en faisant du surf, ou de ski. Dave lui a confié lors de l’une de leurs sorties, avoir vécu des expériences étranges et inexpliquées, qu’il avait longtemps gardées secrètes. Thomas, avide de comprendre, attendait avec impatience le moment où son ami accepterait de lui en dire plus.
Tous deux partageaient l’idée qu’ils vivaient une époque de mutation. Ils avaient été témoins d’événements marquants : la fin du communisme, des avancées démocratiques, des débuts de paix en Irlande et en Serbie, un changement de mentalité mondiale. Plus encore, ils croyaient à une transformation de la conscience humaine, annonciatrice d’une renaissance.
Thomas retrouve Dave devant un restaurant lors de leur sortie suivante en week-end dans une autre ville. Ils s’installent ensemble à l’étage, et Dave est enfin prêt à entamer le récit de ses mystérieuses expériences.
Le premier contact de Dave avec une personne d’Élyseum
Au restaurant, Thomas écoute Dave lui raconter un épisode marquant de son passé. Originaire de Winfield, une petite ville du Missouri, Dave explique qu’en 1987, sa communauté avait connu trois semaines de notoriété inattendue. À la télévision locale, de nombreux habitants avaient témoigné avoir vu des ovnis. Ce n’étaient pas des marginaux, mais des citoyens respectés : enseignants, responsables d’église, figures locales. Une ancienne directrice d’école, Patricia Akers, affirmait même qu’un vaisseau avait laissé une marque circulaire dans son champ. Au total, 208 habitants sur 3600 déclaraient avoir été témoins d’un ou plusieurs engins.
Thomas réagit d’abord avec scepticisme, mais Dave insiste. Il finit par révéler qu’il a lui-même été témoin de l’apparition d’un vaisseau. Une nuit de pleine lune, alors qu’il transportait une jument récalcitrante, une lumière intense avait enveloppé son camion. Il sortit pour vérifier.
Témoignage de l’observation de Dave dans le récit de Thomas : « Je suis sorti, et j’ai vu une espèce de chose en forme de dôme au-dessus de moi. C’était énorme, plus gros qu’aucun avion. Je sais que ça a l’air idiot de dire ça, mais c’était grand au moins comme un terrain de basket. Il y avait des lumières, des lumières puissantes, comme la lumière émise par un stroboscope, qui en sortaient de tous les côtés. Tu te rappelles les vaisseaux spatiaux dans Close Encounters ? C’était encore plus brillant. La chose était là, suspendue au-dessus de moi, sans aucun bruit. À part la lumière, c’est ce silence dont je me souviens le mieux. »
À ce moment, Dave avait ressenti une communication intérieure, une voix muette lui enjoignant de ne rien dire à personne. L’objet avait ensuite disparu dans les nuages.
Trois jours plus tard, alors qu’il nettoyait l’écurie, Dave avait de nouveau perçu cet appel intérieur, l’incitant à monter sur une colline voisine.
Témoignage de l’observation de Dave dans le récit de Thomas : « Je suis resté là assis sur mon cheval à observer ce qui se passait. J’ai vu deux boules rouges se déplacer dans le ciel et venir se coller de chaque côté du vaisseau. Elles ont stoppé pendant quelque temps, puis sont entrées à l’intérieur, ne laissant dépasser qu’une petite partie de leur surface. D’autres formes circulaires colorées étaient disposées de la même manière tout autour de l’objet. On aurait dit une sorte de manège avec plusieurs petites boules colorées incrustées.
Je me demandais de quelle sorte de vaisseau il s’agissait, peut-être d’un vaisseau expérimental construit par un fabricant d’avions. Ou était-ce le même vaisseau que j’avais déjà vu, mais sous un autre angle ? Voilà à quoi ça ressemblait. »
Il sort un stylo et dessine un grand cercle sur la nappe, puis il dispose quelques-unes des tomates qui sont encore dans son assiette sur le pourtour du cercle.
« Et alors, c’était quoi ? »
Il me regarde en souriant. « J’étais pas sûr. Je n’avais absolument pas peur, j’étais seulement stupéfait par la taille de l’engin. Je ne comprenais pas comment il pouvait tenir en l’air. Et je me demandais aussi pourquoi j’avais entendu cet appel et pourquoi je m’étais précipité ici. Quand la lumière a baissé, j’ai senti à nouveau cette énergie vibrante, puissante mais paisible. Ça venait du vaisseau. C’était de l’énergie — aucun doute à cela — mais une forme d’énergie inconnue de moi. »
Sous le cercle de sphères, j’ai vu s’ouvrir des évents d’où sortait de la fumée ou de la vapeur. De grandes quantités de fumée, qui ont fini par dissimuler complètement le vaisseau. Du beau travail. J’éprouvais une envie terrible d’enfoncer les éperons dans les flancs de Truddie et de dévaler la colline pour voir si la chose était toujours là, en bas. Mais le nuage entier, avec le vaisseau à l’intérieur, s’est élevé lentement dans le ciel, a pénétré dans les véritables nuages, et je ne l’ai plus revu. Visiblement, l’engin rentrait chez lui. » »
Dave avait ressenti à la fois la puissance et la paix de l’énergie émanant de l’engin.
Thomas tente d’émettre des explications rationnelles, évoquant de possibles illusions atmosphériques. Dave, un peu irrité, défend avec fermeté la réalité de ce qu’il a vu et affirme n’avoir rien inventé. Il explique qu’il n’avait pas jugé utile d’en informer la police, de peur d’être ridiculisé ou exploité par les médias.
Pour appuyer ses propos, Dave montre à Thomas un article de l’agence Reuters relatant un cas spectaculaire en Chine, en 1981, où des millions de personnes avaient observé simultanément des ovnis en spirale.
Dave conclut que les autorités et les médias cherchent souvent à rassurer ou à maintenir le statu quo, mais que le phénomène ne peut pas être balayé d’un revers de main. Thomas, troublé, ressent à la fois des résistances intérieures et une curiosité grandissante. Il comprend que Dave est sincère et qu’il ne fait que commencer à lui livrer une expérience plus vaste et mystérieuse.
Dave reprend le fil des événements survenus après la vague médiatique à Winfield. Lorsque l’attention publique s’est détournée vers l’évasion d’un tueur en série, Dave a cru l’affaire close. Une semaine plus tard, seul à l’écurie, il a pourtant ressenti une présence invisible et, terrorisé à l’idée que le fugitif se cache dans la grange, a saisi une hache. Une voix chaleureuse, qui connaissait son prénom, lui a alors demandé la permission de sortir. Un homme grand et mince, au visage lumineux, vêtu simplement, est apparu. D’allure paisible, respectueuse et modeste, il a mis immédiatement Dave en confiance. Il s’est présenté comme Alyamiral, dit Aly, venu du Grand Vaisseau que beaucoup à Winfield avaient aperçu.
Aly explique qu’il vient d’un autre monde pour une visite amicale et qu’il cherche certaines personnes, dont Dave, en raison de sa quête sincère de vérité et de ses réactions adéquates aux deux messages intérieurs reçus auparavant. Il lui demande la discrétion sur leurs échanges. Dave, frappé par la profondeur et la simplicité d’Aly, ressent qu’il parle d’expérience et de cœur, non de théorie. Aly lui décrit une planète nommée Élyseum, dans la galaxie de Pavvos, où la conscience s’est suffisamment développée pour que la vie quotidienne fonctionne harmonieusement. Une part de sa mission consiste à trouver sur Terre quelqu’un qui pourrait visiter Élyseum pour en tirer des enseignements.
Dave confie à Thomas qu’il a longtemps gardé ces rencontres pour lui, attendant le moment et la personne avec qui partager. Leur amitié grandissante, fondée sur des valeurs communes, l’a convaincu que Thomas est celui à qui raconter cette histoire. Thomas, bouleversé par cette confiance et conscient des responsabilités que ces connaissances impliquent, sent son propre système de valeurs ébranlé, mais choisit d’écouter.
Aly détaille ensuite des aspects de la société élyséenne. Il s’agit d’humains semblables à nous, mais vivant à un niveau de conscience différent. Élyseum n’a pas de gouvernement au sens terrestre, ni monnaie, banques, armée, police, hôpitaux, asiles ou supermarchés. Leurs priorités placent l’humain au centre : ils identifient objectivement les besoins de la population puis ajustent les structures sociales en conséquence. L’accomplissement personnel et l’exercice responsable de la liberté sont le but commun, et l’organisation collective se fait avec un minimum d’instances directrices, la culture et la société étant co-créées par les citoyens.
Aly parle d’une “éducation universelle” axée sur la vie, la nature humaine, l’environnement et les clés d’existence, plutôt que sur l’exaltation des révolutions industrielles et des bénéfices matériels. Les Élyséens auraient anticipé les risques du productivisme et de la consommation illimitée, y compris la crise écologique, et choisi une voie alignée sur la nature humaine. Économiquement, ils fonctionnent comme une immense coopérative où chacun contribue selon ses capacités et préférences, la production visant le bien commun. Ce n’est ni un marxisme ni un capitalisme : le point de départ est l’élévation de la conscience, qui a guidé leurs choix sociétaux au fil des siècles.
Aly aborde enfin la santé. Selon lui, la médecine terrestre, souvent orientée par l’industrie pharmaceutique et focalisée sur les symptômes, ignore trop la cause profonde des maux. Il affirme qu’on ne guérira pas le cancer par les méthodes actuelles, car il concerne la personne tout entière et son mode de vie. Sur Élyseum, quand une maladie survient, ce qui est rare, on examine l’ensemble de la vie du patient : émotions, relations, conditions matérielles, intellect, corps, alimentation, jusqu’aux gènes. On traite les causes et on éduque la population à les prévenir, restructurant les éléments sociaux qui nuisent à une vie saine. Pour Thomas, l’idée d’un monde où l’on vit comme beaucoup pressentent qu’il faudrait vivre est difficile à admettre, mais ouvre des perspectives puissantes. Il veut en apprendre davantage sur ce peuple et sur la promesse qu’il incarne.
Les contacts passés d’Élyseum avec la Terre
Après le dîner, Thomas, encore sonné par les révélations, sort avec Dave et marche pour clarifier ses idées. Il demande si quelqu’un est déjà allé sur Élyseum : Dave répond que non, mais que ce sera possible quand certaines conditions seront réunies. Dave révèle avoir aussi rencontré la fille d’Aly, Alysha, jeune femme de dix-huit ans, belle, simple, vive et d’une grande bonté, pour laquelle il manifeste une chaleur particulière. Il précise que les Élyséens vivent en famille comme nous, qu’ils sont des humains ordinaires mais plus évolués par la qualité de leurs relations, leur santé, leur développement intellectuel et émotionnel, leur spiritualité et leur conscience. Ils ne prêchent pas une religion, mais la spiritualité authentique compte beaucoup pour eux. S’ils ont approché Dave, c’est parce qu’il était disponible, ouvert et digne de confiance.
À la question du « pourquoi », Dave expose l’arrière-plan : les Élyséens se préoccupent de la Terre depuis longtemps, constatant notre lenteur d’évolution, nos souffrances, notre manque d’intégrité et les dégâts infligés à la planète. Ils reviennent à cause d’un engagement ancien, une promesse faite de nous aider quand le moment serait propice. Selon Aly, il y eut de nombreuses visites, jusqu’à remonter à 3 500 ans, quand les Élyséens tentèrent un dialogue avec la Grèce classique ; mais l’orgueil et le matérialisme grecs empêchèrent l’ouverture. Il n’en resta que des traces mythifiées : l’Elysium d’Homère, puis plus tard des évocations comme la Neuvième de Beethoven, l’Élysée, les Champs-Élysées. Deux mille ans plus tard, les Élyséens observèrent l’enseignement de Jésus et décidèrent de ne pas intervenir, espérant que son message suffirait. Aly affirme même que le Christ aurait vécu auparavant parmi eux, honoré comme maître, marié, père de trois enfants, et qu’avant sa mort il leur aurait demandé de veiller sur l’humanité et d’intervenir à l’aube d’un millénaire ou en temps de grand danger.
Thomas et Dave évoquent ensuite l’an mil : période d’hystérie eschatologique qui dissuada toute intervention utile. Dave rapporte, en s’appuyant sur des lectures, l’immense vague de constructions religieuses en Europe après l’an mil (des dizaines de cathédrales et de milliers d’églises), sans que cela transforme pour autant le cœur des hommes. Revenant au présent changement de millénaire, Dave explique que les Élyséens estiment notre époque mûre pour tenir la Promesse : non pas nous contraindre, mais nous offrir la possibilité de découvrir leur mode de vie et des vérités éprouvées, afin de les intégrer librement. Les Élyséens considèrent qu’au cours des mille années à venir, nous serons davantage prêts à accueillir les vérités qu’ils veulent nous transmettre et qui nous feront du bien. Ils parlent d’un début de millénaire comme d’une « longue période de bienveillance accrue » où les consciences sont plus ouvertes ; ils cherchent une personne chargée de recevoir et diffuser ces enseignements.
Sur le chemin du retour, Thomas, troublé, oscille entre rejet et adhésion. Le lendemain, il peine à se concentrer durant ses cours, noircit des pages de questions pour Dave et rentre hâtivement, pressé de poursuivre.
Le rendez-vous de Thomas avec les gens d’Élyseum est fixé
Le midi, Thomas reçoit Dave à manger chez lui. Alors que Thomas s’apprête à poser les nombreuses questions notées dans la matinée, Dave l’interrompt : il y a beaucoup réfléchi de son côté toute la journée et selon lui, il est temps que Thomas rencontre directement les Élyséens. Il explique que le contact peut être établi par une forme de télépathie particulière, qu’ils appellent « interaction du cœur », reposant non seulement sur l’esprit mais aussi sur le désir et l’élan intérieur.
Thomas, sceptique, hésite, trouvant la démarche étrange, mais Dave insiste avec calme et conviction, évoquant l’urgence de leur mission et la bienveillance de ces êtres. Finalement, ils s’installent face à face et se concentrent ensemble. Thomas lutte contre ses pensées parasites et son incrédulité, mais au terme de quelques minutes il ressent un profond bien-être, tandis que Dave, le visage illuminé, affirme avoir reçu une indication claire : ils doivent se rendre à Tilden Park à six heures. Ce sentiment, dit-il, est accompagné d’une paix et d’un espoir qu’il perçoit chaque fois comme un signe de leur bienveillance.
Thomas reconnaît avoir éprouvé la même sensation, une paix intérieure durable qui l’enchante. L’après-midi se poursuit dans ce climat d’attente silencieuse, puis ils montent dans la vieille Mustang de Dave pour se rendre à Tilden Park, à Inspiration Point. Le lieu est animé de promeneurs et de voitures, mais l’horizon embrasse une vue splendide : collines dorées, zones boisées et, au loin, le mont Diablo dans la lumière du soir.
À ce moment, Dave, souriant, reçoit un message intérieur et annonce avec émotion à Thomas qu’« ils sont ici ». Deux personnes traversent le parking et s’approchent d’eux. Thomas comprend que le moment de vérité est arrivé.
La rencontre a lieu et Thomas est invité sur Élyseum
Thomas rencontre enfin Aly et sa fille Alysha. L’homme, à l’allure simple et énergique, rayonne d’une chaleur intérieure et le salue avec une sincère bienveillance. Alysha, jeune femme blonde au visage clair, se montre spontanée et amicale, ce qui touche immédiatement Thomas. Tandis qu’ils marchent dans Tilden Park, Aly remercie Thomas de sa confiance et l’assure que le témoignage de Dave est authentique.
Aly révèle alors le but de leur venue : trouver une personne ouverte qui puisse comprendre leur expérience, tirer des leçons de leur monde et diffuser leur message. À la surprise de Thomas, ils l’ont choisi pour cette mission, car ils connaissent ses questionnements, sa quête spirituelle et même son appel intérieur à l’aide. Troublé, Thomas oscille entre scepticisme et intuition, mais il sent qu’Aly parle à son cœur.
Aly précise ce qu’ils attendent : que Thomas vienne voir Élyseum par lui-même, qu’il découvre objectivement leur mode de vie et transmette ensuite ce qui lui semblera utile. Thomas suggère une médiatisation directe, par exemple une conférence de presse, mais Aly rejette cette idée. Les médias, dit-il, seraient friands de sensationnel et détourneraient l’attention du message essentiel, réduisant Élyseum à une curiosité. Les Élyséens veulent au contraire protéger leur peuple des excès et éviter d’être déformés ou récupérés par journalistes, religieux ou sectes. Leur méthode consiste à commencer modestement par un intermédiaire de confiance.
Aly va plus loin : il souhaite que Thomas l’accompagne jusqu’à Élyseum. Pour lui, c’est la seule façon de comprendre leur société et d’en rendre compte fidèlement. Thomas est abasourdi, craignant le ridicule ou l’impossible mission de devenir un ambassadeur. Pourtant, il se rend compte qu’il ne pourrait vivre avec lui-même s’il refusait une telle chance. Dave et Alysha les rejoignent alors, et la jeune femme exprime sa joie à l’idée qu’il parte. Aly tempère : la décision doit être libre et réfléchie.
Finalement, Thomas rassemble son courage et accepte. Le départ est fixé à la fin de son semestre, le vendredi suivant, à la même heure et au même endroit. La soirée se termine par une séparation brève et chargée d’émotion. Thomas, encore agité de doutes, sait pourtant qu’il s’apprête à vivre l’aventure la plus extraordinaire de sa vie.
Thomas réalise soudain que l’invitation ne concerne pas Dave. Celui-ci, sans amertume, pense avoir servi d’intermédiaire pour identifier « la bonne personne » — Thomas — et conseille de garder le secret jusqu’au retour. Les jours passent vite : vendredi, Thomas boucle ses cours, prépare un sac… puis apprend via Dave une consigne des Élyséens — partir sans appareil photo ni montre — et que la nuit se fera à Yosemite avant un décollage matinal. Alysha restera sur Terre, ce qui confirme à Thomas l’attachement mutuel entre elle et Dave.
Le départ pour Élyseum
En route vers Yosemite, Thomas confie ses attentes intimes (mieux se comprendre, apaiser ses emportements). Aly parle du parc : usage ancestral du lieu, immensité propice à des décollages discrets, beauté « primordiale ». À l’Ahwahnee, Thomas s’endort après avoir lu sur le monolithe El Capitan, qu’il découvre au réveil. Au moment des adieux, Dave transmet un message d’Alysha à Thomas — « Écoute le vent » — présenté comme une clé ancienne d’Élyseum pour obtenir des réponses.
Guidé par Aly dans la vallée, Thomas s’engage hors sentier jusqu’à une clairière. Aly sort une télécommande : une sphère d’environ sept mètres, jusque-là invisible, se matérialise ; une trappe s’ouvre, un escalier se déploie. Malgré l’appréhension, Thomas monte. À l’intérieur, pas de cockpit bardé d’écrans : un écran unique et quelques commandes, confort et silence singuliers. L’engin devient invisible en vol et glisse au-dessus de Yosemite. Après une brève navigation, la navette est captée par le « Grand Vaisseau » et s’y arrime.
Thomas est accueilli par Burana, capitaine au port élégant, et Zeran, technicien en chef. Le vaisseau-mère, simple et lumineux sous un dôme, comprend salles de repos, chambres, réfectoire, zones de pilotage et de service. À l’arrière, trois hublots laissent voir la Terre qui s’éloigne derrière lui ; autour du vaisseau sont arrimées des sphères colorées, des navettes spécialisées. Le départ s’effectue à très haute vitesse, verticalement, pour s’extraire de la gravité terrestre. Il entame ainsi un voyage d’une semaine qui marquera un tournant décisif dans sa vie.
Avant de converser, ils partagent un repas : jeunes pousses et plantes coupées, fruits, noix et sauce légère — une nourriture sobre, à mâcher longuement. Ravi par la douceur du vol et l’accueil de l’équipage, Thomas s’abandonne au voyage qui commence vraiment.
Thomas passera une semaine en tout en voyage aller-retour sur Élyseum. Il ramènera des cadeaux reçus sur Élyseum, qui symbolisent en un condensé leurs doctrines : le cristal (devoir spirituel, nature véritable), la statuette du poney (transmuter la souffrance en joie), la toile du lac (esprit clair et paisible), la miche de Simynh (nourrir et relier), et la sculpture à quatre faces de Thalès (équilibre des quatre visages). Une lettre scellée lui est aussi remise, en lui disant qu’il serait informé de quand l’ouvrir. On ne saura jamais rien de ce que contenait cette lettre.
La suite du récit, du voyage sur Élyseum, est à retrouver plus bas dans l’article, dans l’Extrait 3 qui résume toute la suite.
Apparence des habitants d’Élyseum :
Les habitants d’Élyseum ressemblent à des humains identiques à nous.
Les Élyséens dégagent une beauté sobre et naturelle, accentuée par une lumière ambiante plus vive qui semble faire vibrer les couleurs de la peau, des yeux et des tissus. Thomas note des visages ouverts, des regards lumineux, une sérénité visible et une aisance dans les gestes du quotidien. Leur posture est droite sans raideur, signe d’un corps entretenu par l’alimentation, l’exercice, le repos et la maîtrise émotionnelle.
Leur jeunesse apparente est frappante. Simynh, mince, cheveux blancs coupés courts, yeux vifs et brillants, paraît sexagénaire alors qu’il a cent neuf ans. À l’inverse, les plus jeunes n’affichent ni agitation ni fatigue : ils ont l’œil clair, l’appétit franc et une vitalité tranquille.

Quelques personnes rencontrées donnent un relief concret à cette impression d’ensemble. Issa est grande, mince, d’une grâce manifeste, avec des yeux d’un bleu intense et un sourire qui creuse une fossette ; elle se meut avec fluidité et douceur.

Aaron est un jeune homme aux longs cheveux noirs et aux yeux bruns, vêtu simplement d’une robe grise et de chaussures en toile. Faith, au regard gris très clair, impose calme et présence ; ses gestes sont mesurés, souvent tournés vers la consolation, la main tendue, l’étreinte chaleureuse. Les autres, d’Aly à Ryka en passant par Sapphano et Thalès, partagent ce même air de santé et d’attention bienveillante.
Le vêtement est simple, fonctionnel et durable : tuniques ou robes unies, textiles souples, chaussures en toile. Peu d’ornements, pas d’ostentation ; l’esthétique privilégie la liberté de mouvement et l’accord avec le milieu naturel. Cette sobriété vestimentaire met en valeur le visage et le regard, principaux vecteurs d’une présence attentive à autrui.
Dans l’ensemble, l’apparence révèle la cohérence intérieure de leur mode de vie : corps entretenus sans culte de la performance, traits reposés, énergie stable et regard clair. Rien n’est forcé ; la santé, la paix et la joie se lisent littéralement sur eux.
Description de leur monde et de leur civilisation :
Élyseum est une civilisation unifiée, pacifique et hautement consciente. Toute sa culture s’articule autour des Quatre visages de l’humanité : esprit, émotions, intelligence et corps. L’objectif commun est la sagesse vécue au quotidien, dans la simplicité, la santé, la créativité, l’éducation et le service du bien commun. L’amour est tenu pour l’expression la plus haute de la vie.
Description physique d’Élyseum
Le monde présente des forêts claires, des prairies ondulantes, des rivières rapides, des lacs tranquilles, des canyons et un littoral ourlé d’écume. Des sentiers de prière très anciens traversent bois et clairières. La nature sert de salle de classe, de temple et de place de village.
Sources chaudes en gradins sous couvert forestier, sentiers de méditation plurimillénaires, clairières fleuries et rivières aux rapides didactiques. Les Élyséens utilisent ces lieux pour prier, enseigner, rêver, soigner et célébrer.
La lumière est plus vive et plus limpide qu’au sens terrestre. Elle donne l’impression que chaque chose vibre d’une énergie intérieure, ce qui aiguise la perception des formes, des couleurs et des textures.
Extrait du livre : « La lumière d’ici est beaucoup plus intense, mais pas éblouissante. Toute la différence entre 40 et 100 watts : tout est plus clair, les contours sont plus nets. Les couleurs sont elles aussi différentes : une lumière dorée pénètre à flots par les grandes fenêtres panoramiques de ma chambre. Le paysage est extraordinaire. Au loin, des montagnes d’un bleu de cobalt sous un ciel violet frangé de pourpre. À droite, un paysage de rochers qui dévalent la pente, et des prairies couvertes d’herbe verte. Sur la gauche, les eaux brillantes d’un lac reflètent un petit nuage et les couleurs changeantes du ciel. Mes oreilles sont assaillies par des sons inhabituels : des chants d’oiseaux, le murmure d’une rivière, la stridulation incessante des cigales et des criquets, le coassement des grenouilles, et d’autres bruits inconnus. La nature recèle d’innombrables formes de vie différentes : des chevaux broutent l’herbe, des daims tirent sur les branches, des écureuils dévalent le tronc des arbres, des lapins grignotent et d’autres animaux courent dans l’herbe. Tous ces mouvements, tous ces bruits et ces couleurs sont pour toujours gravés dans mon esprit. »

Animaux
La faune est familière et non craintive. On rencontre des poneys proches des humains et de grands oiseaux appelés Toopopoonos, hauts d’environ quatre mètres, au plumage éclatant et au bec rouge cerclé de jaune. La diversité aviaire est notable sur les côtes et dans les vallées.
Habitations
Les villages sont à taille humaine, architectures lumineuses et circulaires, pièces communes ouvertes. Les maisons n’ont pas de serrures. La convivialité est structurante, avec un repas communautaire quotidien où l’on partage pain, légumes, fruits, céréales et noix.
Vêtements
Vêtements simples, fonctionnels, souvent des robes ou tuniques sobres, chaussures en toile. L’esthétique privilégie le naturel, la liberté de mouvement et la durabilité.
Repas
Le repas quotidien pris ensemble entretient cohésion et joie. On y sert des produits frais et locaux, crus ou peu cuits. Le pain complet sans levain de Simynh, mêlant plusieurs céréales, symbolise un héritage culinaire ancien et nourrissant.
L’alimentation obéit à des lois stables. Manger plutôt moins que trop. Choisir des aliments naturels et complets. Laisser l’appareil digestif se reposer par le jeûne. Écouter les signaux du corps. Faire de la nourriture une médecine. Soigner en priorité l’alimentation des enfants et favoriser l’allaitement. Boire de l’eau pure en quantité. Entretenir le corps par l’exercice. Prendre en compte l’impact des chocs psychiques sur la physiologie. Assumer sa responsabilité personnelle en matière de santé.
Agriculture
Culture en bacs et potagers, cueillette au plus près du moment de consommation. Rejet des intrants chimiques et des conservations lourdes. La viande existe dans quelques villages, sans industrie ni abattoirs ; la proximité avec l’animal pousse souvent à l’abstention.
Énergie
La sobriété guide les usages. L’empreinte matérielle est faible, l’entretien des corps et des lieux repose sur des moyens doux. Pour les voyages spatiaux, la propulsion psycho-cinétique couple la pensée à la lumière pour dépasser la vitesse de la lumière.
Technologies
Technologies discrètes, intégrées et orientées vers le vivant. Interfaces mentales pour la navigation spatiale. Visualisation immersive en classe. Outils simples et robustes pour le quotidien. La haute technicité se met au service de buts non violents.
Transports
Véhicules locaux silencieux à décollage et atterrissage verticaux. Vaisseaux interstellaires en forme de cigare. La navigation requiert des opérateurs reliés par casques et ordinateurs, soutenus par la pensée de milliers d’habitants connectés depuis la planète.
Gouvernement
Ils on une fédération planétaire instaurée il y a plusieurs siècles. Le Conseil des sages, représenté notamment par un des leurs dénommé Thalès, donne l’orientation éthique. L’autonomie des villages est préservée dans un cadre commun. Les décisions privilégient santé, éducation, environnement et paix.
Économie
Économie de suffisance et de service. On ne « gagne » pas sa vie, on la vit utilement. Chacun choisit une activité qui le comble et sert la communauté. L’enseignement est une charge noble, exercée pour des périodes limitées afin que beaucoup participent à la transmission.
Les 4 visages de l’humanité
Voici les « quatre visages de l’humanité », piliers à développer dans leur vie quotidienne, enseignés à Thomas sur Élyseum :
- Spirituel
Relation au divin/sens ultime, pratique de la prière et de la transcendance, quête d’unité intérieure. - Émotionnel
Le cœur et les sentiments : bienveillance, maîtrise des affects, qualité des relations, capacité à transformer la souffrance en joie. - Intellectuel (ou mental)
La raison et la connaissance : éducation universelle, recherche de vérité, discernement et clarté de pensée. - Corporel (ou physique)
Le corps : santé, alimentation simple, exercice, repos, harmonie avec l’environnement naturel.
L’enseignement insiste sur l’équilibre des quatre : aucun ne doit dominer les autres.
Éducation
Finalité de l’éducation : éveiller l’identité profonde et l’appétit de sagesse. Classes de huit à dix élèves, souvent dehors. Méthodes clés : équipes qui enseignent à d’autres classes, débat à deux, créativité par silence intérieur, journal des rêves et interprétation. Les matières classiques occupent un tiers du temps.
Ils parlent d’« éducation universelle » centrée sur la vie réelle : connaître la nature humaine, l’environnement, les causes profondes des maladies et la manière de vivre sainement. L’école vise l’équilibre des quatre visages (spirituel, émotionnel, intellectuel, corporel) et non la performance ou le profit.
Culture émotionnelle
Discipline majeure dès l’enfance. On distingue l’émotion de la personne et l’on assume sa météo intérieure pour éviter la mentalité de victime. Les réactions personnelles automatiques sont identifiées et soignées. On ressent pleinement pour guérir plutôt que refouler. L’objectif est d’être une présence qui produit la paix intérieure.
Pensée
L’esprit est entraîné à la concentration, au calme et à l’hygiène de pensée. Les pensées sont tenues pour réelles et agissantes ; elles reviennent à leur émetteur comme les ondes d’un caillou dans l’eau. L’esprit agit de concert avec le cœur. La bienveillance mentale est d’abord un soin pour soi et pour le monde.
Spiritualité
Dieu est présent en chacun. La vérité de l’intériorité est soulignée à travers des références convergentes aux grandes traditions. Les Orbites de prière guident l’attention du proche au lointain. L’amour est la pierre d’angle d’une vie accomplie. L’écoute du vent sert de métaphore vivante de la guidance intérieure.
Santé
Très peu de spécialistes sont nécessaires car prévention, responsabilité personnelle, harmonisation des quatre dimensions de l’humain et massages de libération des tensions forment le socle. La santé est un moyen au service d’une vie pleine de sens, non une fin en soi.
Prévention globale : on ne traite pas le symptôme isolé mais la personne entière (émotions, relations, cadre de vie, alimentation, gènes). Les causes des maladies sont enseignées tôt, et la société est réaménagée pour les éviter.
Famille
Les couples se choisissent librement et s’engagent au moins jusqu’à la majorité des enfants. Le divorce est rare. La culture émotionnelle protège le lien familial. Les enfants grandissent dans une communauté coopérative et bienveillante.
Arts
Musique de chambre, chants poétiques, danse narrative et récitation épique accompagnent fêtes et adieux. L’art exprime l’équilibre de la vie et la primauté de l’intelligence du cœur.
Histoire
La société actuelle résulte d’une évolution consciente depuis un passé comparable au nôtre. Une visite du Christ dans un lointain passé a ancré l’amour comme principe de vie. L’unification politique, l’éducation intégrale et l’économie de suffisance ont consolidé la paix.
Environnement
La planète est considérée comme un organe du corps collectif. La restauration des écosystèmes, la frugalité heureuse et la vigilance climatique sont des devoirs. La nature inspire et régule les choix techniques et sociaux.
Relations interplanétaires
Élyseum rend visite à la Terre pour transmettre un message de sobriété, d’unité et de guérison. Les fenêtres météo spatiale et la prévision des chemins spatiaux guident les trajets. L’observation de la Terre souligne sa beauté et sa fragilité, sans frontières visibles depuis l’espace.
Commentaire personnel :
La référence à la notion de "météo spatiale" pour savoir si et quand ils peuvent voyager est tout à fait conforme à ce que d'autres races disent aussi à des contactés, concernant le voyage spatial qui se fait sur des "routes" magnétiques qui sont des flux naturellement échangés entre les étoiles dans la galaxie et entre les planètes d'un système. Ces voies magnétiques servent de système d'alimentation et de propulsion à des races comme Iarga, Klermer, Koldas ou Clarion qui en parlent clairement.
Klermer et Koldas parlent clairement de condition spatiale qui peuvent couper ces voies, ou les perturber, et empêcher le voyage spatial. Clarion et d'autres races expliquent que les essais nucléaires terriens provoquent des perturbation du réseau magnétique local de notre système, et en cas d'essais avec des armes plus puissantes on pourrait même rendre impraticable pour eux le réseau de notre système dans lequel baigne la Terre, et empêcher la circulation des vaisseaux des autres races dans notre système, d'où leur inquiétude et surveillance accrue des terriens depuis l'ère nucléaire.
Les races qui parlent de propulsion magnétique ont des capteurs permettant de voir quels chemins sont possibles et parfois des tempêtes solaires divers et d'autres perturbations cosmiques empêchent la liaison entre leur monde et le notre par ces voies, qui sont leurs chemins permettant le voyage. Klermer et Koldas parlent de ce problème de coupure des chemins par moment, mais c'est aussi le cas des Pléiadiens du contact Billy Meier dont la race des DALs a dû retourner dans son univers à un moment donné pour cause d'interruption du chemin magnétique les reliant à leur univers, prévue par des causes cosmologiques. Donc là on a une convergence très forte avec cette information donnée par Élyseum de "météo spatiale", qui évidemment n'a aucun rapport rapport avec la météorologie qu'on connaît.
Extraits des divulgations, selon une sélection choisie :
Extrait 1 : vaisseaux spatiaux
Les Élyséens utilisent deux familles d’appareils complémentaires. Le Grand Vaisseau (c’est ainsi qu’Aly a indiqué qu’ils appelaient leur vaisseau), a servi au premier voyage de Thomas. La navette interstellaire, en forme de cigare et environ trois fois plus grande que le Grand Vaisseau, est dédiée aux traversées longues et rapides. La cellule est silencieuse, dépourvue d’angles agressifs, équipée de hublots, d’une cabine de pilotage distincte et d’une salle centrale où l’on s’installe sur des chaises longues. L’ensemble privilégie l’ergonomie, la sobriété et le calme.
L’embarquement se fait depuis un réseau de véhicules de transport atmosphériques qui amènent équipages, passagers et provisions jusqu’à la navette posée à proximité des villages. Le chargement est rapide mais méthodique : nourriture, équipements, cadeaux et documents. À l’arrivée, un véhicule de transport prend le relais pour l’ultime approche et l’atterrissage local.
Description de l’annexe du grand vaisseau
Dans la clairière du parc national de Yosemite, Aly fait apparaître ce qu’il décrit comme une « annexe » du Grand Vaisseau : une sphère d’environ sept mètres de diamètre, faite d’une matière inconnue. Elle était là « depuis longtemps » mais demeurait invisible à l’œil nu jusqu’à l’activation d’une télécommande. À l’ouverture, un léger sifflement aigu se fait entendre ; une ligne affleure au milieu de la coque, s’élargit, puis toute la partie inférieure de la sphère se déplace, découvrant la structure interne. Une seconde commande déverrouille une porte intérieure d’où jaillit un escalier escamotable, exactement « comme sur les petits avions ».

À bord, les sièges — dotés de ceintures — sont sensiblement plus confortables que ceux d’un avion. Le poste de pilotage frappe par sa sobriété : un seul écran d’ordinateur et deux boutons de commande, sans la profusion d’instruments familiers de l’aéronautique. Aly referme la porte via la télécommande et la coque retrouve sa continuité parfaite, redevenant une sphère lisse.

La mise en marche se signale par un ronronnement plus appuyé de la source d’énergie. L’appareil s’arrache aussitôt au sol et « glisse » avec douceur entre les hautes falaises de la vallée, puis les survole en direction d’un nuage lent, tandis que le parc de Yosemite rétrécit au-dessous. Cette annexe sert de navette de jonction avec le Grand Vaisseau qui les attend.
Thomas : « C’est incroyable. Peut-on nous voir d’en bas ? »
Aly : « Non, le revêtement extérieur de l’appareil oscille de manière à le rendre invisible. »
Le voyage dans le petit vaisseau spatial sphérique depuis la Terre semble durer environ une demi-heure. Aly ralentit l’engin et annonce que le Grand Vaisseau prend le relais. Attirés comme par un aimant, ils sont freinés puis arrimés. Des bruits de verrouillage confirment l’ancrage. Une porte s’ouvre alors, révélant l’intérieur du Grand Vaisseau.
Description du grand vaisseau
Le vaisseau dans lequel Thomas embarque à Yosemite est le « Grand Vaisseau », l’appareil principal des Élyséens pour les trajets interstellaires. Vu depuis le sol, Dave l’avait déjà observé comme une masse en forme de dôme, énorme, « au moins comme un terrain de basket », suspendue en silence. Son pourtour est garni de modules sphériques colorés qui peuvent se détacher puis se ré-emboîter dans la coque ; des évents situés dessous expulsent une brume dense capable de l’envelopper d’un nuage avant une ascension verticale, toujours sans bruit.

Extrait du livre : « Le Grand Vaisseau est extraordinaire. L’intérieur est une vaste salle confortable, claire et lumineuse, recouverte d’un dôme. Elle ne ressemble en rien aux engins des films de science-fiction, remplis d’appareils de haute technologie et couverts de revêtements brillants. Propulsé par un de leurs plus puissants gyroscopes, il est à l’intérieur aussi simple que fonctionnel. Aly me fait visiter la salle de repos, les chambres, le réfectoire et les zones réservées au pilotage, à la toilette, aux informations techniques et aux cuisines. Je me promène, ravi par ce que je vois. À l’arrière, trois fenêtres permettent de contempler la terre, bien qu’une fine couche de nuages me la cache de temps en temps.
Tout autour du vaisseau sont groupées des sphères de différentes couleurs, semblables à celle dans laquelle Aly et moi sommes arrivés.
Je demande à Aly : « Est-ce que ces sphères sont toutes des vaisseaux individuels ?
— Oui, ce sont des navettes comme celle que nous avons utilisée. Elles nous servent pour quitter le Grand Vaisseau. Mais elles ont chacune un usage différent, pour différents types de missions. Mais je t’en dirai plus long là-dessus plus tard. »
Propulsion
Le cœur technologique repose sur la psycho-cinétique, une propulsion qui couple la vitesse de la pensée à la dynamique lumineuse. Les microprocesseurs de bord ne suffisent pas à eux seuls : l’appareil avance grâce à la focalisation mentale continue d’un groupe de spécialistes embarqués, elle-même amplifiée par la contribution synchronisée de milliers d’habitants restés sur Élyseum. Ce système permet de parcourir plusieurs années-lumière par heure de temps terrestre, la masse physique du vaisseau fixant la limite pratique. À ces vitesses, regarder au dehors n’a pas de sens : la rétine ne peut capter ni le cerveau interpréter les images qui défilent.
Commentaire personnel :
La vitesse n’est pas indiquée, mais le voyage a duré a duré une partie d’une journée pour atteindre les nuages de Magellan à 157 000 années-lumière, ce qui fait environ du 20 000 années-lumière à l’heure, il est possible aussi qu’ils aillent beaucoup moins vite pendant qu’ils sont dans la galaxie en interstellaire avec des obstacles divers et accélèrent nettement une fois sortis de la galaxie, la vitesse est variable. Au début du voyage il est montré les anneaux de Saturne à Thomas à coté desquels ils passent, donc la vitesse est faible sinon Saturne n’aurait jamais été visible. Le voyage sur Elyseum a duré une semaine, incluant le temps de trajet aller et retour, et on voit dans le récit qu’il a passé 5 jours sur place avec des trajets qui durent de l'ordre d'une bonne partie d'une journée, pour l’aller ou le retour (typiquement 10h de trajet).
La psycho-cinétique autorise des vitesses supérieures à celle de la lumière, mais la performance reste contrainte par la masse du vaisseau et la qualité de la focalisation collective. Les Élyséens ont modélisé la “vitesse de propulsion de la pensée” et l’exploitent de façon pragmatique : l’outil mental est un propulseur autant qu’un instrument d’orientation, et son usage impose calme, hygiène de vie et rigueur d’esprit.
Voyage par le trou noir
Les Élyséens recourent aux trous noirs comme portes intergalactiques, car leur propulsion supraluminique psycho-cinétique — fulgurante à l’échelle d’une galaxie — ne suffit pas pour franchir directement les vides entre galaxies dans des délais raisonnables.
Le trajet se déroule en trois temps parfaitement enchaînés. D’abord, une approche intragalactique depuis la Terre jusqu’à une porte située en périphérie de la Voie lactée : l’équipage donne cap et vitesse, Thomas voit le vaisseau sortir du disque galactique, dépasser les Nuages de Magellan (à 157 000 années lumière, ils sont des galaxies naines constituées par une pouponnière d’étoiles et de gaz en orbite autour de notre galaxie ou de passage autour de notre galaxie, faisant elle-même 100 000 à 200 000 années-lumière de diamètre) et franchir le dernier conglomérat de neutrinos.
Vient ensuite l’insertion dans le champ gravitationnel du trou noir, coquille d’une étoile effondrée dont l’énorme gravité captive la lumière et draine l’énergie d’astres voisins. Le vaisseau plonge alors dans un corridor noir, tout repère visuel s’éteint hormis le halo des instruments, l’accélération se fait sentir, des turbulences secouent la coque comme au passage d’une poche dense, puis un point clair enfle à l’avant et des franges colorées — du magenta au violet, au bleu nuit, à l’or brun puis au jaune pâle — strient les parois du conduit avant l’émergence dans un nouvel espace baigné d’une lumière dorée.
Enfin, une fois dans la galaxie Pavvos où se trouve Élyseum, la propulsion psycho-cinétique reprend pour la dernière étape jusqu’à la planète. Dans cette architecture de navigation, le trou noir n’est pas une destination mais un organe de passage indispensable : il assure le saut entre galaxies, tandis que l’approche, la sortie et la rallonge finale se font par la propulsion supraluminique. Cette combinaison rend praticables les voyages aller-retour entre notre monde et le leur tout en respectant les limites connues de leur technologie hors des routes gravitationnelles naturelles.
Commentaire personnel :
Ce n'est pas la première civilisation qui parle de voyage en pouvant utilisant des trous noirs comme interconnexion vers un autre point de l'espace. Contrairement aux affirmations des terriens qui expliquent qu'un trou noir est une machine à broyer la matière et l'énergie, un trou sans fond allant vers une singularité, les contacts extraterrestres qui parlent des trous noirs expliquent qu'ils sont des tunnels d'interconnexion vers des lieux distants, leur servant d'autoroutes naturelles de voyage à des vitesses fantastiques mais qui ne détruit pas les passagers !
Le contact avec Koldas parle clairement du voyage par trou noir qui permet de ponts entre des régions de l'espace et créent un réseau de déplacement supplémentaire. On peut aussi citer les récits de Anton Parks qui décrit des informations reçues sur une civilisation reptilienne qui utilise les trous noirs pour voyager dans l'univers eux aussi.
Navigation
La navigation exige une discipline mentale et une redondance humaine. Les navigateurs opèrent par binômes devant des consoles, reliés entre eux et aux calculateurs par des casques légers. Une équipe en cabine de pilotage supervise cap, vecteurs et phases de vol. Les départs et retours sont calés sur des fenêtres météorologiques favorables ; même avec une propulsion supra-luminale, l’entrée et la sortie d’atmosphère restent des manœuvres attentives à l’environnement.
Les phases dynamiques (entrée/sortie d’atmosphère, décélération) s’effectuent assis et sanglés. Les transitions sont néanmoins douces, signe de profils de vol soigneusement optimisés. La consigne claire est de regarder l’intérieur pendant la croisière à très grande vitesse et de laisser les équipes dédiées gérer la trajectoire.
Ces appareils ne sont ni objets d’ostentation ni instruments de conquête. Ils prolongent une conception du progrès centrée sur la coopération de l’esprit, de la technologie et de l’éthique. Chaque vol est un acte collectif : la machine accomplit ce que des esprits apaisés et entraînés rendent possible.

Vie à bord
La vie à bord est paisible. On parle peu pour préserver la concentration de l’équipe de navigation. On s’allonge, on mange légèrement, on dort par courtes périodes. La lumière est douce, les bruits quasi absents. Thomas alterne repos, échanges sobres avec Aly et Ryka et observation des écrans internes qui affichent des métriques de vol. Le confort prime sur l’ornement ; l’expérience est plus proche d’une retraite silencieuse que d’un transport bruyant.
Visions astronomiques pendant le voyage
La Voie lactée est montrée à Thomas observée de l’extérieur au moment où ils en parcourent le bord, éclairée par des millions d’étoiles nouvelles, avec un centre tourbillonnant de plusieurs centaines d’années-lumière. Certaines étoiles atteignent une taille de plus de 400 millions de kilomètres de diamètre et une énergie équivalente à plus de quinze millions de soleils. La galaxie s’effile aux extrémités et contient de vastes zones de matière noire, constituée d’une infinité de neutrinos. Cette matière invisible permet aux galaxies de tourner sur leur axe et de maintenir leur orbite.
Dans cet espace, d’anciennes étoiles disparaissent tandis que de nouvelles apparaissent, montrant une dynamique vivante. Des trous de ver itinérants sont décrits comme des entités allongées aspirant lumière, poussière cosmique, gaz et petites étoiles, jusqu’à exploser et se scinder en deux moitiés, chacune recommençant le cycle de croissance et d’explosion. Ce processus agit comme une soupape cosmique purifiant et régulant l’univers.
Sont également observés le Grand Mur et le Grand Attracteur, immenses amas de galaxies s’étendant sur des centaines de millions d’années-lumière, ainsi que d’autres structures encore plus gigantesques. Dans cet environnement apparaissent comètes, astéroïdes, disques, naines rouges, blazars, boules de feu et amas stellaires brillants, dont un groupe exceptionnel de plus de cinq millions d’étoiles évoluant dans le halo lumineux de sa galaxie.
Certaines étoiles se regroupent en formations remarquables, aux formes de feuilles ou d’autres figures familières. L’ensemble est marqué par l’abondance, l’ordre et le mouvement perpétuel.
La navette en forme de cigare
Pour le retour, Thomas est ramené par un autre vaisseau en forme de cigare, décrit comme trois fois plus grand que le grand vaisseau.
Lors du retour vers la Terre, dix-huit personnes étaient à bord de ce vaisseau, réparties en trois groupes : pilotes, navigateurs psycho-cinétiques et passagers. Les navigateurs se relaient pour maintenir la poussée mentale stable, tandis que les pilotes gèrent trajectoires, profils de décélération et procédures d’approche. La mission bénéficie d’un soutien à distance de la population élyséenne, intégrée au champ de propulsion.
Vue d’abord sur Élyseum comme un trait élégant dans le ciel, la navette se présente en fuseau allongé, environ trois fois plus grande que le Grand Vaisseau. Elle descend avec un bruit d’abord discret puis croissant, se pose sans effort à distance des véhicules de transport, et reste immobile pendant un ballet de chargements précis et rapides. Provisions, équipements et petits groupes de passagers y sont acheminés par navettes locales, dans un ordre maîtrisé qui laisse percevoir une routine parfaitement rodée.

À bord, l’agencement est fonctionnel et apaisant. Les passagers s’installent sur des chaises longues, tandis qu’un groupe de 9 spécialistes opère par paires devant trois consoles, casques légers reliant coéquipiers et calculateurs. Une équipe de quatre personnes tient la cabine de pilotage. La propulsion est psycho-cinétique: la vitesse de la pensée, couplée à un vecteur lumineux et pilotée via les ordinateurs, soutient une croisière à plusieurs années-lumière par heure, la masse du vaisseau fixant la limite pratique. Des milliers d’Élyséens restés sur la planète apportent leur contribution mentale pour stabiliser l’effort. À ces vitesses, l’extérieur devient illisible; l’attention se porte volontairement sur l’intérieur, le travail des navigateurs et les écrans où défilent des mesures.
Le confort de vol est remarquable. Les phases actives se font sanglé, mais l’accélération est douce, la cabine silencieuse, les échanges mesurés pour ne pas distraire la navigation. Le ralentissement s’annonce par la mise en veille progressive des consoles et le retrait des casques, puis la Terre apparaît au hublot comme une sphère bleue et verte.
Extrait 2 : le pourquoi du contact avec la Terre
Premier contact il y a 3500 ans avec les grecs
Selon Aly de la planète Élyséum, les Élyséens ont tenté un premier contact avec la Terre il y a environ 3 500 ans, quand la civilisation grecque était à son apogée. Leur intention était d’ouvrir un dialogue avec un peuple qu’ils jugeaient très avancé. Mais, malgré leur brillante culture, les Grecs étaient, dit Aly, trop matérialistes et sûrs d’eux. Ils « avaient réponse à tout » et ne vivaient pas vraiment l’exigence « Connais-toi toi-même ». Résultat : la rencontre n’a pas débouché sur un échange durable.
Ce qui a survécu, en revanche, c’est une trace mythifiée. La visite s’est diluée dans la mémoire collective et la tradition orale, jusqu’à devenir ce que nous appelons l’Élysée/Elysium : chez Homère, un lieu idyllique, « séjour du bonheur parfait », réservé (dans la lecture grecque) aux héros, censés y parvenir et « ne jamais mourir ». Autrement dit, dans la logique du livre, le toponyme et l’idée d’un lieu de félicité viennent de l’écho déformé du nom et du monde d’Élyseum.
Le texte souligne aussi que cette empreinte a perduré culturellement : allusion dans l’« Ode à la joie » de Schiller reprise par Beethoven (« Tochter aus Elysium »), puis dans des noms modernes comme le palais de l’Élysée et l’avenue des Champs-Élysées. Mais sur le fond, le contact grec a échoué : les Élyséens se sont retirés, laissant derrière eux une légende plutôt qu’un apprentissage partagé.
Commentaire personnel :
Les grecs ont manifestement inclus dans leur culture des noms du peuple Elyséen par la suite, car on voit que des noms comme Thalès dans leur peuple, on connaît le grec Thalèe de Millet. Sapphano de Eyseum est un prénom qui rappelle le prénom grec Sappho, et la terminaison -ano/-anos est fréquente en grec.
Pourquoi le contact est renoué par eux à notre époque
Les Élyséens pensent que l’humanité arrive à un tournant. La population augmente vite, la consommation pèse sur les écosystèmes, l’attention collective est happée par la peur et le divertissement. Ils interviennent pour alerter et aider, sans s’ingérer.
Extrait du livre, propos de Aly : « Nous pensons que votre peuple vit aujourd’hui un moment crucial de son histoire, non, plus que cela, je devrais dire un moment critique. Un passage infiniment plus important que les grandes étapes de votre évolution que sont la Renaissance, le Siècle des Lumières ou même la révolution industrielle. Maintenant, au commencement de ce nouveau millénaire, la race humaine tout entière doit se ressaisir. Elle doit reconsidérer son mode de vie, son orientation et son rôle par rapport à la planète. Votre niveau de conscience actuel est tout à fait insuffisant ; vous devez passer au niveau supérieur. »
Leur proposition tient d’abord à une méthode intérieure, applicable sans révolutionner nos institutions : accorder les Quatre visages de l’humanité — spirituel, émotionnel, mental, corporel — par des pratiques régulières et simples. Ils citent la culture des émotions, une hygiène de pensée, une éducation orientée vers la sagesse, une alimentation vivante et locale, les « orbites de prière » et un bilan de vie annuel.
Les « orbites de prière » sont des méditations orientées, élévation de problèmes vers une conscience plus vaste.
Ils rappellent aussi que nous formons une seule famille, liée à la Terre et au cosmos. Deux conséquences pratiques en découlent : choisir la simplicité pour réduire l’empreinte matérielle, et organiser une coopération mondiale plus solide sur les biens communs (climat, ressources, paix). Il ne s’agit pas d’imposer un modèle, mais d’utiliser des repères éprouvés — issus de leur fédération et de réussites déjà observées chez nous.
Le choix de s’adresser à Thomas relève d’une logique de témoignage. Son parcours et sa disponibilité en font, selon eux, un messager crédible et responsable. Les cinq messages que le « vent » lui transmet résument le cap proposé : guérir ses blessures, se tourner au dedans, intégrer l’impermanence, vivre en conscience dès maintenant, placer l’amour fraternel au premier plan.
Ils privilégient la preuve par l’exemple. Leur quotidien montre qu’une société peut être ordonnée, pacifique et exigeante, avec une éducation qui vise la sagesse et des relations qui priment sur la production. S’ils se manifestent aujourd’hui, c’est qu’ils estiment l’humanité assez mûre pour entendre un appel clair : reprendre la responsabilité de soi, se traiter avec bienveillance, et devenir des gardiens actifs de la Terre.
Extrait 3 : résumé du voyage de Thomas sur Élyseum
Ceci est la suite de l'aventure de Thomas Flynn sur Élyseum, dont les conditions sont racontées dans la partie précédente de l'article "Comment le contact a eu lieu". En tout son voyage aura duré une semaine trajet aller-retour compris, la voici de manière synthétique :
Jour 1 — Départ de Yosemite au matin. Aly et Thomas rejoignent l’Annexe dans la clairière, montent à bord du Grand Vaisseau et quittent le système solaire. Observations (Lune, Mercure, puis Saturne et ses anneaux). Premières conversations d’itinéraire et d’enseignement avec Aly sur le « siècle-charnière », la guerre, la consommation et la place du cœur.
Croisière interstellaire le long de la Voie lactée. Avertissements écologiques d’Aly, panorama de nébuleuses, amas et « matière noire ». Approche du portail gravitationnel. Passage du trou noir (obscurité, accélération, turbulences puis volutes colorées). Sortie dans une lumière dorée, repas léger et repos. Transfert en navette et descente nocturne sur Élyseum.
Jour 2 — Premier réveil sur Élyseum. Petit-déjeuner, rassemblement matinal de la communauté dans l’amphithéâtre fleuri. Découverte du « village familial » d’Aly : habitats, champs, zones sauvages, réseau de transports automatiques, économie sans propriété privée, autonomie politique par villages et régions. Rencontre de Ryka, des enfants, puis de Thalès qui propose le programme d’étude.
Jour 3 — Première vérité (visage spirituel) avec Faith au « bois de la déesse » : l’être humain est d’abord spirituel, pratiques d’« Orbites de prière », responsabilité et joie simples, marche sur l’ancien sentier de prière. Décision d’instaurer une méditation quotidienne.
Jour 4 — Matin : éducation avec Sapphano (journal de rêves, créativité, géographie immersive, choix d’orientation par discernement). Après-midi : deuxième vérité avec Issa (culture émotionnelle, distinction émotion/personne, soins et « réhabilitation »), scène du poney blessé puis soulagé.
Jour 5 — Troisième vérité avec Aaron aux sources chaudes (discipline de l’esprit, inspiration silencieuse, hygiène mentale et « loi de retour » des pensées). Outil du Bilan de Vie annuel ; retour avec une clarté intérieure nouvelle.
Jour 6 — Quatrième vérité avec Simynh (santé du corps : manger moins et naturel, eau, exercice, jeûne, écoute du corps, dix lois). Déjeuner communautaire. En fin de journée : repas avec Thalès, Faith, Issa, Aaron et Sapphano, message final sur l’unité planétaire, fête d’adieu.
Jour 7 — Aube suivante : décollage, passage retour par le portail, ré-entrée atmosphérique et atterrissage près d’El Capitan à Yosemite ; retrouvailles avec Dave et Alysha, adieux à l’équipage.
Le voyage commence dans le système solaire
Secoué par des turbulences inhabituelles, Thomas se réveille à bord du Grand Vaisseau. Rassuré par le calme d’Aly, de Burana et de Zeran, il contemple l’espace noir, la lune éclatante et la profusion d’étoiles, regrettant de ne pas connaître l’astronomie. Aly lui propose des repères au fil du voyage et, surtout, expose la thèse centrale des Élyséens : l’humanité entre, au début du nouveau millénaire, dans une période critique. Les cent premières années seraient un moment singulier où des énergies douces, diffusées à l’échelle cosmique, éveillent les consciences. Deux dynamiques iront de pair : une grâce grandissante qui favorisera des vérités spirituelles transformantes, et, simultanément, des calamités majeures, naturelles ou humaines. Selon Aly, le matérialisme occidental montrera son vide, les institutions perdront de leur crédit et une morale fondée sur le partage et l’amour devra émerger.
Aly insiste sur l’interdépendance du vivant et sur la portée cosmique des actes humains. Il compare la situation de la Terre à celle d’Élyseum, bien différente, et explique la compassion des Élyséens face à nos aveuglements, à l’égoïsme des nations et à la souffrance des plus fragiles. En chemin, Burana signale Mercure : Thomas observe cratères, failles, un immense bassin d’environ deux mille kilomètres près d’un pôle, et des voiles de poussière cosmique irisées. L’instant le bouleverse. Aly juxtapose à cette beauté des chiffres sombres sur les guerres du dernier siècle et affirme que, au stade atteint, la guerre est presque toujours injustifiable ; il faut en traiter les causes.
Le cœur du problème, dit-il, est un système de valeurs obsédé par l’argent et la possession. Les Terriens accumulent des biens inutiles, en deviennent esclaves, confondent moyen et fin, et croient trouver dans la consommation une satisfaction qui n’appartient qu’à l’âme. Mieux vaudrait rechercher des richesses qui aident à se détacher du matériel. Même une planète idéale ailleurs ne résoudrait rien si l’homme ne change pas de l’intérieur. Thomas médite cette bascule du faire vers l’être et raconte l’histoire de Nagarjuna, qui illustre la vraie richesse comme détachement. Aly acquiesce : les trésors de sagesse existent déjà sur Terre, il faut enfin les vivre.
Ils passent devant Saturne et ses anneaux, spectacle prodigieux que Thomas grave en mémoire. Aly poursuit : la clé des Élyséens est la certitude d’une identité spirituelle et l’usage du cœur comme organe de connaissance. Ignorant qui nous sommes, nous passons à côté d’un banquet de sens, tels des poissons assoiffés dans un lac. Les Élyséens auraient décidé de nous aider il y a environ quatre mille ans et mesurent le temps selon des cycles d’évolution, centrés sur le mieux-être individuel et collectif plutôt que sur jours et mois. D’où la consigne de voyager sans montre : se libérer de la tyrannie du temps, des attentes qui rétrécissent la vie, jusqu’à l’idée de retraite. Plus Thomas écoute, plus son impatience bienveillante grandit : si tout cela est vrai, le mode de vie d’Élyseum semble fait pour combler en profondeur le cœur humain.
Le voyage vers le trou noir comme portail
Alors que la Terre n’est plus qu’un point lumineux, Aly met en garde Thomas : l’humanité a dépassé les bornes dans sa domination de la nature, poussée par le gain et le commerce. Thomas pense aux alertes climatiques et aux extinctions massives ; Aly confirme l’ampleur du désastre (effondrement de la biodiversité, effets en cascade dans les écosystèmes) et insiste : il faut agir vite si l’on veut sauver des espèces. Un prix sera de toute façon à payer.
La vitesse a dû s’accélérer pour un mode de voyage interstellaire et ils longent la Voie Lactée.
Thomas a écrit : « « Ils me disent de te montrer la Voie lactée, que nous longeons en ce moment. Sous un certain angle et à une certaine distance, tu auras un point de vue étonnant sur notre galaxie. »
Nous nous déplaçons pour admirer ce fantastique amas d’étoiles, bien visible au loin. Aly m’explique qu’elle est éclairée par des millions d’étoiles nouvelles et tourbillonne en son centre, qui s’étend sur plusieurs centaines d’années-lumière. Certaines de ces étoiles, impossibles à distinguer à l’œil nu, ont un éclat fantastique et leur énergie est égale à celle de plus de quinze millions de soleils. Elles ont plus de quatre cents millions de kilomètres de diamètre. Ce splendide conglomérat d’étoiles s’étire dans l’espace, s’effilant à chaque extrémité. Aly me montre de grandes zones de matière noire, constituée d’un nombre infini de neutrinos qui saturent le cosmos. Cette matière, invisible de la Terre parce qu’elle n’émet ni ne réfléchit aucune lumière, exerce une attraction sur les galaxies et leur permet de tourner sur leur axe, conservant ainsi leur orbite. Je suis bouche bée. Je capte cette immensité, comparable à nulle autre chose. Elle est là, immense collier, ni mou ni statique, pourvu d’un dynamisme interne, d’une vie propre tandis que de temps à autre une vieille étoile passe d’un côté à l’autre avant de se désintégrer, et que de nouvelles apparaissent.
Nous dépassons quelques trous de ver itinérants, et Aly m’explique que ces énormes trous gris, allongés, emmêlés, aspirent la lumière, la poussière cosmique, les gaz et même de petites étoiles jusqu’à ce que, complètement saturés, ils explosent et se scindent en deux parties. J’apprends avec stupeur qu’alors, chacune des moitiés grandit jusqu’à devenir à son tour avide de nourriture cosmique et recommence le cycle de grossissement et d’explosion. Ce schéma se répète éternellement, comme une immense soupape de sécurité dont le rôle consiste à purifier le ciel mais aussi à relâcher la tension cosmique.
Au loin, ce que nous appelons le Grand Mur, et plus loin le Grand Attracteur, deux énormes amas de galaxies, s’étendent sur des centaines de millions d’années-lumière. Aly me signale au passage que leurs astronomes ont découvert d’autres conglomérats, encore plus gigantesques que ceux-là.
Mon guide cosmique me montre des comètes à la queue traînante, constituées de gaz et de fumée, des astéroïdes, des disques, des naines rouges, des blazars, des boules de feu, des lumières éparpillées et un groupe d’une brillance exceptionnelle constitué de plus de cinq millions d’étoiles qui, en raison de cette luminosité exceptionnelle, se détache sur tout le reste en parcourant lentement son orbite dans le halo de lumière entourant sa galaxie. »
Aly revient aux affaires humaines : empreinte indélébile du XXe siècle, ponction excessive sur les ressources renouvelables, inerties politiques comparables à une addiction. Mais il affirme la résilience de la nature si on lui laisse sa chance. Thomas raconte l’exemple de Jamaica Bay, passée d’une décharge à une réserve d’oiseaux grâce à l’initiative d’un homme. Aly y voit le type d’attitude cultivée sur Élyseum : chacun se sait “co-créateur”, au service du vivant, par conscience et non par contrainte.
Le vaisseau approche d’un “portail”, un champ gravitationnel (un trou noir) servant de porte vers leur monde.
Thomas a écrit : « Alors que Aly commence à préparer un repas, j’écoute la communication en cours entre Zeran et la base. Zeran donne sa position et sa vitesse, et le moment prévu pour notre arrivée. Il dit que nous venons de dépasser les Nuages de Magellan et que nous sommes à mi-chemin du dernier conglomérat de neutrinos.
Nous serons bientôt arrivés. Nous approchons d’un champ gravitationnel précis (un trou noir selon notre terminologie) dont Aly m’a parlé comme étant la porte de leur monde. Notre vitesse a un peu diminué. Nous y sommes presque. Puis Aly m’entraîne vers la fenêtre de côté et me fait attacher ma ceinture.
« Regarde », me dit-il.
Nous voilà tout à coup plongés dans l’obscurité, et je me dis que nous venons de pénétrer dans le trou noir. On ne voit plus que la petite lumière du tableau de bord devant lequel est assise Burana. Je sens une puissante accélération et nous fonçons à une vitesse phénoménale dans l’obscurité du tunnel.
« Les trous noirs comme celui-ci, me dit Aly, ne sont que la coquille extérieure, les résidus d’étoiles souvent bien plus grandes que votre Terre, qui ont accompli leur mission et se sont effondrées sous le poids de leur propre gravité. Mais elles ont encore une utilité. Elles génèrent d’énormes champs gravitationnels qui capturent la lumière et elles consomment des étoiles qu’elles vident de leur énergie pour se propulser dans l’espace. C’est toujours le processus naturel d’une vie qui en alimente une autre, à une beaucoup plus grande échelle. » »
Plongée dans l’obscurité, accélération, turbulences, puis le tunnel s’illumine de volutes colorées couvrant tout le spectre avant l’émergence dans un espace baigné d’une lumière dorée. En attendant l’atterrissage prévu en soirée, ils mangent (notamment des “sapels”, du maïs cru, de la salade) et se reposent. Enfin, transfert en navette et descente nocturne sans heurts vers la zone d’arrivée : Thomas touche presque au but.
Arrivée sur Élyseum
Thomas atterrit sur Élyseum épuisé et s’endort aussitôt. Au réveil, il est saisi par la lumière : plus intense sans être éblouissante, comme passer de 40 à 100 watts. Par les larges baies, un paysage somptueux s’offre à lui : montagnes cobalt sous un ciel violacé, rochers, prairies vertes, un lac miroitant. Les sons foisonnent (oiseaux, rivière, cigales, grenouilles) et la faune abonde (chevaux, daims, écureuils, lapins). Submergé d’émotion, il éprouve une joie quasi douloureuse, comme une soif profonde enfin apaisée par une nature vivante et non domestiquée.
Aly l’emmène prendre un petit-déjeuner simple et généreux (pains, fruits : papayes, mangues, litchis, bananes, pâtes de noix, miel, chutneys, jus frais). Il lui présente le rythme quotidien : chaque matin, un temps de recueillement commun qui rappelle leur identité spirituelle et relie la communauté. Dans un amphithéâtre naturel couvert de fleurs innombrables, environ deux cents personnes, vêtues simplement, souriantes, se rassemblent sans direction apparente ; certains partagent à voix claire une intuition ou une « révélation ». Thomas remarque autour de quelques têtes un léger halo qu’Aly décrit comme l’expression visible d’une énergie qui se dégage à mesure que la personne devient pleinement elle-même. La prière la plus courante s’appelle « Orbites de prière ».
Aly détaille l’organisation de la journée : travail selon les compétences avec le bien commun pour boussole ; repas léger et repos à midi ; l’après-midi consacré aux loisirs paisibles, à la musique, à la lecture, à l’étude ou à la nature. Les enfants ne vont « en classe » que trois heures par jour ; la communauté villageoise est considérée comme la meilleure école. Visite du « Village familial » d’Aly : centre d’accueil des visiteurs, zone d’atterrissage, bâtiments fonctionnels et logements, champs cultivés, zones laissées sauvages, abondance d’arbres fruitiers. Au centre, une haute colonne de pierre surmontée d’une tête à quatre faces symbolise une vérité clé : « Les Quatre visages de l’humanité ».
Thomas rencontre la famille d’Aly : sa compagne Ryka (qui ressemble à Alysha, en communication la veille avec sa fille) et leurs fils Banrth et Omryn, puis Thales, représentant du Conseil des sages, « cerveau » d’Élyseum. Thales, humble et serein, salue le courage de Thomas et propose un programme pour optimiser son séjour. Cœur du message : comprendre la nature humaine et ses expressions multiples. Les Élyséens ne prétendent pas tout savoir ; ils ont appris de leurs erreurs mais avancent vers la vérité et veulent aider la Terre, où ils perçoivent à la fois une montée de conscience et des colères mal orientées. Ils décident de commencer par « Les Quatre visages de l’humanité » (quatre « corps » ou couches constitutives de l’être), avec des rencontres d’experts et des visites de plusieurs villages. Thomas a libre accès à tous les aspects de leur vie.
Frustré de n’avoir pas d’appareil photo, Thomas en demande la raison. Aly répond que la vérité est une et se reconnaît au niveau profond de l’esprit ; des images seraient contestées comme truquées et détourneraient l’attention. Ce qui convaincra les Terriens, ce seront les vérités vécues et transmises, non des preuves visuelles.
La vie sur Élyseum
Encore fatigué du voyage, Thomas accepte de commencer par le concret : découvrir le système des « villages-familles » avant d’aborder les grandes vérités. En contrepoint, il mesure combien l’organisation terrestre (villes tentaculaires, habitat-cloison, transports énergivores, solitude domestiquée par écrans et animaux) est inadaptée à l’humain.
Aly lui explique d’abord la clé logistique : un réseau de véhicules automatiques, non polluants, gratuits, qui relient en continu les villages et transportent personnes et marchandises. La demande se fait par pensée via un Centre de réservation informatisé. Une capsule translucide arrive en moins de cinq minutes ; elle glisse sur un rail unique à ~90 km/h, propulsée par magnétisme et pilotée par un ordinateur central (aiguillages dynamiques). Pour les longues distances, on utilise des navettes volantes comme celle partie qui emporta Thomas de Yosemite vers leur vaisseau porteur. Personne n’a besoin de posséder un véhicule.
Élyseum n’a pas de villes : l’environnement modèle la psyché, et vivre au plus près de la nature, de la famille et des amis est, pour eux, la base de la paix intérieure. Aly console Thomas de sa tristesse face aux erreurs terrestres : qu’il voie ici non un motif de désespoir, mais une vision d’avenir.
Un village-type couvre environ 125 hectares et rassemble jusqu’à ~200 personnes. On y vit et fait tout : travail, éducation, loisirs, sociabilité, échanges. Les avantages majeurs : tout le monde se connaît ; on chemine « en compagnie » ; pas de patriarcat ni de culte des biens ; peu ou pas de solitude ou de peur ; pas de maisons de retraite (on honore et accompagne les anciens). La plupart restent toute leur vie dans le même village, ce qui forge une affinité profonde avec le lieu.
Le travail : vital et choisi. En gros, un quart des habitants s’occupe de l’entretien et de la production alimentaire ; les autres œuvrent à des tâches locales, régionales ou « cosmiques », majoritairement depuis le village ; certains se déplacent pour des projets spécifiques (recherche, maintenance). Chaque village a une spécialité et s’insère dans une chaîne inspirée des modèles de la nature : pièces, assemblage, logistique, programmation, etc. (Aly montre au loin l’usine des navettes : 62 ouvriers, dont 8 de leur village.) Les Élyséens assument d’avoir sacrifié la productivité maximale des méga-sites robotisés au profit de la qualité de vie, du rythme humain et de l’emploi garanti.
Deux autres piliers : 1) la sécurité matérielle de tous, qui libère pour « le véritable but de la vie », le développement humain ; 2) la mobilité professionnelle choisie : chacun peut changer d’activité en transmettant son savoir et en se formant. L’éthique commune : travailler pour le bénéfice d’autrui ; tous les emplois se valent (enseignant, maître spirituel, technicien, administrateur, chercheur…). Pas de hiérarchie : chacun sait qui il est et répond de sa propre vie.
Enfin, l’organisation politique est simple : villages entièrement autonomes, regroupés en districts coopératifs, eux-mêmes en régions, chaque région formant une société autonome. Thomas, impressionné par cette maîtrise sereine de l’existence, se dit que la structure des villages-familles est une merveilleuse charpente pour une vie pleinement humaine.
Sur les routes d’Élyseum, Thomas mesure combien ce monde a été conçu pour le bien-être humain, à l’opposé de la logique terrestre du « consommateur ». Il se remémore l’industrie qui pousse à acheter l’inutile et externalise les coûts sur la planète. En traversant des champs (des villageois récoltent des courgettes et saluent), il interroge Aly sur l’argent. Ici, l’argent n’est qu’une énergie parmi d’autres, non une fin : chacun reçoit des meriatas, crédités sur un ordinateur central, qu’on peut percevoir, échanger en biens/services, ou donner à son village ou à d’autres selon les besoins. Accumuler n’a pas de sens ; l’immaturité, disent-ils, est de ne pas prendre soin des autres. Aly rappelle l’absurdité terrestre d’une richesse concentrée (cinq sixièmes détenus par un sixième de la population).
Le chômage n’existe pas : tout humain a besoin d’un rôle social utile. Thomas approuve et déplore qu’on ait, sur Terre, accepté des cohortes de jeunes « de trop », entretenus plutôt qu’intégrés, nourrissant gangs et violences.
Aly décrit ensuite deux pratiques sociales :
- La mémoire de vie : des personnes dédiées consignent naissances, succès, décès et autres passages.
- L’écoute : la relation quotidienne à la « source de sagesse » (Dieu, vie, univers) n’est pas de révélation magique, mais une guidance surgie du silence intérieur. Il n’y a pas de hiérarchie inspiratrice : les décisions émergent « vers le haut » de la volonté collective. Techniquement, chacun se connecte par la pensée ; l’ordinateur transcrit, renvoie pour validation, agrège et publie périodiquement. L’analyse montre des consensus d’action clairs. Thomas y voit une démocratie mûre, sans leaders charismatiques ni lourdeurs bureaucratiques.
De village en village, l’ordre vivant l’émeut : maisons simples, variées, intégrées au paysage ; abondance d’éléments naturels (ruisseaux, bassins, chutes d’eau) où jouent les enfants ; une promenade ceinturée par une rivière bordée de fleurs ; scènes de marche et de nage dans une harmonie tranquille. La biodiversité est visible et voulue : éléphants, girafes, zèbres, chevaux, paons, oiseaux multicolores… On conserve même des espèces « non productives » parce que chaque espèce a un rôle écosystémique (y compris pour tamponner le CO₂), mais surtout par respect pour la vie. À l’objection de l’ennui, Aly répond que leurs esprits n’exigent pas de stimulation constante : ils laissent « de l’espace entre les pensées », d’où paix et harmonie.
Thomas découvre un pilier de communication cylindrique argenté, cerclé de chiffres et lettres : autre interface publique. Chaque Élyséen a un identifiant pour communiquer ; multipliés dans les villages, ces récepteurs rendent inutiles les appareils personnels.
La journée laisse Thomas rempli d’images et de comparaisons avec la Terre — et d’une question : le nouveau millénaire apportera-t-il vraiment le changement ? En fin d’après-midi, Aly vient le chercher ; ils repartent rompre le pain, tandis que Thomas sent s’assembler, comme des pièces de puzzle, l’éthique d’Élyseum : sécurité matérielle, rôle pour chacun, écoute intérieure partagée, beauté simple et lien vivant au monde.
Le premier visage : l’homme est avant tout spirituel
Thomas entame son deuxième jour sur Élyseum en se rendant avec Aly au « bois de la déesse », une cathédrale de banians vénérée depuis des millénaires, où l’on priait, méditait et cherchait des réponses. Aly évoque d’autres centres de pensée, dont un lieu de guérison aux fréquences si puissantes que tout visiteur y est soigné, gratuitement, idée que Thomas compare, non sans lucidité, à la tentation terrestre de faire du sacré une marchandise. Sous l’arbre maître, baignée d’une lumière convergente, les attend Faith, maîtresse spirituelle choisie pour lui exposer la première des Quatre vérités. Sa présence rayonnante et simple, ses paniers de fleurs, fruits et cristaux, installent un climat de sacré vivant.
Faith commence par interroger Thomas sur sa spiritualité. Il confie son éducation catholique, sa déception devant une institution devenue décor et pouvoir, loin de la vie réelle. Faith répond sans jugement : Élyseum n’a pas de religion organisée, mais la conviction que toute vie est soutenue par une énergie unique qu’ils personnifient sous le nom de Dieu. Première vérité et clef de leur civilisation : l’être humain est d’abord spirituel, non séparé de cette source, et il vit sous des lois spirituelles aussi réelles que les lois physiques. Oublier cela, dit-elle, condamne individus et sociétés à se fourvoyer. Elle montre une fleur rouge, belle parce qu’elle accomplit sa nature, et invite Thomas à reconnaître le même devoir de fidélité à sa vraie nature.
Elle démonte ensuite des idées fausses courantes sur Terre. Dieu n’est pas un démiurge capricieux distribuant famines et catastrophes ; rendre le « ciel » responsable de nos malheurs sert surtout à fuir la responsabilité humaine. Pas davantage d’« handicap originel » qui ligoterait l’homme d’emblée : ce qui bloque, ce sont nos choix, nos excuses et notre passivité. Le divin n’est pas une révélation figée une fois pour toutes mais une force créatrice qui parle sans cesse à qui sait écouter. La vie est l’occasion de sentir cette proximité partout (lumière, animaux, vent, chaleur), et non une vallée de larmes à traverser. Faith met en garde contre les raccourcis et les mirages du développement personnel quand ils promettent une maîtrise magique de la matière : ces voies peuvent orienter, mais rien ne remplace l’engagement actif, la responsabilité et le temps. Chacun doit écrire son propre scénario, non se fondre derrière un gourou ou copier la vie d’autrui ; l’horizon est d’exprimer sa vraie nature et de servir l’humanité.
Porté par la douceur ferme de Faith (sa voix, ses sourires, sa main qui serre la sienne), Thomas se sent à la fois repris et consolé. Elle l’invite à délaisser la culpabilité, à se souvenir du bien déjà vécu et à changer ses priorités pour faire de la vie terrestre une expérience joyeuse dès maintenant, sans attendre un ailleurs. Tandis que des écureuils vivement colorés bondissent dans les branches et que de jeunes castors jouent au pied de leur mère, Thomas mesure combien cette première vérité parle à son cœur plus qu’à son intellect. Il repart avec l’impression d’avoir touché du doigt une source simple et exigeante à la fois, et accepte une petite poire jaune comme un signe concret de cette joie sans emphase.
Sous le grand arbre du « bois de la déesse », Faith poursuit l’enseignement de la première vérité. Elle affirme que l’éternité se vit maintenant et que la mort n’est qu’un passage où l’on n’emporte que l’essentiel de ce qu’on a cultivé en soi. Viser des choses superficielles durant la vie, c’est nourrir des désirs qui continueront de tourmenter. Elle dénonce l’illusion d’un bonheur cherché au dehors (travail, achats, divertissements), et invite à plonger en soi. Comme la fleur belle parce qu’elle est pleinement elle-même, l’homme reçoit ce dont il a besoin quand il devient ce qu’il est appelé à être.
Faith expose une voie de purification du désir : voir la puissance de ses envies, leur dire stop, en débusquer les moteurs cachés (souvent la peur), puis simplifier sa vie. Touché en plein cœur, Thomas reconnaît ses peurs d’enfance derrière son besoin de contrôler et « écoute le vent » qui l’oriente vers le pardon. Faith recentre le message : nous sommes fondamentalement des êtres spirituels, Dieu habite en chacun. Si cette vérité paraît si difficile, c’est que l’humanité s’est éloignée de sa source. Par une parabole du père aimant, elle montre comment les enfants, partis faire leur propre monde, finissent par retrouver en eux l’étincelle déposée par le Père. Elle convoque Augustin, le Coran, le bouddhisme, les Upanishads et Hui-neng pour rappeler que « le royaume » est intérieur.
Elle lui enseigne une pratique concrète, les Orbites de prière : partir de soi, élargir le cercle à proches, communauté, pays, monde, dans la gratitude et l’écoute. Après une étreinte bouleversante, Faith l’envoie marcher sur un antique sentier de prière, dit foulé jadis par « le fils du charpentier ». Sur le chemin, il se remémore la parabole des « empreintes dans le sable », puis s’incline devant un Bouddha gravé. De retour seul, il revisite sa vie à la lumière reçue, se rend disponible au vent, renonce à la tristesse et décide d’instaurer une méditation quotidienne.
Éducation des jeunes
À l’aube, Thomas médite sur la lumière qui chasse la nuit, écho du combat intérieur amorcé depuis sa rencontre avec Faith. Aly l’emmène voir Sapphano, spécialiste de l’éducation. Celui-ci présente l’école d’Élyseum : elle ne bourre pas de faits (disponibles dans livres et ordinateurs), elle forme des êtres complets en travaillant les “quatre aspects” de la personne, la recherche de la sagesse et l’autonomie. Méthodes phares : travail en équipes qui vont enseigner à d’autres classes ce qu’elles viennent d’apprendre, et débats à deux pour raisonner à voix haute. Les maîtres, très formés, exercent huit ans, s’impliquent affectivement, n’enseignent que ce qu’ils vivent. Pas de « bâtiments scolaires » dédiés : petites classes de 8–10, chez l’un, l’autre, ou dans la nature.
Ils assistent à trois cours. D’abord, le rêve : chacun tient un journal, partage, interprète et intègre le message onirique ; Sapphano explique comment se souvenir de ses rêves. Ensuite, créativité : après un brainstorming, l’enseignante demande d’écarter les réponses évidentes, de se retirer dans un « lieu calme » intérieur pour laisser monter des idées neuves ; les résultats épatent Thomas et renforcent la confiance des élèves. Enfin, géographie immersive : paysages en 3D, sons, cycles de vie et transformations géologiques ; là, « le vent » souffle à Thomas sa troisième leçon : l’impermanence de toute chose. L’orientation professionnelle se fait par discernement et rencontres de praticiens ; on choisit un travail qui comble et sert la société, sans angoisse du temps ni de l’erreur. Thomas retrouve Aly pour le repas, enchanté par une école qui éduque à la sagesse, à la créativité et au service.
Le deuxième visage
Issa, le nouveau mentor de Thomas, professeure de « culture émotionnelle », l’emmène au bord d’une rivière pour lui exposer ce pilier majeur d’Élyseum. Ici, on apprend l’alphabet, la grammaire et le vocabulaire des émotions afin de savoir les comprendre et les utiliser : elles orientent nos pensées, motivent nos actes, affectent notre corps et nos relations. Santé et émotion sont liées ; mal gérées, colère et fureur blessent autrui… et nous-mêmes. À l’inverse, peur, colère, désir ou même jalousie peuvent devenir des signaux utiles s’ils sont apprivoisés.
Issa confronte le modèle terrestre des ruptures, divorces, immaturité parentale, aux engagements élyséens : n’avoir des enfants que si le couple s’engage à les élever ensemble jusqu’à la fin de leur éducation. Beaucoup d’adultes portent des blessures d’enfance (abandon, manque d’amour, traumatismes) qui figent l’être et se transmettent de génération en génération. Elle montre l’intérieur tendre d’un brin d’herbe comme image de notre nature profonde, souvent durcie par la souffrance : ces plaies doivent être soignées, sinon la vie entière devient réaction. Thomas, touché, relie ces paroles au premier message du vent, la guérison, et se rappelle une rénovation où un splendide lambris est apparu sous le plâtre : métaphore de l’identité vraie à dévoiler.
Issa insiste : les émotions sont une énergie en mouvement à étudier et à maîtriser, non à refouler ; la « dignité » qui masque les affects les aggrave. Cette inculture émotionnelle explique violences absurdes et « rages » contemporaines. Vivre pleinement, après les besoins de base, c’est viser plénitude et bonheur en reprenant la barre de sa vie affective. Tandis qu’ils marchent vers une prairie où paissent des animaux, trois poneys s’approchent ; l’un boite, détail qui laisseThomas, désormais attentif aux signes et aux blessures, dans une observation silencieuse.
Soigner les émotions
Thomas décrit l’étrangeté lumineuse d’Élyseum, où tout paraît vibrer d’une énergie propre. Au milieu d’un pré, Issa poursuit l’enseignement sur la “culture émotionnelle” devant trois poneys. Elle pose la règle clé : distinguer l’émotion de la personne. On peut ressentir la colère sans “être” la colère ; si l’on cesse de s’y identifier, elle se dissipe. L’épisode d’un poney jaloux illustre que les attitudes n’épuisent pas l’identité et qu’il faut regarder derrière l’émotion avant de juger. Issa explique qu’à Élyseum chacun est responsable de ce qu’il ressent : attribuer ses états à autrui ou aux circonstances relève d’une mentalité de victime qui délègue son pouvoir. Thomas, troublé par la grâce d’Issa, constate aussi combien les émotions “émettent” une énergie perceptible par les autres ; l’idéal est d’offrir une présence attentive et sans jugement.
Quand Issa découvre une épine dans le sabot du poney, elle montre la tentation humaine de garder sa vieille douleur plutôt que d’affronter la guérison. Elle relie ensuite émotions et santé : humeurs négatives affaiblissent l’immunité et abîment les cellules ; d’où une éthique de paix, d’optimisme et de douceur. La peur, dit-elle, peut être positive : tout dépend de la réponse. Le but est de devenir des pôles de paix, d’harmonie et d’amour, soutenus par un mode de vie (alimentation, exercice, méditation, contemplation). Soigner les émotions ne se fait pas en les “raisonnant”, mais en les sentant dans le corps et en les laissant circuler ; la raison aide à les maîtriser sans les refouler. Aux enfants, on apprend à repérer les REPEA (réactions personnelles automatiques issues d’immaturités, blessures d’enfance, mimétismes ou facteurs génétiques) et à les désamorcer par des techniques de soin, non par contrôle social.
Après l’extraction de l’épine, le poney repart au galop : être soigné et aimé laisse une trace durable, message qu’Issa veut transmettre aux enfants. Elle élargit alors au couple et à la famille : la maturité émotionnelle soutient des unions choisies et responsables jusqu’à l’âge adulte des enfants ; le divorce est rare, contrairement à la Terre où ses ravages pèsent sur les plus jeunes. Voyant la culpabilité de Thomas, Issa l’invite à accueillir ses émotions et à pratiquer la “réhabilitation” : se pardonner, pardonner, s’excuser, oublier, reprendre la relation. L’amour, enseigné par le Christ venu sur Élyseum il y a quatre mille ans, est l’expression la plus haute de l’être humain, plus qu’une émotion : une pratique et une responsabilité. Leur bonheur vient d’une attitude libérée des injonctions (“gagner sa vie”, “faire carrière”) et recentrée sur les besoins humains véritables. Le chapitre se clôt sur une séparation tendre avec Issa, l’écho d’un hennissement et la conviction que les émotions constituent l’un des Quatre visages de l’humanité.
Troisième visage : l’esprit
Aly conduit Thomas dans un autre village pour rencontrer Aaron, jeune maître réputé pour sa clarté pédagogique et spécialiste du troisième “visage” de l’humanité : l’esprit. Le trajet traverse vallées, falaises océanes et une faune foisonnante, jusqu’à des collines d’herbe où vivent d’énormes oiseaux, les Toopopoonos, hauts d’environ quatre mètres, au bec rouge cerclé de jaune, crête dorée et plumage nuptial éclatant. Aly explique qu’ils creusent des terriers profonds pour nicher. La région abonde aussi en sources chaudes naturelles, dont la vapeur s’élève entre arbres et rochers.
Aly s’éclipse et laisse le visiteur à Aaron, grand lecteur des penseurs terrestres. Tous deux s’arrêtent devant un ensemble de bassins d’eau thermale, véritables cuves minérales alimentées en cascade. En parlant, Aaron présente le champ de leurs recherches sur l’esprit : liens serrés corps–esprit et maladies, réalité opérante des pensées sur le monde, action mentale à distance, efficacité de la suggestion et de la visualisation, transmission d’amour vers d’autres êtres, influence des gènes sur certains schémas mentaux, et même un modèle de “vitesse de propulsion de la pensée” qui a servi à leur transport interstellaire. Beaucoup reste à explorer, mais l’essentiel est déjà confirmé.
Ils se plongent dans l’un des bassins. Aaron décrit l’esprit humain tel qu’il va et vient, saturé d’images, “singes” saute-branches des pensées ; livré à lui-même, il manque de gouvernail. Or la flexibilité doit s’accompagner de discipline : former l’esprit à se concentrer comme un laser jusqu’à résoudre un problème. Il illustre par l’eau qui tourbillonne entre les rochers et, juste au-dessus, une mare parfaitement calme : l’idéal est ce calme disponible, obtenu par l’exercice. L’esprit est aussi le canal de l’inspiration : en faisant silence, on devient réceptif à la source créative commune, ce que leurs écoles entraînent dès l’enfance pour trouver idées et solutions qui “remontent” comme des bulles à la surface.
Vient la dimension éthique et sanitaire des pensées. Sans être réductible à elles, nous sommes façonnés par elles : “nous serons demain ce que nous pensons aujourd’hui”. D’où une hygiène mentale : écarter les pensées qui affaiblissent, choisir celles qui fortifient, se rappeler que nul autre que nous ne gouverne notre flux mental. Les pensées émettent une énergie perceptible : nourrir des idées négatives à propos de quelqu’un projette une vibration qui atteint l’autre et nous atteint. Aaron annonce qu’il va en donner une démonstration. Dans la tiédeur régénérante des sources, Thomas, détendu, prend la mesure de ce troisième visage : un esprit à la fois à discipliner, à pacifier et à orienter pour créer, guérir et relier.
Les pensées négatives blessent en retour
Thomas poursuit l’échange avec Aaron aux sources chaudes. Aaron lui démontre la “loi de retour” des pensées en laissant tomber un galet dans une petite mare : les ondes s’élargissent, atteignent la rive puis reviennent vers leur point d’origine, comme toute pensée revient à celui qui l’émet. D’où l’exigence d’une hygiène mentale stricte : une pensée négative blesse d’abord celui qui la nourrit, au point de pouvoir rendre malade, tandis qu’une pensée aimante crée une vibration féconde. Pour illustrer l’attitude juste, Aaron évoque les pirates qui épargnaient les navires amis : sur Élyseum, on “laisse passer” les gens dans son esprit, on renonce à la critique intérieure et à la haine. Thomas découvre ainsi la discipline élyséenne des pensées, comparées à l’eau des bassins : tantôt turbulente, tantôt calme comme un miroir quand l’esprit est apaisé et concentré. Aaron insiste : l’esprit doit s’entraîner comme un laser, mais il n’est fiable qu’en alliance avec le cœur, dont la voix douce et bienveillante corrige la dureté mentale. L’esprit est bipolaire : cruel s’il se laisse dominer par la peur et le ressentiment, lumineux s’il s’accorde au cœur, et il subit la pression de la “conscience de masse”, notamment entretenue par des médias avides de sensationnel.
D’où l’appel à s’élever au-dessus de ces conditionnements en vivant les Quatre visages de l’humanité : nourrir le corps, comprendre la relation corps-esprit, maîtriser le langage des émotions et se souvenir de sa nature spirituelle. En sortant de l’eau, Aaron souligne encore l’importance d’une lucidité courageuse : beaucoup préfèrent ignorer la vérité de leur vie et s’ankylosent dans des compromis, jusqu’à ce qu’un choc (maladie, accident, crise) fasse éclater l’illusion. Il encourage Thomas à la liberté intérieure et à l’amour véritables, puis raconte l’anecdote du Bouddha “éveillé”, modèle d’attention consciente.
Comme outil pratique, il présente le Bilan de Vie élyséen, réalisé chaque année, seul, en couple, avec un proche ou un coach intuitif : un examen honnête de sa situation vis-à-vis des Quatre visages, de ses relations, de sa vie spirituelle et émotionnelle, de ses schémas de pensée, de sa santé, de ses rêves, de ses comportements, de son travail et de ses centres d’intérêt, afin de réorienter son cap avant de gaspiller la vie. Aaron promet à Thomas une liste de questions; pendant qu’il s’absente, le vent adresse à Thomas un quatrième message sur la brièveté et la valeur de l’existence, l’exhortant à chercher la sagesse et à aider ses semblables. Aly revient, remarque chez lui une clarté nouvelle ; sur le trajet, Thomas partage son émerveillement devant les sources et la portée des enseignements reçus.
Quatrième visage : nourriture saine
Au petit déjeuner, Aly prévient Thomas qu’un retour anticipé sur Terre est possible à cause de la météo spatiale, puis confie à Ryka le soin de l’accompagner rencontrer Simynh, maître du quatrième “visage” de l’humanité. En traversant canyons et piémonts verdoyants, Thomas lutte contre la tristesse du départ ; Ryka l’invite à rester dans le présent. Au village, Simynh, sec, cheveux blancs, étonnamment juvénile, les accueille en préparant du pain et un jus de légumes. Il expose le quatrième visage : l’être humain est aussi corporel, et nourrir correctement le corps est une science régie par des lois.
Il annonce “dix lois de la bonne santé” et en développe plusieurs. D’abord, mieux vaut manger moins que trop, fustigeant la surconsommation et l’obésité alimentées par le capitalisme et l’imitation du régime occidental. Ensuite, privilégier des aliments complets et naturels : rejeter irradiations, boîtes, émulsions, micro-ondes, engrais, pesticides et OGM, ainsi que les tromperies marketing ; Thomas se rappelle même des daims du Grand Canyon rendus malades par la malbouffe des touristes. Simynh critique l’appellation “traditionnelle” pour des produits en réalité “cultivés avec produits chimiques”, défend l’idéal du “bio” (qui, chez eux, est simplement la norme) et rappelle qu’on ne surpasse pas la nature, qu’il faut l’aider et la respecter comme un organe vital de l’humanité.
Il aborde la question de la viande : minoritaire, laissée au choix des villages, sans industrie ni abattoirs, et parfois freinée par l’éthique des enfants ; le végétarisme n’est pas un grade spirituel, mais un choix de conscience. Il insiste sur la fraîcheur locale : chez eux, les aliments ne voyagent pas ; les enzymes déclinent après récolte et disparaissent à la cuisson et à la stérilisation, d’où l’importance des crudités et du temps court “du jardin à l’assiette”. Troisième loi : laisser parfois l’appareil digestif au repos par le jeûne, bénéfique au corps et éclaircissant pour l’esprit. Quatrième loi : écouter son corps, qui parle par des signes avant-coureurs; les religions ont trop méprisé le corps alors qu’il est l’allié qui peut servir fidèlement plus de cent ans si on le comprend et l’entretient. Sur ces mots, il sort du four quatre miches dorées pour le déjeuner.
Les 10 lois de la bonne santé
Thomas et Simynh gagnent la salle à manger circulaire où le village déjeune chaque jour en commun, dans une ambiance simple et joyeuse. Tandis que les adultes servent les enfants autour de la grande table centrale, Thomas goûte un repas surtout local : légumes frais ou juste cuits, riz, légumineuses, et le pain complet de Simynh, tout juste sorti du four.
À table, Simynh reprend ses “lois” de santé en les replaçant d’abord depuis la première, pour en donner l’ensemble. Il rappelle que :
1) Il vaut toujours mieux manger moins que plus, l’excès (si répandu sur Terre) minant la santé.
2) Privilégier des aliments naturels complets, non “améliorés” par l’industrie (additifs, raffinage, longue conservation, emballages trompeurs, OGM), car la nature fait mieux que les usines.
3) Laisser l’appareil digestif se reposer par le jeûne périodique, qui détoxifie et clarifie le corps comme l’esprit.
4) S’écouter: repérer les signes avant-coureurs, apprendre le langage du corps, et agir tôt. À partir de là, il enchaîne avec ce que Thomas voulait surtout comprendre et que l’on constate même dans certaines études terrestres :
5) Que l’alimentation soit la première médecine. Les produits ultra-transformés, flatteurs au goût mais pauvres en micronutriments, alourdissent, abaissent l’énergie, troublent l’attention et favorisent l’irritabilité ; la qualité de la nourriture se lit dans la peau, les yeux, la capacité de concentration et la paix intérieure.
6) La santé future se construit dès l’enfance : sur Terre, le commerce conditionne trop tôt les goûts ; l’allaitement est sous-pratiqué ; à Élyseum on protège cet instinct et l’on habitue les enfants à aimer le frais et le vivant, ce que Thomas voit concrètement aux assiettes de salades dévorées avec appétit.
7) Ne boire que de l’eau pure, en quantité suffisante : le corps (et surtout le cerveau) est majoritairement eau, la déshydratation insidieuse et les polluants exigent vigilance.
8) Entretenir l’enveloppe corporelle par l’exercice quotidien (travail physique, sports collectifs, ou pratiques individuelles comme marche, course, natation).
9) Reconnaître la sensibilité du corps aux traumatismes psychiques : tensions, postures, raideurs en sont des traces ; les massages relancent circulation et lymphe, ouvrent les canaux d’énergie, aident à “déposer” les chocs, Simynh propose même d’en organiser un pour Thomas.
10) Chaque personne est responsable de son bien-être : il faut nourrir l’esprit, discipliner le mental, connaître ses émotions et prendre soin du corps ; l’instinct de guérison est puissant, d’où peu de besoin de professionnels, hormis pour l’exceptionnel. La santé n’est pas une fin : elle sert une vie qui a du sens ; un corps sculpté ne vaut rien sans maturité morale, intellectuelle, émotionnelle et spirituelle.
Le repas terminé, Ryka embrasse chaleureusement Simynh ; il offre à Thomas la dernière miche, un geste d’amitié qui le touche. Dans la navette, Ryka révèle, à la stupéfaction de Thomas, l’âge réel de Simynh : 109 ans selon le temps terrestre, longévité due à l’ensemble de leur hygiène de vie plus qu’au seul régime. Elle rappelle que la santé globale (physique, mentale, émotionnelle, spirituelle) est le socle d’une société civilisée et que l’éducation à la responsabilité personnelle doit primer. De retour au village, Aly, pressé, fixe un moment pour parler plus tard ; Thomas consigne la journée avec soin, conscient de la fragilité de la mémoire, et demeure à l’écoute du vent.
Avant dernier jour sur Élyseum
Thomas, de plus en plus convaincu par la Promesse d’Élyseum, voit dans leur mode de vie un modèle immédiatement transposable : si l’humanité n’en appliquait que la moitié, la Terre changerait déjà de visage. Pour lui, la bascule doit venir des consciences individuelles, non des politiciens ni des “leaders” actuels discrédités et happés par un système médiatique qui fabrique des célébrités plutôt que des visionnaires. Les vrais prophètes, pense-t-il désormais, sont ceux qui vivent authentiquement et défendent la spiritualité, la paix, la justice, la responsabilité sociale et écologique.
Aly et Ryka viennent le chercher pour un repas où se retrouvent Simynh, Faith, Issa, Aaron, Sapphano et Thalès. Thomas ignore encore que ce sera leur dernier repas commun : Thalès l’informe qu’une fenêtre météo impose un départ dès le lendemain matin. La nouvelle le bouleverse. Il rêvait d’approfondir l’école, de visiter d’autres villages, et de passer encore du temps avec Issa, mais il sent aussi que les prochains jours seront décisifs.
Avant la fête prévue en son honneur, Thalès veut transmettre un dernier message “utile aux Terriens” : l’unité. Unité des humains entre eux, des humains avec la Terre, de la Terre avec le cosmos. Prendre conscience de cette unité est, selon lui, le seul moyen de résoudre les crises planétaires. Il dresse alors un état des lieux sans fard : explosion démographique (des débuts de l’humanité jusqu’à la naissance de Thomas, la Terre a gagné 2 milliards d’habitants; depuis, la population a triplé pour atteindre 6 milliards; dans 40 ans, elle passera au moins à 10 milliards; aujourd’hui elle augmente d’1 million tous les 4 jours; au XVIIIᵉ siècle, il fallait 75 ans pour ajouter 250 millions, désormais moins de 3 ans), épuisement et dégradation des systèmes vivants, réserves d’eau en baisse, CO₂ à un niveau inédit depuis 500 000 ans, dérèglements climatiques (désertification, ouragans accrus), tsunamis et séismes plus meurtriers, risques d’engloutissement de pans entiers de littoraux et de pays. Ce scénario n’est pas inéluctable, insiste-t-il, mais il exige des changements immédiats de mode de vie et une planification sérieuse, bien au-delà de ce qu’a permis Kyoto faute de volonté politique.
Thomas l’interroge sur les causes ; Thalès et Aly complètent : au-delà du nombre, c’est surtout le modèle de développement fondé sur la production-consommation et la faim d’énergie qui étrangle la planète comme un nœud coulant. Plus la croissance matérielle s’emballe, plus elle exige de ressources et d’énergie, générant toujours plus de CO₂, de polluants et de déchets. La Promesse d’Élyseum, conclut Thalès, est justement l’assurance qu’en changeant maintenant, “tout ira bien”.
Fête de départ d’Élyseum
Thomas encaisse le constat écologique et humain dressé la veille et demande quoi faire. Aly répond par l’exemple d’Élyseum : ils ont choisi, des siècles plus tôt, de satisfaire les besoins présents sans hypothéquer ceux des générations futures, reprochant aux Terriens leur myopie. Il déroule alors l’ampleur du déséquilibre : forêts tropicales détruites chaque année, terres arides réduites en poussière, 13 millions d’enfants morts annuellement de maladies évitables, un cinquième des survivants plongés dans une misère totale, 30 millions d’enfants livrés aux rues, jusqu’à des assassinats ciblés dans certains pays. S’ajoute l’injustice des flux matériels : 20 % des pays (les développés) consomment 80 % des ressources et produisent 75 % des déchets. Les États-Unis, pointés comme cas extrême, absorbent 26 % des ressources mondiales pour 4 % de la population ; un automobiliste américain brûle deux fois plus d’essence qu’un Occidental moyen, l’empreinte d’un enfant américain serait trente fois celle d’un enfant indien. Thomas songe pourtant aux alternatives : potentiel éolien des Dakotas pour fournir une grande part de l’électricité, solaire du Nevada, hydroélectricité locale, et même aux dizaines de milliers de morts annuelles évitables liées aux émissions toxiques. Thalès coupe court : les dirigeants savent mais cèdent à l’opportunisme, à l’argent et au court-terme. Le changement doit devenir l’affaire de tous : comprendre que le CO₂ émis persistera des siècles, que les États-Unis portent une part majeure de l’effet de serre (jusqu’à des États émettant plus qu’une nation entière), tandis que Chine et Inde s’industrialisent, cocktail qui promet sécheresses, tempêtes, inondations, séismes plus meurtriers si rien ne change. Remèdes immédiats : familles plus petites, baisse drastique de la consommation dans les pays riches, simple point de départ.
Interpellée, Faith propose une voie concrète : vivre simplement, se satisfaire de l’essentiel, fuir la frénésie d’achats, n’acquérir que le nécessaire, choisir soigneusement ses véhicules, former des groupes d’entraide pour résister à la culture consumériste et soutenir des régions pauvres, peser sur les élus et exiger une aide intelligente à l’Afrique. Thomas devine combien ce discours heurterait le calcul électoral habituel, mais saisit l’urgence.
Aly avance alors une proposition structurante : viser l’unité humaine par un véritable gouvernement mondial, de type fédéral, seul capable de gérer l’urgence écologique, d’équilibrer les niveaux de vie, de limiter la prolifération nucléaire et d’ancrer la paix. Thalès reconnaît les peurs (souveraineté, impérialismes, droits des minorités), mais les attribue à la méfiance et à l’égoïsme ; l’unité libérerait d’immenses budgets gaspillés dans des armements (plus de mille milliards de dollars par an) et permettrait de les redéployer. Des signes vont déjà dans ce sens : élargissement européen, juridictions internationales, décloisonnement commercial ,à condition de brider l’emprise des multinationales et de financer l’autorité commune par des taxes sur l’énergie et les emballages, de créer de vraies forces de maintien de la paix, et, pourquoi pas, de réorganiser l’ONU autour d’un directoire réduit. Aly insiste : votre véritable “sécurité intérieure”, c’est désormais la sécurité de la planète. Pour convaincre, Thalès convoque l’histoire américaine : après 1776, treize États souverains se bloquaient mutuellement jusqu’à ce qu’une constitution fédérale, élaborée en dix mois, résolve l’équation “pouvoir commun vs souveraineté locale”. Si eux l’ont fait sans nos technologies, pourquoi pas nous ? Élyseum aussi a traversé cette unification, et c’est ce qui l’a stabilisé et fait prospérer.
La discussion cède la place à la fête organisée en l’honneur de Thomas : musique, danse allégorique sur l’équilibre entre vie et intelligence, et un poème épique qui raconte un voyageur revenant d’un monde lumineux avec un message transformateur. Thalès porte un toast : « Que seule la distance nous sépare ». Rentré, Thomas contemple le ciel et doute : saura-t-il transmettre fidèlement ce qu’il a reçu ? A-t-il, lui et les siens, la force de changer ? Alors, pour la cinquième et dernière fois, le vent lui parle : la voie la plus haute est de chérir ses frères ; en le faisant, on accroît sa propre joie. Réconforté, il s’endort tard, méditant la charge à porter.
Le voyage retour vers la Terre
Aly réveille Thomas à l’aube : la fenêtre de météo spatiale est parfaite, il faut décoller sans tarder pour rentrer sur Terre et récupérer Alysha à Yosemite. Thomas boucle son sac et rejoint l’aire d’envol où quatre véhicules s’affairent à charger vivres et matériel. Une grande navette en forme de cigare, trois fois plus grosse que le Grand Vaisseau, se pose avec souplesse et reçoit les dernières provisions. Les amis d’Élyseum arrivent dire au revoir. Thalès remercie Thomas et lui remet une petite sculpture aux quatre faces (rappel transparent des Quatre visages) ainsi qu’une enveloppe scellée à n’ouvrir que sur indication. Les adieux sont tendres et symboliques : Faith glisse un cristal « pour te rappeler ta vocation spirituelle », Issa offre une figurine de poney « pour apprendre à faire jaillir la joie de la souffrance », Aaron donne une toile d’un lac paisible « pour garder à l’esprit la nature idéale de l’esprit », Sapphano serre la main avec chaleur, Simynh tend une miche de pain encore tiède. Thomas, très ému, sent que le vrai travail commence maintenant : retourner chez lui, vivre et transmettre ce qu’il a reçu.
À bord (ils sont dix-huit), Thomas s’assied près d’Aly et de Ryka. Devant trois consoles, des opérateurs travaillent par paires, casques reliés entre eux et aux ordinateurs ; en cabine, quatre pilotes veillent. La navette file si vite que regarder dehors n’a plus de sens : la rétine et le cerveau n’ont pas le temps d’intégrer les images. Aly explique leur propulsion psycho-cinétique : ils couplent la vitesse de la pensée, plus rapide que la lumière, à un vecteur lumineux, amplifiée par la concentration d’experts et la « participation mentale » de milliers d’Élyséens ; des vitesses de plusieurs années-lumière par heure deviennent possibles, limitées surtout par la masse du vaisseau. Thomas se repose par intermittence, pense à Issa, à Dave et Alysha, et surtout à la forme que prendra son témoignage : un récit écrit, simple et fidèle, plutôt que le tumulte des médias.
Le ralentissement annonce l’approche. Par le hublot, la Terre apparaît, boule bleue et verte d’une beauté fragile, sans frontières visibles, tout en continuité. Au-dessus des Amériques, Ryka lui montre une large nappe sombre près de l’embouchure du Mississippi : une zone d’eau appauvrie en oxygène par les algues dopées au nitrogène et au phosphore des lessives, engrais et rejets, cicatrice lisible depuis le ciel. L’entrée atmosphérique est douce, la descente les mène vers El Capitan. Après les adieux à l’équipage, Ryka pose le véhicule près du site du premier départ. Thomas emporte sac, notes, cadeaux, la lettre scellée… et s’agenouille pour embrasser le sol de la vieille Terre.
Dave et Alysha accourent, un bonheur simple éclate dans les retrouvailles. On rit, on raconte, Alysha fait visiter le transport à Dave. L’heure des séparations revient vite : Thomas confie à Alysha que le vent lui a parlé, promet à Aly et Ryka d’honorer la Promesse d’Élyseum et de porter au plus vite leur message. Ryka murmure quelques mots à Dave. La porte se referme, la navette s’élève sans bruit ; les trois amis disparaissent dans le ciel, tandis que Thomas, Dave et Alysha restent à Yosemite, conscients que l’aventure spirituelle commence vraiment ici.
Une fois de retour
Thomas et Dave rentrent à pied vers l’hôtel, silencieux et songeurs. L’absence d’Aly lui pèse déjà : il mesure combien cet homme est devenu un modèle et se promet d’incarner, à son tour, cette version plus haute de lui-même en cessant de tout contrôler, en accueillant les saisons et les « vents » de la vie. Il sait qu’il a été transformé et que la Promesse d’Élyseum est réalisable si l’on s’y engage vraiment.
Dans la voiture, un grand vide l’envahit, puis il raconte à Dave, pendant trois heures, tout son séjour. Il compare son retour au récit des expériences de mort imminente : douleur de quitter un monde lumineux, mais retour sur Terre avec un espoir actif et une détermination neuve. Il élargit alors sa vision de l’être humain : l’intuition, l’émotion et le sentiment comptent autant que l’intelligence rationnelle. L’horizon n’est plus une limite mais un point mobile que l’on dépasse en s’élevant ; chacun façonne sa réalité, mais bien des forces et des peurs rabougrissent notre champ de vision et nous détournent du « pourquoi pas ».
En reprenant la route, son regard sur la « civilisation » se durcit : visages crispés dans les embouteillages, étalement suburbain énergivore, maisons étriquées coincées le long d’autoroutes tonitruantes, panneaux publicitaires agressifs, chantiers interminables. Il pense aux bidonvilles de Karachi, Bogota, Lusaka, Katmandou et voit partout la même logique d’avidité. Les « voix » du monde, crédit facile, consommation mimétique, marques et signes de statut, deviennent des maîtres qui enchaînent par la dette et par le regard d’autrui. À force de bâtir autour de nous une architecture de biens et de protections, nous avons édifié une prison et fini par aimer notre isolement.
Thomas s’interroge : avons-nous vraiment le choix dans un système fondé sur la compétition plus que sur la coopération ? Comment l’esprit peut-il s’épanouir dans ces conditions ? Pourquoi le progrès matériel n’enraye-t-il pas les maladies modernes ? Faut-il d’abord transcender nos conditions matérielles pour changer de conscience avant de réformer les institutions ? Il est convaincu que la réponse existe, il l’a touchée sur Élyseum, et que les messages du vent l’accompagneront.
Entre Oakland et Berkeley, il répond aux questions inépuisables de Dave, qui offre son aide et confie son amour pour Alysha : elle demandera l’accord de sa famille pour l’épouser, puis celui du village pour que Dave vienne vivre parmi eux. Devant la porte de chez lui, le contraste le frappe jusqu’au détail des clefs et de l’argent, accessoires omniprésents d’un monde méfiant, inconnus sur Élyseum. Épuisé, mais habité par une ferveur nouvelle, Thomas s’agenouille enfin et prie simplement pour que Dieu protège, bénisse et sauve chacun, avant de s’effondrer de fatigue.
Réflexion finale
Thomas fait un cauchemar marquant : coincé sur le terre-plein d’une autoroute sous la pluie, invisible aux automobilistes des trois voies, il cherche en vain une ouverture pour traverser, image de solitude, d’impuissance et d’un monde indifférent. Réveillé tard, il décide d’aller voir ses enfants en Floride le week-end suivant pour leur raconter Élyseum et surtout vivre avec eux selon ces principes.
Il clarifie alors sa feuille de route : le changement doit partir des individus et s’enraciner dans les « Quatre visages de l’humanité » (spirituel, émotionnel, mental, corporel). Une fois l’élan personnel pris, il faudra l’action collective : s’unir localement, nationalement, internationalement, manifester pacifiquement, adopter la simplicité (réduire la consommation, délaisser les centres commerciaux, privilégier les transports publics), devenir des « avocats » du changement. Il veut fédérer une masse critique de personnes déjà engagées ou en quête de sens pour un activisme doux, se souvenant de l’adage de Margaret Mead sur la puissance d’un petit groupe déterminé.
Le soir, en méditant, il doute un instant puis confirme la réalité d’Élyseum et de sa Promesse. Il contemple ses objets-repères : le cristal de Faith (devenir limpide et spirituel), la sculpture à quatre faces de Thalès (équilibre des quatre dimensions), la statuette du poney d’Issa (transformer la douleur en joie et courage), le document d’Aaron et la lettre scellée de Thalès (à ouvrir en temps voulu). Sa mission immédiate est claire : devenir scribe, rassembler ses notes, écrire le récit et le diffuser, avancer pas à pas, porté par les messages du vent, convaincu qu’un jour « le trafic s’arrêtera » pour le laisser passer.
Sa pensée embrasse ensuite le monde : il rappelle les inégalités extrêmes de revenus, l’endettement colossal (pire qu’à la Grande Dépression), la montée du terrorisme et de la violence, les tensions raciales, les sans-abri, les systèmes d’éducation et de santé défaillants, la prolifération des armes, les ravages de la drogue (il évoque de légaliser certaines substances et d’affecter les recettes à la prévention et à la désintoxication). Il s’attarde sur l’Afrique (pauvreté endémique, mortalité évitable, faim, dette écrasante), et plaide pour une aide massive, stable et préventive dans l’intérêt moral mais aussi pragmatique des pays riches. Il pense aux frêles processus de paix en Europe, aux chaos des nouvelles républiques issues de la Russie, à l’Afghanistan et à l’Irak, puis au Moyen-Orient où la paix suppose d’ouvrir les poings et d’adoucir les cœurs.
Sans s’en rendre compte, il pratique les « Orbites de prière » de Faith : il élève ces problèmes vers la conscience universelle, convaincu que l’univers, la « puissance sous-jacente », soutient inlassablement ceux qui œuvrent dans le bon sens et n’attend qu’une réponse réciproque. Pensant à Aly, à Alysha, à Faith, Ryka, Thalès, Issa, Aaron, Sapphano et Simynh, il se sent relié à eux par la seule pensée et certain qu’une force dépose déjà en l’humanité une nouvelle vision. Avec le temps, ce qui est rêve aujourd’hui deviendra réalité demain. Reconnaissant envers ceux qui ont proclamé la Promesse d’Élyseum il y a des millénaires, Thomas conclut par un vœu : avoir, et donner, la force de la réaliser.
Liens vers des documents plus complets sur ce contact :
• Livre complet "La promesse d’ Élyseum" de Thomas Flynn, en français - format PDF: Version numérique (légère) – Version scan (lourde)