HAVEN – Alec Newald

Coevolution, Alec Newald. Récit de contact avec la planète Haven.

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Sommaire cliquable de liens internes :
◻️ Planète d'origine des contacts
◻️ Identité du contacté
◻️ Époque et lieu du contact
◻️ Publication de l'histoire
◻️ Comment a eu lieu le contact
  ➳ Un trajet en voiture
  ➳ Le constat des 10 jours manquants
  ➳ La voiture a des pannes mystérieuses !
  ➳ Le logement de Alec est visité
  ➳ Des rêves persistants
  ➳ Des phénomènes mystérieux ont lieu autour de Alec
  ➳ Alec veut savoir ce qui lui est arrivé
◻️ Apparence des habitants de Haven
  ➳ Les Anciens
  ➳ Les hybrides
◻️ Description de leur monde et de leur civilisation
  ➳ Description physique de Haven
  ➳ Espaces naturels
  ➳ Agriculture
  ➳ Histoire de l’évolution de leur civilisation
  ➳ Gouvernement
  ➳ Lois et organisation sociale
  ➳ Économie
  ➳ Villes
  ➳ Architecture
  ➳ Habitat
  ➳ Transport terrestre
  ➳ Transport maritime
  ➳ Transport instantané – téléportation
  ➳ Transport spatial
  ➳ Vêtements
  ➳ Énergie
  ➳ Santé
  ➳ Alimentation
  ➳ Production
  ➳ Croyances
  ➳ Communication
  ➳ Numération
  ➳ Mémoire collective

Extrait 1 : vaisseaux spatiaux
  ➳ Apparence extérieure
  ➳ Technologie de propulsion
  ➳ Intérieur et organisation
  ➳ Fonctionnement biologique et énergétique
  ➳ Rôle et philosophie
Extrait 2 : le pourquoi du contact avec la Terre
  ➳ Les liens anciens et le besoin de renouvellement génétique
  ➳ Les Anciens et leur participation à la création humaine avec de nombreuses autres races
  ➳ La force sombre qui s’est emparée de la Terre et a modifié l’ADN humain
  ➳ Des affrontements arriveront entre races ET sur Terre - la coévolution voulue
Extrait 3 : récit de son expérience de contact une fois la mémoire retrouvée
  ➳ La rencontre sur le trajet
  ➳ Revêtu d’une seconde peau et emmené par sa guide
  ➳ Dans le vaisseau de lumière, rencontre avec une femme terrienne
  ➳ Rencontre avec le Gardien (un Ancien) et Zeena
  ➳ La zone de repos
  ➳ Tests sur Alec avec son accord
Extrait 4 : description des lieux et de l’environnement dans le transporteur
  ➳ Exploration du transporteur
  ➳ La combinaison
Extrait 5 : les dimensions parallèles temporelles entre les pulsations atomiques – dernière fenêtre avant le changement de la Terre – dimension artificielle dans laquelle est Haven
  ➳ La Terre va changer de dimension
  ➳ La dimension artificielle où est Haven
Extrait 6 : expérimentations de reproduction
Extrait 7 : histoire passée de la Terre
  ➳ Colons extraterrestres
  ➳ Khyber la planète Terre il y a 2 millions d’années et l’accident dimensionnel
Extrait 8 : arrivée et visite sur la planète Haven
  ➳ Arrivée sur Haven
  ➳ Visite de Haven
  ➳ Haven existe dans le futur de la Terre !
  ➳ Conduite d’un engin de transport sur Haven
  ➳ Promenade dans le désert brûlant de Haven
  ➳ Moment privilégié avec les Anciens
  ➳ Connaissance des amis de Zeena
  ➳ Derniers instants avec Zeena
  ➳ Le retour vers la Terre
Extrait 9 : Persécution et piège - quand la vérité dérange
  ➳ Un coup monté
  ➳ Tentative de le faire parler en prison
  ➳ Fin d’incarcération
Extrait 10 : réminiscence d’enfance de contacts avec des mondes parallèles et leurs habitants
Extrait 11 : compréhensions sur l’univers
Extrait 12 : peste noire énergétique souterraine
Extrait 13 : vie passée précédente de Alec chez ceux de Haven et aspect vivant des vaisseaux
  ➳ Révélation sur sa vie passée
  ➳ Le pont vivant du transporteur et les révélations de Zeena sur ses vies passées
Extrait 14 : mondes simulés et métaphysique de l’illusion
Extrait 15 : révélations sur des crashs et artefacts extraterrestres
Extrait 16 : tests de compatibilité et programme de reproduction sur Haven - révélations et mises en garde
Extrait 17 : système de communication télépathique et énergétique

🔗 Liens vers des documents plus complets sur ce contact

Planète d’origine des contacts :

Ils sont originaires de la planète Haven, qui était la Lune de la planète Terre avant de passer dans une autre dimension. Haven est donc entièrement située dans une autre dimension de la réalité.

Alec Newald : « Zeena expliqua que Haven avait autrefois été la Lune originelle de la Terre, avant d’être soudainement déplacée dans une dimension de sa propre création, une sorte de royaume artificiel qu’ils appelaient la 3,5D, ni tout à fait 3D ni totalement 4D. Le basculement, dit-elle, fut accidentel, provoqué par des expériences avec la technologie dimensionnelle qui échappèrent à tout contrôle.

[…]

Pendant longtemps, la Terre resta sans Lune, jusqu’à ce qu’un nouveau satellite fût attiré en orbite pour remplacer celui qui avait disparu. Depuis cette époque, Haven existait à part, cachée dans cette étrange demi-dimension, invisible à ceux qui demeuraient liés à l’espace-temps de la Terre. »

Le peuple qui vivait sur la Lune de la Terre qui a basculé ensuite dans une autre dimension provenait initialement de la cinquième planète de notre système solaire (aujourd’hui la ceinture d’astéroïdes).

Alec Newald : « Depuis qu’on m’a dit que le peuple de Zeena pourrait être originaire de notre propre système solaire, et plus précisément, de ce qui aurait été la cinquième planète à partir de notre Soleil, si une telle planète existait aujourd’hui, je me suis intéressé à en savoir plus sur quelque chose qui est encore là-bas, dans ce qui aurait pu être l’orbite approximative d’une cinquième planète. Cette “chose”, c’est la ceinture d’astéroïdes. »

Haven n’est donc plus physiquement présent dans le système solaire tel que nous le connaissons. La planète existe désormais dans une réalité parallèle, une dimension légèrement décalée, comme si elle avait glissé hors de la trame normale de l’espace-temps. C’est pourquoi Alec, lorsqu’il y est transporté, se trouve dans une ambiance où tout semble « projeté », légèrement illusoire (le ciel noir-indigo traversé de vagues, les bâtiments réagissant à la pensée, etc.).

Alec indique clairement que, si Haven fut un jour une lune de la Terre et donc dans la même temporalité que la Terre, depuis son glissement dimensionnel elle n'est plus dans la même trame-spatiotemporelle, et elle est située dans le futur de la Terre. L'évènement qui a projeté Haven hors de la dimension 3D où elle était a eu lieu il y a 12 000 ans, soit 10 000 ans avant notre ère selon les archives de Haven.

Cela signifie, d'après les affirmations que notre Lune actuelle est venue remplacer le "vide" provoqué par le départ de Haven, que la Lune actuelle de la Terre est en orbite depuis moins de 12 000 ans.

Il lui est dit que le nom de "Haven" peut parfois être confondu avec "Heven" qui signifie "Paradis" en anglais et à ce sujet un des êtres dit à Alec la chose suivante : «Haven, notre planète natale ! Tu l'auras vue sur l'écran de connaissances. Elle était peut-être appelée "Nirvana". Parfois, le mélange des langues est déroutant, même pour nous. »

Donc il est possible qu'à cause de confusion de langue elle ait été appelée aussi Nirvana (le Paradis) par certains.

Identité du contacté :

Alec Newald est un citoyen néo-zélandais, originaire de l’île du Nord. En 1989, il a quarante ans, il est marié et père d’un enfant. Il se décrit alors comme un homme ordinaire, sans passé militant ni intérêt particulier pour les ovnis ou les théories conspirationnistes. Avant son expérience, sa vie est celle d’un père de famille discret, vivant dans un environnement relativement préservé et bénéficiant d’une éducation ouverte : ses parents ne lui imposent ni pratique religieuse, ni orientation sportive stricte, mais le laissent libre de ses choix.

Alec Newald, lors de la sortie de son livre sur son contact avec Haven, en 1997 (8 ans après son expérience).
Alec Newald, lors de la sortie de son livre sur son contact avec Haven, en 1997 (8 ans après son expérience).

Son parcours se caractérise par une absence d’exposition à des cultures extérieures : il n’a jamais voyagé hors de son cadre occidental, ni été confronté à d’autres systèmes de pensée. C’est en février 1989, alors qu’il vit une existence sans relief particulier, qu’il affirme avoir connu une disparition de dix jours liée à un contact extraterrestre. Cet événement bouleverse son existence et l’amène à publier son témoignage plusieurs années plus tard dans le livre CoEvolution.

Alec Newald dans une interview sur son contact avec Haven, plus âgé.
Alec Newald dans une interview sur son contact avec Haven, plus âgé.

Alec Newald a été informé qu’il existe une histoire cachée de la planète et des gardiens secrets d’un savoir ancien. Certaines connaissances ont été transmises à travers les âges à des groupes restreints, avec l’intention initiale de les partager avec l’humanité au moment opportun. Ce savoir comprenait des inventions capables d’alléger les problèmes de pollution, mais beaucoup auraient été supprimées ou enfouies par peur de perdre pouvoir et richesse.

Homo sapiens et son ancêtre Cro-Magnon sont présentés comme des espèces artificiellement façonnées, conçues pour accueillir une entité spirituelle et dotées de capacités mentales déjà complètes afin de recevoir un héritage de savoir à un stade ultérieur de leur évolution. Les gardiens de ce patrimoine auraient trahi leurs engagements et perdu le lien avec leurs bienfaiteurs d’origine, au point que le retour de ceux-ci est aujourd’hui redouté.

Un petit groupe de gouvernants planétaires, décrit comme les « Dark Overlords », dispose d’un pouvoir immense à l’échelle mondiale. Leur réseau vise à maintenir la population sous contrôle, à supprimer les vérités liées aux ovnis et aux visiteurs extérieurs bienveillants, et à étendre leur emprise jusque dans la vie privée. L’humanité se trouve ainsi à la merci de ces forces, à moins de refuser la peur, de s’unir et de retrouver le lien vital avec la planète.

Il se présente comme un homme ordinaire avant 1989 : marié, père de famille, quarante ans, indifférent aux sujets ésotériques ou politiques. Rien ne le prédisposait à une telle expérience, et pourtant celle-ci allait transformer son existence. Il avertit que les dialogues rapportés ne sont pas des retranscriptions mot à mot, mais une restitution fidèle du sens et du style. La communication de ses interlocuteurs extraterrestres se faisait surtout de manière télépathique, dans un langage incommensurable avec ceux de la Terre, et un appendice est consacré à en expliquer le fonctionnement.

Époque et lieu du contact :

Le lundi 13 février 1989, Alec Newald prend la route de Rotorua vers Auckland, en Nouvelle-Zélande, pour un trajet de 3h et 200km. Sa montre et celle de sa voiture seront bloquées sur 10h30 après la fin du trajet, indiquant que le contact a eu lieu donc à 10h30, soit 30min après son départ de Rotorua, ce qui permet de situer environ la zone.

Situation de la Nouvelle Zélande sur une carte du monde et notamment pointé le lieu de contact.
Situation de la Nouvelle Zélande sur une carte du monde et notamment pointé le lieu de contact.
Emplacement du lieu de départ de Alec en voiture en Nouvelle Zélande, et de Auckland plus au nord-ouest.
Emplacement du lieu de départ de Alec en voiture en Nouvelle Zélande, et de Auckland plus au nord-ouest.
Emplacement probable du contact, en prenant en compte un intervalle de 60km/h à 120 km/h en voiture pour Alec, pour 30minutes de route depuis le départ, en direction d’Auckland.
Emplacement probable du contact, en prenant en compte un intervalle de 60km/h à 120 km/h en voiture pour Alec, pour 30minutes de route depuis le départ, en direction d’Auckland.

Publication de l’histoire :

Alec Newald a fait paraître son livre écrit en anglais « CoEvolution »  en 1997 aux éditions Nexus magazine, puis republié en 2011par Nexus toujours. La couverture montre Haven comme il décrit sa surface désertique et un des êtres de Haven, un Ancien.

« CoEvolution », de Alec Newald, version de 2011 publiée par les éditions Nexus magazine. Récit du contact avec Haven.
« CoEvolution », de Alec Newald, version de 2011 publiée par les éditions Nexus magazine. Récit du contact avec Haven.

Une version en anglais a aussi été publiée aux éditions « Adventures Unlimited Press » aux USA en fin 1998, parfois indiquée en deuxième dépôt pour mars 1999. Cela reste le même contenu du livre. La couverture montre un vaisseau pyramidal comme il le décrit dans son contact.

« CoEvolution », de Alec Newald, version de 1998/1999 publiée par Adventures Unlimited Press. Contact avec Haven.
« CoEvolution », de Alec Newald, version de 1998/1999 publiée par Adventures Unlimited Press. Contact avec Haven.

Une version auto-éditée en anglais toujours, est diffusée depuis mars 2024 sur Amazon, en version papier mais aussi en version numérique kindle :

« CoEvolution », de Alec Newald, version de 2024 publiée de manière indépendante, diffusé sur Amazon. Contact avec Haven.
« CoEvolution », de Alec Newald, version de 2024 publiée de manière indépendante, diffusé sur Amazon. Contact avec Haven.

Comment a eu lieu le contact :

Alec Newald vit à Rotorua avec sa famille depuis un peu plus d’un an, mais a passé le reste de sa vie à Auckland ou tout près. Conduire de longues distances lui est naturel et agréable : il se sent très à l’aise au volant et, sur des trajets familiers, il lui arrive de « rêvasser » et de parcourir des distances sans se souvenir précisément des repères. À la mi-février 1989, Alec Newald traverse une période difficile : il vient de se séparer de sa femme après seize ans de mariage, situation qui l’abat profondément. Il décide de faire la route de Rotorua vers Auckland, un trajet d’environ 200 km qui, d’ordinaire, prend au plus trois heures. Il part le lundi 13 février avec 100 $ en espèces (dont 40 $ serviront à faire le plein), sans utiliser sa carte bancaire.

Le parcours est familier. Rien, dans le texte, n’indique d’incident en cours de route. Alec Newald conduit comme à son habitude, en mode très automatique, sujet à la rêverie qui peut l’amener à « sauter » mentalement des segments entre repères.

À l’issue de ces 200 km, Alec Newald arrive à Auckland. Il se sent extrêmement fatigué, le cœur battant, la bouche sèche, l’estomac noué. Une sensation d’irréalité le gagne : il est dans la stupeur, comme si rien n’était tout à fait « réel ». Il se sent désorienté dans un endroit que pourtant il connaît très bien pour y avoir déjà vécu.

Autour de lui, tout semble au ralenti. Pendant plusieurs jours, des erreurs de coordination et d’orientation surviennent : prendre à droite au lieu de gauche aux intersections, se perdre dans une ville qu’il connaît pourtant intimement, ne plus savoir dans quelle main tenir le couteau ou la fourchette. Il attribue d’abord ces troubles aux effets secondaires de la rupture.

Alec Newald réalise d’abord qu’il manque deux jours : parti un lundi, le lendemain devrait être mardi, mais c’est un jeudi. En poursuivant sa vérification, il constate qu’il se trouve désormais dans la dernière semaine de février, alors qu’il n’était que la mi-février trois jours plus tôt lors de son départ de Rotorua. Il apparaît que non seulement le mardi et le mercredi de la semaine en cours ont disparu, mais aussi le mardi et le mercredi de la semaine précédente, ainsi que tous les jours qui ont suivi : au total, dix jours se sont « glissés » quelque part durant le trajet.

Rien dans ses affaires ne corrobore une absence prolongée : ses vêtements sont tels qu’il les avait emballés, il n’a pas dix jours de barbe, il lui reste 60 $ en espèces (après les 40 $ d’essence) et il n’a pas utilisé sa carte bancaire. Deux horloges, celle de la voiture et sa montre, se sont arrêtées, toutes deux, à la même heure de 10 h 30.

Alec Newald s’interroge : aurait-il pu errer dix jours en état comateux, dormant dans sa voiture ? Si non, où a-t-il dormi ? Qu’a-t-il mangé ? Pourquoi ne distingue-t-il plus aussi nettement sa droite de sa gauche ? À ces questions s’ajoute un besoin impérieux de « contacter quelqu’un », sans savoir qui, et une agitation intérieure persistante, faute de réponse.

À partir d’un trajet qui devait durer trois heures, Alec Newald se retrouve, à l’arrivée, avec dix jours manquants, des marqueurs matériels troublants (montre et horloge figées à 10 h 30, argent intact, vêtements inchangés) et des symptômes cognitifs et physiques (fatigue extrême, ralentissement de la perception, désorientation). Rien, dans le contenu fourni, n’explique où se sont écoulés ces dix jours.

Après son arrivée à Auckland et la découverte de ses dix jours manquants, Alec Newald ressent un besoin étrange et persistant : celui de contacter quelqu’un, sans savoir qui. Ce sentiment l’agite, l’empêche de se poser, et accentue sa confusion. Dans le même temps, une phrase tourne sans cesse dans son esprit : « un intérêt pour le sport automobile ». Il ne comprend pas pourquoi cette idée revient en boucle, alors qu’il a des préoccupations bien plus urgentes.

N’ayant pas encore trouvé de logement, Alec Newald loge provisoirement chez des amis. Il dort mal, passe ses nuits à lire tout ce qui lui tombe sous la main, journaux compris. Un soir, alors qu’il parcourt les petites annonces à la recherche d’un appartement, il tombe sur une rubrique de contacts amicaux et personnels. Pour la première fois, il s’y arrête, réalisant qu’il est désormais célibataire. En parcourant les annonces, une attire aussitôt son attention : elle mentionne « centres d’intérêt : sport automobile ». Une impression profonde le pousse à répondre. C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Gaewyn, une femme aux grands yeux bleu ciel et de petite taille, dont il pressentira plus tard l’importance dans son histoire.

Parallèlement, Alec Newald cherche toujours un logement, sans succès immédiat. Sa voiture, déjà problématique au moment du trajet depuis Rotorua, tombe en panne à répétition : d’abord le système d’injection, puis une série de fuites hydrauliques. Découragé, il décide de la vendre à faible prix, choix qui, selon lui, marquera le début d’une longue série d’erreurs aux conséquences durables.

Avant de vendre la voiture il la vide méticuleusement de son contenu et tombe sur deux morceaux de cristaux de pyrite, l’un moitié plus gros que l’autre, qu’il ne se souvient pas avoir mis dans sa voiture. Il garde ces cristaux. De plus il a un cahier de dessin, dans lequel il trouve plusieurs dessins de choses étranges dont il n’a aucun souvenir de les avoir dessinées.

Peu après la vente, Alec Newald reçoit la visite imprévue à la porte du domicile qu’il occupe, de deux hommes se présentant comme des scientifiques du DSIR (Department of Scientific and Industrial Research). Ils l’interrogent longuement sur la voiture : où elle avait circulé, si elle avait subi des dommages électriques, si des soudures avaient été faites, ou encore si le système d’injection avait été modifié. Leurs questions incessantes le surprennent, et leurs réponses sont vagues : ils disent agir à la demande d’une « partie intéressée ». Leur attitude passe rapidement de l’excitation à l’hostilité lorsqu’il ne peut leur fournir de détails. Ils vont jusqu’à lui montrer une photo du circuit de carburant, affirmant que la pièce retrouvée était un miroir exact de celle qui aurait dû s’y trouver. Alec Newald est troublé, mais une voix intérieure lui intime de ne rien dire de ses propres expériences ni de ses dix jours disparus.

Les deux hommes promettent de revenir après qu’il aura eu le temps de se « souvenir ». Craignant des complications financières si la vente de la voiture était remise en cause, Alec Newald préfère déménager pour disparaître. Il quitte son appartement après seulement quelques semaines, sans laisser d’adresse, convaincu que personne ne pourra le retrouver contre sa volonté. Pourtant, quelques semaines plus tard, les deux hommes réapparaissent à sa porte. Leur attitude est cette fois plus sombre et plus insistante. Alec Newald, tremblant intérieurement mais faisant front, les renvoie en leur disant qu’il n’a rien à ajouter.

Peu après, il est persuadé que son appartement a été fouillé. Rien de valeur ne semble avoir disparu, sauf un des deux petits cristaux qu’il avait découverts dans sa voiture après le trajet de Rotorua. Il constate aussi en regardant de plus près que des documents ont disparu : des croquis et gribouillis de son cahier de dessin, ceux les plus récents, ont été volés.

De nouveau inquiet, il déménage, change de voiture, utilise une adresse postale d’ami, et restreint au maximum ses contacts pour brouiller sa piste. Ces précautions semblent porter leurs fruits : les mystérieux visiteurs ne reviennent plus, bien que des amis lui rapportent de temps à autre des appels anonymes cherchant à le localiser.

Mais un autre phénomène prend le relais : un rêve persistant s’impose à lui nuit après nuit, accompagné de maux de tête nocturnes. Toujours le même scénario, qui le réveille au milieu de la nuit. Intrigué, Alec Newald se met à tenir un carnet près de son lit pour noter ce dont il se souvient. D’abord amusant, cet exercice devient oppressant et renforce son sentiment de solitude.

Troublé par ces rêves, il demande à son ami Bob, chez qui il avait séjourné après avoir quitté Rotorua, de l’héberger à nouveau quelques jours. La présence rassurante de ses proches l’aide un peu, mais le rêve persiste, inexorable. Ses hôtes, inquiets, ne comprennent pas ce qu’il traverse, et Alec Newald lui-même ne parvient pas à leur expliquer.

Finalement, un nouveau message reçu en rêve met brusquement fin à cette série. Dès lors, Alec Newald n’a plus de rêves liés à cette expérience, mais ses troubles physiques demeurent : ses montres cessent de fonctionner en quelques semaines, il ne supporte plus le contact du métal sur sa peau, qui provoque des irritations. Un examen médical révèle seulement un groupe sanguin inhabituel, sans autre anomalie.

Alec Newald : « Je me sentais enfin libre (du moins la nuit), mais des choses étranges continuaient à m’arriver physiquement. Si je choisissais de porter une montre-bracelet, sa pile s’épuisait en quelques semaines. (Cela se produisait encore, de manière moindre, aussi récemment qu’en 1993.) Je ne supportais pas de porter quoi que ce soit de métallique contre ma peau à cette époque, de toute façon, car cela provoquait généralement l’apparition d’une éruption. »

Alec Newald : « J’avais à présent pris conscience que j’avais perdu dix jours de ma vie quelque part entre Rotorua et Auckland, mais cela ne signifiait pas que je savais ce qui avait pu se produire pendant ce laps de temps. J’avais un pressentiment net, venu de l’intérieur, que quelque chose n’allait pas, tant du point de vue médical que mental. Un examen médical ultérieur n’a rien montré d’anormal, à l’exception du fait que j’avais un groupe sanguin légèrement inhabituel. »

Toujours convaincu que quelque chose cloche, Alec Newald prend des dispositions au cas où il lui arriverait malheur : il transfère la propriété d’une voiture à Bob pour que son fils en reçoive le bénéfice. Cette précaution inquiète encore plus son entourage. Pendant ce temps, il continue d’examiner les notes issues de ses rêves. Leurs fragments semblent liés aux dix jours perdus, mais restent difficiles à interpréter.

Alec Newald : « Chez moi, je jouais avec mes griffonnages issus du rêve, essayant d’en tirer un sens. Il y avait quelques indices qui semblaient les relier à ces dix jours perdus, mais j’étais encore loin d’assembler toutes les pièces du puzzle. Comme pour tous les rêves, il sautillait d’un thème à l’autre et il était difficile d’en trouver un fil commun et cohérent. Une fois, peu après, alors que je commençais à étudier et réécrire mes notes, quelque chose de très étrange se produisit.

C’était comme si quelqu’un d’autre guidait la main qui tenait le stylo : les vides commencèrent à se combler ; l’histoire commença à couler et à avoir du sens. J’avais du mal à croire ce que j’écrivais ! C’est ainsi que, je crois, mon aventure a commencé... »

Ainsi le récit de ce qui lui est arrivé s’est mis à se coucher par écrit, sa mémoire des faits se reconstituant.

Apparence des habitants de Haven :

Les Anciens constituent la caste la plus ancienne et la plus respectée de Haven. Les Anciens sont décrits comme des êtres extrêmement anciens, âgés de plusieurs centaines d’années terrestres, issus d’une lignée très ancienne dont les ancêtres sont aussi, en partie, ceux de Zeena et même en partie de l’humanité. Ils disent avoir fait partie de nombreuses autres races qui ont manipulé l’ADN humain pour créer la race humaine. Ils ont apporté leur touche comme d’autres.

Leur apparence physique diffère sensiblement de celle des hybrides qu’ils ont créés. Jarze, l’un des Anciens rencontrés par Alec sur Haven, mesurait à peine 1,20 mètre. Leur corps est frêle, sans réelle musculature apparente, avec des bras et des jambes longs et fins. Leurs mains ne comportent que quatre doigts, dont un pouce presque aussi long que les autres, et sans ongles. Leurs pieds présentent également quatre orteils, mais les deux du milieu sont beaucoup plus longs que chez les humains. Leur cage thoracique est visible sous leur fine peau, traduisant un organisme fragile, dépourvu de toute surcharge pondérale. Ils sont édentés, leur régime étant strictement liquide.

Leur tête, plutôt carrée que ronde, présente une protubérance marquée à l’arrière du crâne. Mais ce sont surtout leurs yeux qui frappent : très grands, d’un bleu profond ou indigo, sans blanc visible, avec une pupille elliptique verticale semblable à celle d’un chat. De larges paupières accentuent leur regard particulier et leur donnent un air plissé caractéristique. Ces traits leur confèrent une allure étrangère, mais non dénuée de douceur. Chez certains Guardians qu’Alec a croisés, les yeux semblaient placés plus bas sur le visage que chez les humains, la bouche était très petite, et ni oreilles ni nez n’étaient discernables.

Un "Ancien" de Haven, couverture du livre CoEvolution, de Alec Newald.
Un "Ancien" de Haven, couverture du livre CoEvolution, de Alec Newald.

Au-delà de cette apparence inhabituelle, les Anciens rayonnent une immense puissance mentale. Leur esprit est décrit comme capable d’influer sur la matière à distance, au point qu’Alec imagine qu’ils pourraient « aplatir un char d’assaut à un demi-mille ». Pourtant, malgré cette force intérieure, ils dégagent une grande bienveillance. Jarze, en particulier, se montrait attentive et délicate, toujours soucieuse du confort d’Alec, au point de dissiper ses peurs les plus profondes.

Ils sont perçus comme des présences écrasantes, capables de projeter leur énergie de manière si intense qu’elle est ressentie physiquement par ceux qui les approchent. Leur communication télépathique est plus forte et plus claire que celle des autres membres de l’équipage, et ils n’utilisent la voix que rarement, parfois seulement pour s’amuser à surprendre les astronautes humains. Les Anciens, également appelés Guardians lorsqu’ils supervisent une section de vaisseau, assument le rôle de commandement et de direction. Ils se distinguent des « Mark », des modèles hybrides issus de manipulations génétiques (Mark 2 affectés aux tâches générales, puis Mark 3 et 4 plus proches des humains), dont ils supervisent la création et l’évolution. Les Anciens incarnent à la fois l’autorité calme, la sagesse, la puissance psychique et une forme de compassion désarmante, qui marque profondément ceux qui les rencontrent.

Les plus jeunes générations, comme Zeena, sont en réalité des hybrides issus de croisements avec des humains dans un programme génétique. La race hybride qui sert de personnel de service à bord du vaisseau est appelée « Mark 2 » par un Ancien dès la première rencontre dans le vaisseau. Mais il est aussi mentionné qu’il y a les « Mark 3 » et les « Mark 4 », plus proches de l’apparence humaine marquant des évolutions dans les vagues de créations d’hybrides. Ce n’est pas précisé, mais Zeena fait certainement partie de ces dernières catégories.

Leur apparence est presque entièrement humaine, ce qui leur permet d’interagir plus facilement avec des Terriens comme Alec Newald. Leur peau est claire. Comme Zeena ils n’ont pas de cheveux, mais on sait que c’est le port de leur combinaison qui enlève toute pillosité et produit à longue la perte des cheveux. Cela peut être une caractéristique génétique héritée des Anciens ou une simple conséquence de leurs combinaisons. D’ailleurs Zeena dira aussi à Alec que le port de la combinaison produit aussi à la longue la des ongles des mains et des pieds. La combinaison étant un outil technologique vivant de distribution de l’énergie affectant tout l’équilibre de l’organisme qui le porte.

Apparence de Zeena, femelle hybride de Haven.
Apparence de Zeena, femelle hybride de Haven.

Les yeux des hybrides sont légèrement plus grands que ceux des humains, parfois aux pupilles verticales, reflétant leur origine non terrestre. Leur corps est harmonieux et élancé, avec une impression de santé et de vitalité. Contrairement aux Anciens, ils paraissent robustes et proches de nous, ce qui favorise la création de liens émotionnels et affectifs. Zeena illustre cette génération hybride, à la fois familière dans son aspect et étrangère par son énergie vibratoire plus élevée.

Description de leur monde et de leur civilisation :

Haven est la plus petite des deux planètes d’un système de deux planètes, en orbite autour d’un globe plus grand et aride, semblable à une lune desséchée. Sa surface est marquée par de vastes déserts rouge-brun et par trois grands océans bleu-noir, situés surtout près des pôles et couvrant environ 40 % de la planète. Le ciel apparaît sombre, tirant sur le noir-indigo, avec des reflets orangés et bleutés sur l’horizon. Les jours durent 48 heures, divisés en 12 segments de 4 heures. Les saisons sont courtes, avec des calottes glaciaires qui apparaissent et disparaissent rapidement.

La planète est globalement sèche, avec de grandes zones désertiques et rocailleuses. De profonds canyons témoignent d’anciens séismes liés à des expériences dimensionnelles. Les mers, à l’aspect de mercure liquide, brillent sous la lumière rougeâtre de leur soleil. La végétation naturelle est rare, limitée à quelques buissons, mais l’intérieur des pyramides abrite des plantes luxuriantes, proches des forêts tropicales terrestres.

Il n’existe pas d’agriculture classique sur Haven. Les habitants cultivent des végétaux tropicaux à l’intérieur de pyramides pour leur alimentation et pour maintenir un équilibre écologique. Les océans ne contiennent que des formes de vie simples adaptées à leur salinité élevée.

Le peuple de Haven vient de la cinquième planète de notre système solaire, détruite il y a très longtemps. Des survivants se réfugièrent d’abord sur la Lune de la Terre, qui bascula ensuite dans une dimension artificielle intermédiaire, appelée « 3,5D », devenant Haven. Cette translation daterait d’environ 12 000 ans et coïnciderait avec des bouleversements terrestres, tels que la disparition de l’ancienne Lune, l’arrivée de la nouvelle et le cataclysme atlante. Leur civilisation s’est développée autour des trois océans polaires, où différentes cultures se sont d’abord différenciées avant de fusionner.

Leur système politique repose sur un Haut Conseil de neuf membres, trois par grand district. Tous les deux ans, un nouveau représentant est élu et le plus ancien quitte son poste pour devenir superviseur. Aucun conseiller ne peut revenir siéger. Les cités reprennent ce modèle de gestion à une échelle plus locale.

Les lois visent à maintenir équilibre et coopération. Le pouvoir est conçu comme temporaire et non cumulatif. Le tissu social s’appuie sur des familles où les Anciens jouent un rôle parental et éducatif, entourés d’enfants adoptés. Le genre n’a pas d’importance particulière. L’éducation repose sur la méditation et l’usage de la télépathie.

Il n’existe pas de monnaie ni de commerce classique. Les habitants fonctionnent avec un système de crédits accordés en fonction du temps consacré à des projets collectifs. Un plafond limite toute accumulation, empêchant les excès et les inégalités. Les biens sont distribués à la demande, sans notion d’achat ni de vente.

La plus grande cité est Nepalesa, peuplée d’environ cinq millions d’habitants. Les villes sont situées le long de côtes artificielles. Elles sont propres, ordonnées et sans surpopulation. L’urbanisme est organisé en spirales concentriques, avec les bâtiments les plus hauts au centre et des structures plus basses vers la périphérie.

Les édifices sont circulaires, tubulaires ou pyramidaux. Les pyramides de cristal dominent et conservent les archives et la mémoire collective. Les bâtiments, translucides et réactifs à la pensée, changent de couleur ou de transparence selon l’humeur des habitants. L’intérieur est lumineux, nacré, et le mobilier est moulé d’un seul tenant, presque organique.

Alec Newald : « Presque tout ce que j'ai vu ou touché sur Haven, leur planète d'origine, était vivant, y compris les machines et les bâtiments tels que nous les connaissons. Ces structures avaient une personnalité, et leur relation avec les extraterrestres était plus proche de celle d'un animal de compagnie sur Terre.»

Les maisons, souvent spiralées sur trois niveaux, disposent de murs sensibles aux pensées. Elles ne comportent pas de chambres à coucher puisque le sommeil a disparu, remplacé par des états méditatifs. Les pièces principales servent à la méditation, à l’étude et à la réception. L’éclairage est diffus, sans source visible, et chaque habitation est équipée de terminaux de communication et d’accès aux données.

Ils utilisent des véhicules flottants, sans roues, fonctionnant par répulsion magnétique et contrôle mental. Rapides comme des avions rasant le sol, ces engins sont surnommés « Dan Dare Specials ».

Les mers sont parcourues par des catamarans translucides, propulsés uniquement par télékinésie, sans voiles ni moteurs.

Le système des « vibe stations » permet des déplacements quasi instantanés. Ce sont des cabines translucides dans lesquelles on programme des coordonnées ; le transfert se fait sans mouvement perceptible. C’est une sorte de système de téléportation.

Les vaisseaux interstellaires, souvent pyramidaux, apparaissent comme des entités bioniques capables de changer d’aspect et de se mouvoir comme des mirages. Leur commande repose sur la pensée et la résonance vibratoire.

Les combinaisons varient selon les contextes. Les combinaisons faisant office de deuxième peau très moulantes et collées à la peau, de couleur bleues (bleus-gris même est-il précisé) sont destinées aux voyages interplanétaires et dimensionnels. Les combinaisons dorées, portées sur Haven, protègent du soleil intense et remplacent les chaussures grâce à des renforts intégrés. Ces vêtements semi-vivants interagissent avec l’énergie du porteur.

De grandes pyramides translucides coiffées de tours spiralées et de sphères lumineuses assurent la transmission énergétique. Ces sphères grillagées diffusent une lueur permanente. Des champs de force électromagnétiques couvrent certains sites. L’ensemble de la planète est intégré dans un réseau énergétique technologique et dimensionnel.

Zeena proposa à Alec de rencontrer certains membres de l’équipage, mais ces échanges lui apportent peu d’informations, hormis une révélation qui le trouble profondément : les planètes, y compris la Terre, sont entourées d’une énergie électromagnétique inépuisable, utilisée depuis des millénaires par ces êtres comme source d’énergie gratuite et illimitée. Cette force, facilement exploitable grâce à des technologies simples déjà connues sur Terre depuis Tesla, pourrait rendre obsolètes toutes les centrales à charbon, au pétrole, au nucléaire ou même hydroélectriques. Alec comprend que les gouvernements humains connaissent cette vérité depuis longtemps, mais l’ont volontairement cachée, ce qui provoque en lui colère et dégoût à l’égard des élites.

Le sommeil a été remplacé par des méditations quotidiennes d’une à deux heures. Leur biologie est moins dense que celle des humains, adaptée à une dimension vibratoire plus légère. Les Anciens présentent des particularités : absence de dents, fragilité physique, mais puissance mentale considérable.

L’alimentation est liquide, distribuée par des stations sophistiquées. Elle est absorbée par des pailles ou versée dans des verres translucides. Il n’existe pas de cuisine ni de préparation solide. Le repas est simple et fonctionnel, parfois partagé autour de tables circulaires.

Il n’existe pas d’usines au sens terrestre. Maisons, véhicules et vaisseaux sont produits par une technologie associant matériaux translucides et pensée, comme s’ils étaient des organismes moulés d’un seul tenant.

Ils n’ont pas de religion organisée. Leur philosophie repose sur la méditation, la télépathie et la conscience dimensionnelle. Les Anciens, êtres très avancés, guident la société. Des légendes rappellent leurs origines sur Khyber et leurs liens avec la Terre et Mars.

La communication est télépathique, transmise par images, sons, couleurs et résonances musicales. Ce mode de langage est beaucoup plus précis que le langage verbal et permet de transmettre un grand volume d’informations en un temps réduit.

Leur système repose sur la base douze, avec six couleurs déclinées en nuances claires et sombres. Les nombres sont exprimés comme fractions du tout, non en décimales. Leur symbole sacré, un cercle incomplet contenant un triangle, représente leur évolution et leur maîtrise du voyage dimensionnel.

Les pyramides de cristal sont les gardiennes de leur histoire et de leur savoir. Elles abritent aussi des cultures végétales rares, préservées des conditions arides extérieures.

Les vaisseaux des habitants de Haven ne ressemblent pas à des engins mécaniques classiques. Ils sont translucides ou cristallins, souvent de forme pyramidale ou arrondie, et semblent plus proches d’organismes vivants que de machines construites. Leur surface peut se modifier selon l’environnement ou la dimension traversée, donnant parfois l’impression d’un mirage. Ils ne possèdent pas d’assemblages visibles : tout paraît moulé d’un seul tenant, comme si la structure avait été cultivée plutôt que fabriquée. Certains vaisseaux marins, comme le catamaran de Zeena, partagent cette esthétique translucide et vivante.

Image sur la première de couverture d'une édition du livre "CoEvolution" de Alec Newald, montrant un vaisseau pyramide de Haven.
Image sur la première de couverture d'une édition du livre "CoEvolution" de Alec Newald, montrant un vaisseau pyramide de Haven.

On peut citer une vidéo filmant un engin volant en forme semble-t-il de pyramide tout à fait conforme à la description de vaisseau en forme de pyramide, provenant d'un témoin qui a filmé la scène au Royaume-Uni en 2006.

Extrait de la vidéo du 21 février 200- au Royaume-Uni.

La vidéo a été tournée le 21 février 2006, vers 16h, montrant un objet volant non identifié en forme de pyramide ou de disque, entouré d’un champ lumineux étrange, parfois interprété comme une “aura énergétique”. Le voici :

La propulsion repose sur la maîtrise des dimensions et de la vibration. Ces vaisseaux sont capables de se désintégrer et de se réassembler ailleurs, grâce à un principe qui combine biologie et physique dimensionnelle. Ce processus n’est possible que parce que les vaisseaux sont vivants, capables de se réorganiser à partir d’un schéma énergétique, un peu comme une graine devient un arbre. Ils exploitent la gravité, la résonance vibratoire et les champs de force naturels. Le déplacement peut être instantané à travers l’espace et le temps, ce qui a progressivement remplacé les anciennes technologies de manipulation gravitationnelle.

À l’intérieur, les pièces sont courbes, sans angles, souvent ovales ou circulaires. Les parois changent de couleur selon l’énergie ambiante, passant du vert clair au rose ou au violet, puis à l’argenté nacré. La lumière diffuse ne provient d’aucune source visible, baignant les espaces d’une clarté douce. Le sol est souple et légèrement vibrant. Les salles servent à la fois de lieux de travail, de méditation et de communication, sans séparation stricte. Le « pont » de pilotage est contrôlé par plusieurs Anciens, qui manipulent des dispositifs de lumière évoquant un échiquier tridimensionnel fait de faisceaux laser.

Illustration fictive de vaisseau pyramidal, forme de vaisseau des êtres de Haven.
Illustration fictive de vaisseau pyramidal, forme de vaisseau des êtres de Haven.

Les vaisseaux sont liés à leurs passagers par des combinaisons spéciales. Ces combinaisons, en particulier les bleus pour les voyages interdimensionnels, tendent à fusionner avec la matière du vaisseau lorsque l’on touche les parois, créant des étincelles. Cela révèle que la combinaison et le vaisseau partagent une même nature biologique, faite de matière vivante et de composants cristallins. Les occupants consomment une boisson dorée, mélange de métaux précieux à l’état pulvérisé et de plasma, qui semble renforcer leur symbiose avec le vaisseau.

Les vaisseaux ne sont pas perçus comme de simples machines, mais comme des partenaires vivants. Ils permettent de voyager instantanément entre dimensions, d’explorer et de maintenir la continuité de leur civilisation après la perte de Khyber. Ils incarnent la fusion entre technologie et nature, entre conscience et matière, ce qui reflète la vision philosophique de Haven : l’unité de l’esprit, de l’énergie et de la forme.

Le contact avec la Terre répond d’abord à un lien ancien : les ancêtres des Havenites viennent de la cinquième planète détruite du système solaire (auparavant en 4ème position quand la Terre était en 2ème position, avant que Vénus ne vienne s’intercaler et aujourd’hui cela serait la 5ème position, qui est la ceinture d’astéroïdes depuis sa destruction), puis de la Lune originelle de la Terre avant son passage dans une autre dimension suite à une manipulation de technologie dimensionnelle ayant provoqué un accident. Ils se considèrent donc comme liés à l’humanité, dont une partie du patrimoine génétique et spirituel est commun avec le leur.

Mais ce lien est aussi tourné vers l’avenir. Zeena explique que l’humanité approche d’un saut dimensionnel majeur qui rapprochera les deux peuples. Ce basculement s’inscrit dans la dynamique atomique : entre les pulsations des atomes existent des interstices menant à des réalités parallèles. Beaucoup d’humains y glissent sans s’en rendre compte, et ce phénomène va s’intensifier. Les Havenites viennent d’un plan voisin de celui où la Terre va bientôt se décaler, et ils se disent eux-mêmes issus d’un futur accessible par ce déplacement vibratoire.

Zeena : « Nous venons en quelque sorte de votre futur. Peu importe qu'il s'agisse de six minutes ou de six ans dans votre futur ; si vous pouvez atteindre l'un, vous pouvez atteindre l'autre. Mais pour nous, ce n'est pas aussi simple que cela, car nous venons également d'une autre dimension ; pas tout à fait celle dans laquelle vous allez vous retrouver, mais une dimension proche. Nous sommes donc ce que vous appelleriez des voyageurs temporels dimensionnels. Cela ressemble à un bon film, n'est-ce pas ? Votre M. Spielberg adorerait ça ! »

Alec : Je n'ai pas pu m'empêcher de rire.

Zeena : « Nous, moi-même et d'autres comme moi, sommes en fait une toute nouvelle race, ou, pour être plus précis, une race nouvellement reconstituée. D'autres modifications sont encore nécessaires avant que nous puissions atteindre nos objectifs en tant que peuple. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons voyagé dans votre zone temporelle, et c'est aussi la raison pour laquelle d'autres sont ici, qui expérimentent également leur constitution biologique, bien que leurs objectifs derrière ces expériences soient très différents des nôtres. La raison pour laquelle tant d'enlèvements ont eu lieu sur votre planète au cours des dernières années est que c'est la dernière chance pour notre race – et d'autres races d'extraterrestres ayant des problèmes similaires aux nôtres – d'interagir avec vous en tant que race avant que vous ne changiez pour prendre une forme qui ne nous sera plus utile. Oui, nous en sommes si près ! Ma propre mère porteuse était de votre époque et de votre race ; en fait, vous l'avez rencontrée.

[...]

Nous avons utilisé un mélange d'ADN et de chromosomes de votre espèce, ainsi que les nôtres. Notre sang était autrefois très similaire au vôtre, et il l'est toujours, à quelques modifications près, même si nous n'avons en réalité qu'un seul type, comme vous le savez ; enfin, deux, mais ils sont tous deux très proches de votre groupe A négatif. »

Leur présence est donc motivée par une fenêtre d’opportunité : c’est le dernier moment où ils peuvent interagir biologiquement et spirituellement avec les humains. Une fois le saut franchi, l’humanité aura changé de forme au point de ne plus être compatible avec leurs besoins et leurs programmes de reproduction. C’est ce qui justifie la multiplication des contacts et enlèvements récents par divers groupes, chacun poursuivant des buts différents.

Ainsi, leur mission auprès de la Terre vise à préparer l’humanité à cette transition, à tester la compatibilité biologique et vibratoire, et à maintenir un lien avant que la séparation dimensionnelle ne devienne définitive.

Zeena explique longuement l’histoire et la place d’Alec Newald dans une trame qui remonte très loin. Elle évoque d’emblée les Anciens, ces anciens dirigeants de son peuple dont les ancêtres ont visité la Terre à de nombreuses reprises, et plus particulièrement il y a environ deux millions d’années, un épisode crucial pour la lignée humaine telle qu’on la connaît. Ces visiteurs n’étaient pas les seuls extraterrestres à fréquenter le système solaire : d’autres races ont exploré et vécu dans la région pendant des centaines de millions d’années. Certains d’entre eux ont « remis en ordre » des tentatives antérieures de fabriquer des humanoïdes sur Terre ; le résultat final de ces interventions, après de multiples apports, a été Homo sapiens. Zeena précise que la création de l’homme n’est pas l’œuvre d’un seul peuple mais d’un effort conjoint d’ETs, et que, bien que ses ancêtres revendiquent parfois un rôle central, il s’agit plutôt d’une légère exagération de la vérité. Elle insiste : ce que les Terriens appellent « évolution » est en grande partie un processus planifié et contrôlé, non un hasard aveugle ; les transformations majeures ne sont pas lentes et accidentelles mais coordonnées, et rien dans l’univers n’est laissé au hasard selon elle.

Zeena explique ensuite que certains de ses anciens Anciens sont restés auprès des humains et se sont mêlés à eux, tandis que d’autres sont partis, et que des conflits ont parfois éclaté entre races extraterrestres au sujet du sort et de la direction à donner à la planète. La Terre est hautement convoitée : belle, spéciale, et sujette aux désirs de possession de différentes entités. Même si son peuple ne souhaite pas la « posséder », il rêve d’y vivre, mais il ne peut s’ingérer dans les processus en cours sans enfreindre des règles. Pourtant, d’autres races le font, d’où la nécessité d’être vigilant. Zeena affirme ensuite que beaucoup des phénomènes actuels sur Terre découlent directement de ces semences laissées par les Anciens anciens : les pyramides en particulier sont présentées comme des héritages conçus pour réveiller l’humanité au moment opportun. Ces monuments sont autant d’outils destinés à aider l’éveil futur des Terriens.

Elle ajoute que toute la connaissance sera mise à disposition de l’humanité, mais « en temps et selon les lois de l’évolution » : il n’existe pas, dans leur expérience, de force plus puissante ni plus sage que ces lois naturelles, et son peuple connaît le prix à payer quand on interfère artificiellement avec elles. Zeena regrette que les responsables terrestres n’aient pas toujours écouté les avertissements de son peuple ; la communication s’est donc retrouvée au point mort et il a fallu changer de stratégie.

Zeena affirme qu’une force s’est autrefois abattue sur la Terre et en a pris possession, une force qu’elle qualifie de « force des ténèbres ». Cette force, qui subsiste toujours parmi les humains, a usé de ruse pour asservir des populations déjà proches d’un haut degré spirituel, en modifiant leur constitution même, leur ADN, afin de les affaiblir et de les retarder de milliers d’années. Elle décrit cette entité comme l’ennemie de l’illumination, omniprésente dans l’air et reliée au pouls même de la planète, et insiste sur l’unité profonde Terre–humanité : attaquer l’un, c’est attaquer l’autre. Zeena met en garde contre les dégâts que cause la civilisation humaine en pliant et brisant les forces naturelles (pollution, machines, lois artificielles), et elle s’étonne que des sociétés dépensent des fortunes pour sauver une vie isolée tout en négligeant des millions d’autres ailleurs. Elle invite Alec Newald à transmettre cette observation aux siens : pourquoi protéger un arbre en ville et raser des forêts lointaines ? Ces contradictions la troublent.

Zeena explique ensuite le mécanisme qui permet à la force des ténèbres d’opérer : elle se nourrit de la peur humaine. Certaines personnes se sont « alignées » sur cette force, pas simplement alliées, nuance Zeena, et tirent pouvoir et richesse de la création de conflits, ignorant qu’elles servent une entité qui les utilise. La stratégie la plus efficace pour affaiblir cette force est donc d’éliminer la peur sociale ; sans peur, le « monstre » s’étiolerait et partirait chercher des proies plus faciles. Paradoxalement, ceux qui comprennent le mieux la puissance de cette force sont souvent ceux qui l’exploitent pour dominer les autres. Zeena assure qu’il est possible de résister : certains humains comme Alec sont déjà en train de bâtir une résistance intérieure par la connaissance et la lucidité, et l’humanité, en grande partie, est sur le point de s’éveiller.

Zeena annonce aussi que des batailles vont survenir : des affrontements venus d’en haut ; et que l’on verra des combats sur mer, sous l’eau et dans les cieux, dont le grand public ne comprendra pas toujours la cause ; l’effet observable sera une recrudescence de tempêtes intenses et aléatoires, dépassant les seuls points d’accès historiques de vortex (elle cite en filigrane zones comme l’Atlantique occidental/Bermudes et l’ouest du Pacifique), et que ces phénomènes seront le sous-produit des conflits célestes. Quand une partie de la peur aura été retirée et que les conditions le permettront, d’autres races cosmiques pourront alors venir visiter et interagir ouvertement avec la Terre.

Sur un ton plus coopératif, Zeena expose le projet de « coévolution » : son peuple veut aider l’humanité et, en même temps, évoluer avec elle, chacun s’ajustant à l’autre. Ils espèrent une relation d’échange et non d’exploitation ; si l’humanité se libère du joug de la peur et se reconnaît comme « enfant de la lumière », d’étonnantes choses pourront alors se produire. Zeena place Alec parmi les personnes spéciales qui joueront un rôle dans cet événement collectif. Elle explique par ailleurs que certains de leurs ancêtres se sont mêlés aux humains et que les hybrides produits ont finalement donné naissance à certaines lignées communes ; les individus « purs » de son peuple qui restèrent sur Terre moururent prématurément d’une maladie ou partirent, et ceux qui survécurent et s’enfuirent sont aujourd’hui perdus de vue. Zeena pose ensuite à Alec une question personnelle sur la reproduction humaine, apprenant qu’il a un fils de quatorze ans et saisissant, sans être surprise, le contexte familial compliqué dans lequel Alec se trouvait au moment de son enlèvement.

La conversation aborde la nécessité, pour son peuple, d’adapter la reproduction afin d’obtenir des descendants capables de survivre hors de leur planète d’origine sans assistance complète : ils sont nombreux à chercher un nouveau foyer, et la Terre représente une des meilleures options, même si sa gravité et sa « conformation » posent problème. Zeena révèle que des pourparlers existent depuis les années 1950 entre son peuple et des gouvernants terrestres, et qu’un commerce technologique a eu lieu, mais que les accords n’ont pas toujours été respectés. Elle donne un chiffre approximatif de population pour son peuple (quelques quinze millions), en insistant sur la petitesse de ce nombre face aux milliards d’humains, et explique que leur technologie pourrait grandement faciliter la vie terrestre, il serait facile de les intégrer sur Terre avec nous. Elle évoque aussi la possibilité d’un rapprochement génétique « comme autrefois », laissant entendre un futur mélange des races si les conditions le permettent.

Zeena affirme que des travaux de réparation laissés par le passé ont été en cours sur Terre pendant de nombreuses années et sont presque achevés, préparant la voie aux « changements » et à l’éveil humain. Elle confie que, malgré tout, son peuple se considère primitif par rapport à d’autres races extraterrestres, ce qui paradoxalement renforce leur intérêt affectif envers la Terre et ses habitants : ils ressentent un lien, une parenté. Lorsqu’Alec demande où ils vivraient sur Terre, Zeena répond qu’une zone leur a déjà été réservée et qu’ils disposent d’une base sous-marine dans cette zone, sans en préciser l’emplacement.

Tout au long de cet exposé, Zeena encourage Alec à diffuser ce qu’il peut, à lutter contre la peur par la connaissance et l’amour de la planète, et elle conclut en lui réitérant que l’aide qu’ils offrent ne sera pas gratuite mais prendra la forme d’une coévolution : échange, ajustement et transformation mutuelle ; et que, lorsque le moment sera venu, d’autres races se montreront, l’humanité s’éveillera, et ceux qui souhaitent participer devront se déclarer « enfants de la lumière ».

Alec Newald entame son trajet vers Auckland en pleine journée d’été, vers dix heures du matin, le lundi 13 février (note : le livre parle d’un lundi de mi-février 1989, le jeudi de la semaine suivante étant en dernière semaine de février, c’est le seul possible en regardant un agenda). Le temps est d’abord passable, mais en traversant une région vallonnée, il se retrouve dans la brume et la pluie fine. Son état émotionnel est extrêmement fragile : la séparation récente avec son épouse et leur fils de quatorze ans le plonge dans une profonde détresse. Il se sent lourd, engourdi, partagé entre une partie intérieure écrasée et une partie extérieure qui se contente d’évaluer des options sombres, comme se jeter d’une falaise ou sous un camion.

La météo semble refléter son état d’esprit : le brouillard devient épais, collant à la voiture comme pour la retenir. La visibilité chute à moins de cent mètres. Alec Newald, apathique, peine à se concentrer et glisse dans une sorte de rêve éveillé. Puis un phénomène étrange se produit : il a l’impression d’être englué dans une matière collante et lente, sa vision se brouille, le volant vibre entre ses mains, et la route elle-même semble trembler. Brusquement, le volant se bloque, la voiture fonce vers une paroi rocheuse… et tout bascule.

Il se retrouve sans voiture et sans corps, en état d’apesanteur, comme filtré à travers un tamis. Bien qu’il n’ait plus de forme physique tangible, il a encore la sensation de pouvoir se déplacer, sans toutefois sentir de sol sous lui. Autour, s’étend une surface translucide semblable à de la glace blanche, éclairée par en dessous. Un anneau de lumière bleue diffuse entoure au loin cet espace, donnant une impression de froid mêlé de chaleur.

Alec découvre qu’il peut avancer simplement en regardant dans une direction et en « poussant » avec ce qui aurait été sa tête, ressentant de légers picotements comme des décharges statiques. Après un temps indéterminé, il perçoit au loin des entités vaporeuses auréolées d’une lueur dorée. Hésitant, il préfère attendre avant de s’approcher. Peu à peu, la brume s’éclaircit, et l’anneau de lumière bleue se révèle plus distinctement : il mesure la taille d’un ou deux terrains de football, semblant animé d’un faux mouvement comme une enseigne au néon. L’air a une odeur d’ozone et de moteur électrique, perceptible alors que Alec ne perçoit pas avoir de nez, ni bouche ou d’oreille d’ailleurs dans cet état fantomatique dans lequel il est.

Soudain, Alec sent comme une tape sur l’épaule : deux de ces entités fantomatiques se tiennent devant lui. Tout se déroule dans un climat de paix totale, sans peur ni surprise. Il les suit naturellement, et elles traversent la lumière bleue, il fait de même en les suivant. En franchissant l’anneau de lumière, il retrouve son corps terrestre normal, mais nu, ses vêtements n’ayant pas pu traverser cette sorte de lumière bleue, tandis que ses compagnes apparaissent sous forme humanoïde très nette, sous la forme de femme.

Elles sont petites, entre 1,45 m et 1,50 m, sans cheveux, avec une tête et des yeux un peu plus grands que la norme humaine, et un corps recouvert d’une sorte de seconde peau bleu-gris, collante comme une combinaison moulante.

Alec Newald : « Les deux créatures humanoïdes que je suivais semblaient être des femmes, ou, devrais-je dire, elles avaient toutes les parties que possèdent les femmes avec lesquelles j’avais eu récemment des contacts ! Toutes ces parties paraissaient également être à leur place ! Qu’on m’excuse ici, il était très difficile de ne pas remarquer ces choses, car même si elles n’étaient pas nues comme je l’étais, elles ne portaient que ce qui ressemblait à une sorte de revêtement plastique ou une combinaison très moulante. »

Alec est conduit dans une sorte de cabine translucide, ajustée à sa taille. Une énergie magnétique descend, et lui aussi se retrouve vêtu de cette « seconde peau » (combinaison moulante) qui change son apparence en bleu-gris et supprime toute pilosité. Il ne sent pas la combinaison, qui ne gêne en rien ses mouvements, et comprend qu’il n’aura plus besoin de fonctions corporelles normales comme aller aux toilettes, grâce à elle.

L’une des deux femmes se distingue par sa taille légèrement supérieure et établit un contact télépathique. Elle lui propose de le mener dans un lieu où il sera plus à l’aise et pourra communiquer avec d’autres « de son temps ». Alec ne comprend pas tout, mais l’accepte. Il observe alors cette femme de plus près : de petits seins, une taille fine, des hanches étroites, des mains fines à cinq doigts, des traits gracieux. Ses yeux violet-bleu, très grands et légèrement relevés, rappellent ceux des figures égyptiennes. Elle lui paraît presque humaine, à tel point qu’avec un léger déguisement, elle pourrait se fondre dans une rue terrestre.

Suivant sa guide, Alec arrive dans un espace ressemblant à un bowling, avec une dizaine de couloirs translucides. La plupart semblent émettre une résistance, sauf le dernier. Elle lui indique mentalement qu’il pourra y rencontrer certains de ses semblables dans ce couloir, puis ajoute qu’elle reviendra bientôt avec des instructions de son « Gardien ». Puis elle s’éloigne, le laissant seul, sans contrainte. Alec s’interroge : rêve-t-il ? Est-il mort ? Est-ce un monde spirituel ou un contact extraterrestre ? L’expérience est si étrange mais si paisible qu’il accepte de suivre le chemin indiqué, tout en réfléchissant à ce que signifie ce mystérieux « Gardien ».

À la fin du couloir, Alec Newald se retrouve devant ce qui ressemble à une porte solide, sans poignée ni dispositif apparent. Il attend un moment, pensant qu’elle pourrait s’ouvrir d’elle-même, puis envisage ses options : patienter encore, ou partir chercher de l’aide, au risque de croiser des êtres inconnus. Finalement, il pose la main sur la surface et constate avec stupeur qu’elle passe au travers. Décidant de ne plus hésiter, il traverse entièrement.

De l’autre côté, il découvre un environnement plus familier que celui qu’il vient de quitter. Les structures vitrées ont disparu, remplacées par un matériau évoquant le plastique opaque. La pièce est circulaire, avec un mobilier qui rappelle des tables et des chaises, mais conçu sans angles, tout en rondeur. Le sol lui donne l’impression que ses pieds ne le touchent pas vraiment, sensation étrange et déstabilisante.

Plus loin, Alec distingue des silhouettes vêtues de combinaisons semblables à la sienne, mais aux proportions plus humaines que celles de ses premiers guides. Il s’approche avec plus d’assurance. Une voix télépathique le salue et le rassure : il n’a rien à craindre ici. Une femme prend la parole dans son esprit, se présentant comme Millie. Chauve, mais familière dans ses traits, elle se tient à côté d’un appareil circulaire projetant des images en trois dimensions. Alec essaie de parler mais aucun son ne sort, et Millie lui suggère de simplement « penser » ses phrases.

Il lui demande ce qu’il fait là. Millie répond qu’il est « chanceux », que ceux qui dirigent le vaisseau le connaissent, mais qu’elle ignore pourquoi. Elle lui explique qu’ils se trouvent à bord d’un vaisseau de lumière, un transporteur, plus complexe qu’il n’y paraît. Elle-même a choisi de rester avec eux, et à cause de la durée, elle ne peut plus retourner sur Terre. Quand Alec demande s’il pourra, lui, rentrer, elle répond que cela dépend des Gardiens, qui seuls peuvent en décider.

Millie décrit ces Gardiens, ou Anciens, comme très puissants et différents des « Mark 2 » responsables des tâches générales à bord. Alec insiste : si un Gardien acceptait, pourrait-il le ramener sur Terre ? Millie suppose que oui, mais pas immédiatement, car le vaisseau est loin de la Terre. Il faudrait attendre le voyage de retour. Elle compare l’arrivée d’Alec à un signal radio ou télévisé dans lequel on aurait été aspiré puis rejeté dans une salle de projection. D’après le dispositif spatial qu’elle lui montre, le vaisseau est déjà en route hors du système solaire. Une fois sortis, Alec verra « l’autre côté de lui-même », un phénomène bref mais marquant. Ensuite, ils atteindront la planète d’origine de ces êtres, ce qui constituera un spectacle unique.

Alec, inquiet, demande pourquoi Millie ne peut plus rentrer. Elle explique que son corps s’est trop adapté : faible gravité, faible pression, et combinaison qui supplée ses organes internes. C’est, selon elle, le prix à payer pour vivre plus de cent ans, plaisante-t-elle à demi. Alec s’interroge alors sur la durée avant le retour. Millie répond que ce ne sera pas aussi long qu’il l’imagine, mais que seuls les Gardiens pourront préciser. Elle lui demande si quelqu’un l’attend sur Terre. Alec confie que non, hormis quelques amis à Auckland, mais qu’il n’avait rien fixé précisément. Tout lui semble déjà lointain, comme dans une autre vie.

Pris dans la conversation, Alec réalise combien tout cela est irréel : il a traversé une porte solide, il échange par pensée avec une femme qui semble avoir cent ans mais en paraît quarante, et il observe un écran qui ressemble à quelque chose sorti de Star Trek. Millie l’interrompt et ajoute que les Anciens ont expérimenté la génétique sur les « Mark 2 », créant des versions plus évoluées, qu’elle appelle Mark 3 et Mark 4, plus proches des humains. Elle-même a contribué à ce projet.

Alec voudrait en savoir plus sur les combinaisons, mais il perçoit soudain une présence intense. Trois nouveaux êtres approchent. Le premier, le plus grand, ressemble à sa guide précédente. Le second, légèrement plus petit, paraît masculin. Le troisième est bien plus petit et frêle, avec une tête ronde, des yeux étroits placés bas sur le visage, une minuscule bouche et aucune oreille ni nez discernables. Son apparence importe peu face à la force de sa présence : Alec est submergé par l’énergie qui semble pénétrer son corps, une sensation indicible mais inoubliable. Sa communication est la plus claire et la plus puissante qu’Alec ait reçue jusque-là.

Un Ancien, ou Gardien.
Un Ancien, ou Gardien, être de couleur bleue.

Cet être se présente comme le Gardien de ce secteur. Il lui souhaite la bienvenue et lui promet de faire de son séjour une expérience agréable. Il explique que la combinaison permet la compréhension mutuelle et précise que leurs communications ne passent pas par la voix, sauf à de rares occasions, par exemple pour jouer avec les astronautes terrestres. Le Gardien déclare qu’il ne demande pas pour l’instant si Alec souhaite rester ou rentrer : il espère qu’il profitera de l’occasion pour apprendre et comprendre avant de décider. Mais il prévient que si Alec repart, une partie des connaissances acquises pourrait devoir être effacée.

Il lui attribue une guide : Zeena 5 (on apprendra vers la fin du livre que l nom donné était en fait « Z5 » et que c’est Alec qui l’a appelé Zeena au lieu de « Z » et a enlevé le 5, pour rendre le nom plus humanisé), volontaire pour cette mission, chargée de l’assister et de lui indiquer les lieux autorisés. Puis il disparaît aussitôt, et Alec ne le reverra jamais.

Zeena, femelle hybride, de couleur bleue des pieds à la tête, mais c'est peut-être seulement la couleur de la combinaison portée qui était comme une seconde peau indiscernable comme un vêtement mais comme une peau lisse sur tout le corps épousant toutes les formes en détail.
Zeena, femelle hybride, de couleur bleue des pieds à la tête, mais c'est peut-être seulement la couleur de la combinaison portée qui était comme une seconde peau indiscernable comme un vêtement mais comme une peau lisse sur tout le corps épousant toutes les formes en détail.

Resté seul avec Zeena, Alec lui demande s’ils se sont déjà rencontrés. Elle répond que oui, à plusieurs reprises, mais qu’il ne se souvient pas de la première fois. Elle dit avoir saisi cette occasion pour apprendre d’un humain. Elle lui propose ensuite de lui faire visiter le vaisseau. Alec accepte et prend congé de Millie.

Submergé de questions, Alec inonde Zeena de pensées. Elle lui demande de les poser une à une et répond d’abord à la plus pressante : il pourra rentrer chez lui dans environ dix jours. Alec se rend compte que ses pensées les plus intimes sont perçues directement, ce qui le met mal à l’aise. Il tente d’expliquer la notion d’embarras, sans être certain qu’elle la comprenne. Pour changer de sujet, il revient sur les paroles de Millie concernant « l’autre côté de soi-même ». Zeena explique que tout être et toute chose sont divisés en deux cycles. L’un, négatif ou alternatif, est inconnu de la majorité des humains, sauf de quelques militaires. Ce cycle peut défier toutes les lois physiques connues, y compris le temps. Elle compare cela à l’antimatière, bien que ce ne soit pas exactement la même chose.

Ils repassent par la salle des couloirs translucides. Alec demande la fonction des autres passages. Zeena répond que leur vaisseau visite d’autres planètes, mais qu’il ne peut pas l’y conduire. À la question de savoir pourquoi ils viennent sur Terre, elle promet de lui répondre plus tard, après la visite. Alec revient sur Millie et son âge apparent. Zeena explique que Millie ne vieillit pas comme sur Terre parce qu’elle ne vit plus dans le cadre temporel terrestre. Si elle y retournait, son corps vieillirait rapidement pour rattraper son âge réel. Elle ajoute que les voyages hors des lois physiques ne s’additionnent pas au temps biologique, et conclut qu’Alec le sait déjà. Intrigué et gêné, Alec proteste que les humains ne connaissent pas de telles choses, mais Zeena insiste, affirmant être sûre de ses faits, comme si elle pensait qu’il cachait ses connaissances. Alec, troublé par cette attitude, préfère clore le sujet.

Alec Newald est conduit d’abord vers la zone de repos : Zeena explique que, s’il choisit de rester, il aura de moins en moins besoin de sommeil car il puisera son énergie dans l’alimentation du transporteur. Elle-même se contente d’une heure de méditation synchronisée par jour, et propose qu’ils essaient cela ensemble plus tard. Ils franchissent une autre porte qui baigne immédiatement la pièce d’une lumière rouge tamisée ; Zeena lui indique la zone qui lui est réservée et lui montre un cercle lumineux au mur qu’il pourra presser fermement pour la prévenir si sa présence est nécessaire. Le système de puissance empêche Zeena de lire ses pensées hors de la pièce. La couche qui lui est assignée est un petit espace d’environ deux mètres carré, sans literie traditionnelle mais doté d’un banc au revêtement plastique lisse similaire à sa combinaison ; à sa surprise il découvre que ce « lit » est souple et se moule à sa forme, offrant un vrai confort. Tout dans cet environnement conserve des formes arrondies, sans arêtes ni joints apparents, comme si les éléments étaient moulés d’un seul tenant.

En sortant de la zone de sommeil, Zeena l’emmène dans l’espace de divertissement et de loisirs, l’une des plus vastes aires du transporteur, située près de l’anneau de lumière bleue qu’ils ont déjà traversé : cet anneau fait aussi office de dispositif anti-statique et d’antenne réceptrice pour la collecte d’énergie lorsqu’ils entrent ou sortent d’atmosphères, et c’est un lieu où d’autres voyageurs de la Terre et des membres d’équipage hors service peuvent communiquer. Zeena montre des dispositifs visuels disséminés dans la salle qui permettent d’apprendre des jeux, d’afficher des panoramas spatiaux et d’enregistrer des rediffusions. Alec, exténué, demande simplement à se reposer ; Zeena lui propose de lui apporter un liquide de réhydratation avant qu’il n’affronte le « secteur de transition » et s’éclipse pour aller le chercher. À son retour elle lui apprend qu’il s’est écoulé trente-six heures terrestres depuis son entrée dans leur « temps-espace », auquel il ajoute les cinq heures précédant l’incident, soit quarante et une heures sans repos, ce qui explique sa fatigue extrême. Après l’avoir guidé par un chemin en spirale d’échelle gigantesque, Zeena le laisse dormir ; à son réveil il apprend qu’il a dormi douze heures (la moitié d’un jour terrestre), et Zeena le salue par le mot « verva », signifiant « bon esprit, énergie fraîche pour toi ».

Zeena précise que leur monde d’origine a une taille proche de Mars mais est en mauvais état, leur soleil vieillit, ils subissent des radiations et perdent de l’atmosphère. Et que, bien qu’ils cherchent depuis longtemps un nouvel habitat, l’essentiel de la difficulté est d’ordre gravitationnel et de « conformation » : la Terre est la meilleure candidate connue, mais elle n’est pas encore tout à fait compatible avec eux. Zeena laisse entendre que la Terre changera prochainement de densité (mutation de conformation), affirmation qu’elle tempère aussitôt pour éviter de le paniquer, et rappelle que leur mode de vie à bord repose largement sur le prélèvement d’énergie ambiante via l’« interchanger » du transporteur.

C’est aussi la fonction majeure de la combinaison que porte Alec : elle permet non seulement de communiquer mais de capter et convertir l’énergie nécessaire à leur métabolisme, si bien qu’ils n’ont pas besoin d’alimentation solide et ne prennent que de petites boissons liquides. Ces combinaisons se retirent seulement pour être renouvelées ou réparées, car sans elles ils ne pourraient plus se nourrir et mourraient en quelques jours.

Zeena l’emmène ensuite dans la salle d’alimentation du secteur, où elle lui propose la concentration la plus forte de liquide de remplacement, semblable à celui qu’il a eu avant son sommeil. Tandis qu’elle lui montre l’usage d’une station, deux autres membres d’équipage entrent et, à la vue d’Alec, font demi-tour et quittent la pièce, réaction dont Alec doute encore d’être la cause directe. Le liquide servi est surprenant : il a un goût sucré, rappelle l’arrière-goût de la ginger-beer, mais sa teinte est d’un or lumineux presque luminescent ; il procure une sensation de chaleur agréable. Zeena annonce enfin qu’elle va commencer à répondre à ses questions, laissant entendre qu’il ne reste que deux jours terrestres avant certains événements et qu’elle a elle-même beaucoup d’interrogations à poser à Alec avant de retourner sur sa planète.

Enfin, Zeena demande à Alec son accord pour subir des tests. Ils souhaitent mesurer ses ondes internes, proches des ondes cérébrales mais indépendantes des pensées, ainsi que la division de ses cellules (mitose), afin de vérifier d’éventuelles variations dues à son état modifié. Alec accepte avec appréhension, s’attendant à une expérience intrusive, mais il n’a qu’à s’asseoir dans un fauteuil muni d’un appui-tête. Des images lui sont projetées, peut-être directement dans son esprit, tandis que l’on place l’un de ses doigts dans un dispositif tubulaire. Zeena conclut en disant que les résultats seront évalués par les Anciens et que certaines conclusions pourraient lui être communiquées plus tard, laissant entendre que ces tests auraient bientôt des conséquences décisives pour lui comme pour elle.

Alec Newald profite d’un moment libre pour explorer méthodiquement les zones accessibles et relever des détails précis, afin de pouvoir, plus tard, reconstituer un plan du transporteur. Les volumes arrondis, l’éclairage diffus et les parois rendent toute estimation visuelle difficile : les murs et la voûte émettent une lumière bleu-blanc sans source apparente, et la matière présente en profondeur un motif en nid d’abeilles. Dans la grande salle de loisirs, qu’il mesure en pas d’environ un mètre, il compte 62 pas dans un axe puis « près de 90 » dans l’axe perpendiculaire, découvrant que la pièce n’est pas circulaire mais ovale. Il note la direction approximative de la zone d’entrée où il a été « matérialisé », et s’interroge sur une structure en spirale suggérant plusieurs niveaux, bien qu’il n’ait vu ni ascenseur ni autre moyen mécanique pour changer d’étage. La gravité existe mais reste faible et fluctuante ; par vagues synchrones, objets solides et corps deviennent translucides, irisés par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, avant de « revenir en focus ». Ce phénomène s’est reproduit aussi au trajet retour, peut-être jusqu’à quatre fois à l’aller comme au retour.

À une extrémité de la salle se trouve une version agrandie du dispositif d’affichage tridimensionnel déjà aperçu avec Millie : il montre des vues extérieures aux approches et départs de planètes, et, sinon, des images de leur monde ou d’autres sujets d’intérêt. On dit qu’un commentaire accompagne ces images, mais Alec ne parvient pas à l’entendre ; Zeena l’aide, sans avoir le temps d’amener cette faculté à maturité avant l’arrivée sur sa planète. En revanche, des dispositifs individuels sans écran projettent directement dans sa tête des images 3D qu’il comprend très bien, à des années-lumière de toute « réalité virtuelle » terrestre qu’il puisse imaginer. L’ensemble de l’agencement reste étonnamment dépouillé : pas de « murs tapissés de gadgets » visibles. Intrigué par la « salle des pistes » que Zeena refuse d’expliquer, Alec tente une incursion hors zone autorisée. Plus il s’éloigne de « sa » piste, plus la répulsion se fait forte ; dans l’allée la plus éloignée, il est stoppé à mi-chemin. En essayant une porte plus proche de la sienne, il parvient jusqu’à l’entrée « comme sur une pente glacée », mais la porte est cette fois bien solide et infranchissable. Il comprend alors l’absence de serrures : le contrôle d’accès est « physique ». Il rebrousse chemin décidé à poser d’autres questions, notamment sur les combinaisons.

Schéma en coupe de la structure interne du transporteur, livre de Alec Newald.
Schéma en coupe de la structure interne du transporteur, livre de Alec Newald.

Zeena abordera des aspects pratiques : leurs « transporteurs » peuvent changer de forme (y compris pour fonctionner sous l’eau), se disperser en plusieurs vaisseaux en formation (triangles, ou groupes de cinq formant un quincunx), et exploitent des réseaux électromagnétiques planétaires pour se déplacer et capter de l’énergie. Alec note la corrélation avec des travaux terrestres (Bruce Cathie) sur une grille électromagnétique qui ceinturerait la Terre et pourrait expliquer certaines observations d’OVNIs

Faute de miroir (le vaisseau ne présente aucune surface réfléchissante) Alec s’examine sommairement et interroge Zeena. La combinaison s’ajuste comme une seconde peau, impeccable et indissociable de l’épiderme, mais paradoxalement imperceptible au toucher. À force de tests, il constate qu’une claque très ferme sur la cuisse ou de vigoureux applaudissements produisent de petites étincelles ; malgré des frottements répétés, il ne parvient pas à l’abîmer. La texture, lisse et régulière, évoque le téflon ; le bout des doigts est très légèrement nervuré, sans savoir si c’est pour renforcer ou pour améliorer la prise. Le masque facial intrigue : il recouvre précisément les paupières et le pourtour des yeux mais pas les globes oculaires ; de même, il s’arrête juste à l’intérieur des lèvres, où Alec gardera longtemps une fine ligne de démarcation, séquelle des radiations féroces de leur soleil. La bouche, le nez et les oreilles restent fonctionnellement libres ; en revanche, les orifices inférieurs sont entièrement couverts, le corps n’ayant plus besoin d’excréter « à l’ordinaire ». Les combinaisons peuvent être retirées pour de courtes périodes et dans des conditions contrôlées ; elles sont remplacées régulièrement, plus souvent pour les enfants que pour les adultes, et durent au moins un an terrestre. Les ingénieurs visent un modèle « à vie » et utilisent en réalité deux types de combinaisons. Par transfert d’énergie, le costume nourrit le corps via le réseau collecteur du vaisseau et, en retour, évacue les déchets ; effet secondaire immédiat, tous les poils disparaissent. Zeena l’avertit que ses ongles finiront par se dissoudre s’il reste longtemps ; elle-même n’a pas d’ongles. Alec note d’ailleurs que ses ongles sont depuis durablement plus fins qu’avant.

Les combinaisons étaient ajustées et retirées dans un « processeur » d’une forme et d’un design similaires à celui-ci.
Les combinaisons étaient ajustées et retirées dans un « processeur » d’une forme et d’un design similaires à celui-ci.

Quand Zeena revient de service, elle reprend une « leçon » pour situer leur programme de reproduction et ses enjeux. Elle explique « l’autre côté de soi-même » en termes du cycle atomique : entre les pulsations des atomes s’ouvrent des dimensions parallèles extrêmement proches du « maintenant » humain, au point que beaucoup y « glissent » sans s’en rendre compte.

D’où, par exemple, ces objets introuvables qui réapparaissent plus tard « sous le nez ». L’humanité approche d’un saut dimensionnel majeur qui la rapprochera de son peuple ; c’est ce qu’ils attendent. Eux-mêmes viennent du futur, « six minutes ou six ans, peu importe : accéder à l’un permet d’accéder à l’autre », et d’une autre dimension, voisine de celle vers laquelle l’humanité va se décaler ; ce sont des voyageurs de « temps dimensionnel », lance-t-elle en plaisantant sur un film que « Mr Spielberg » apprécierait.

Lors d’une autre conversation, Alec demande à Zeena comment il est possible qu’il interagisse avec eux s’ils appartiennent à une autre dimension. Zeena compare leur différence de plan vibratoire à celle entre l’air et l’eau : en chauffant l’eau, elle devient vapeur et peut se mêler à l’air, de la même manière que les humains peuvent temporairement interagir avec eux grâce à une transformation vibratoire. Alec a subi ce processus lors de son induction, sans pouvoir s’en souvenir consciemment. Il se trouve désormais dans une version modifiée de lui-même, une possible projection de son futur.

Zeena précise qu’elle et les siens forment une race ré-instituée, encore en modification. C’est « la dernière fenêtre » pour interagir avec les humains avant que ceux-ci ne changent de forme au point de ne plus être utiles à leurs besoins biologiques ; d’où la multiplication des enlèvements récents par divers groupes aux buts très différents.

Zeena confie à Alec que leur planète se nomme Haven, parfois traduite par Nirvana dans leurs appareils de connaissance.

Après les tests, Alec constate que ses hôtes lui délivrent de plus en plus d’informations, mais toujours au compte-gouttes et selon un apparent principe de « besoin de savoir » : des sujets simples sont abordés d’abord, puis complétés ou remplacés par du nouveau matériel au fur et à mesure que Zeena juge qu’il peut l’assimiler. Zeena finit par raconter une histoire lourde d’implications : dans le passé une faction impatiente de son peuple a artificiellement accéléré sa propre évolution pour maîtriser le voyage dans le temps et changer sa vibration d’existence. Ils réussirent techniquement à « transmuter » leur réalité hors de la stricte 3D, mais se retrouvèrent piégés dans un état intermédiaire (que Zeena appelle une dimension « 3,5 »), ni complètement dans la 3D ni dans la 4D naturelle, ce qui les empêcha de continuer à évoluer normalement. Pire encore, la manipulation planétaire qu’ils opérèrent pour adapter leur monde à ce nouvel état provoqua un déséquilibre énergétique du système stellaire : leur soleil se détériora accélérant le déclin climatique et écologique de leur planète Haven (radiation accrue, désertification, affaiblissement de la biosphère), au point qu’ils cherchent maintenant un nouveau foyer.

Zeena explique que leur plan consiste à « revenir en arrière » génétiquement en réintroduisant des éléments d’ADN anciens semés autrefois sur une planète lointaine, la Terre, par des explorateurs antérieurs. L’idée est d’induire une déprogrammation partielle pour permettre à leur race de survivre jusqu’au saut évolutif qui leur permettrait d’atteindre la vibration désirée. Cette stratégie nécessite la coopération humaine : les anciens colons avaient laissé sur Terre des indices et des structures (notamment les pyramides) conçues comme des systèmes d’énergie et comme des « maisons de lumière » servant au voyage spatio-temporel ; les pyramides, selon Zeena, sont des formes optimales pour capter de l’énergie et, en rotation, peuvent changer d’apparence (pyramide → cône → disque) et même franchir des seuils perceptuels. Zeena affirme que certains descendants des premiers visiteurs se mêlèrent aux populations humaines, d’où des traits hérités (notamment chez les femmes : meilleures capacités pulmonaires, ambidextrie, intuition accrue) ; de ce point de vue, il existe une parenté lointaine et des avantages réciproques possibles — la notion de « coévolution ».

Zeena détaille aussi la situation physique et technologique de son peuple : Haven est petit, de faible gravité (environ 1/3 à 1/2 de la gravité terrestre) et sa population dépend de combinaisons de survie (combinaisons-suits) et d’une technologie qui compense leurs faiblesses face à la gravité et à l’atmosphère terrestres. Leur besoin urgent d’adapter la constitution physique (force, capacités respiratoires) explique les programmes de reproduction et les expériences génétiques évoqués précédemment. Zeena admet l’extrême difficulté technique de ces croisements et la rareté des candidats mâles compatibles, ainsi que le caractère dramatique du temps qui leur reste.

Tout au long du récit, Alec oscille entre incrédulité, émerveillement et inquiétude ; Zeena, de son côté, se montre à la fois pédagogue et émotive, liant progressivement sur un plan plus personnel ses souvenirs d’enfance et son inquiétude pour l’avenir de son peuple à la nécessité d’obtenir l’aide ou au moins la compréhension des humains.

Millie a été la mère porteuse humaine de Zeena. Leur objectif actuel est de renforcer la charpente et l’appareil d’oxygénation, « les poumons », en combinant ADN et chromosomes humains et « les leurs ». Leur sang reste proche du sang humain, essentiellement de type A négatif et variantes. Mais la compatibilité est rare : environ 5 % seulement des hommes humains sont « travaillables », et un « facteur X » (différence de plan vibratoire, santé, résistance, équilibre biologique lié au lieu de naissance, antécédents d’adaptabilité, etc.) réduit encore ce vivier à près de 1 % de ces 5 %. Leur technologie est poussée à la limite ; les progrès sont trop lents au regard de l’urgence sur leur planète. Ils doivent désormais prendre des risques, en privilégiant la robustesse physique et l’endurance au prix d’un possible recul de certaines aptitudes « mentales ».

Zeena indique qu’elle pourrait participer personnellement à cette étape et interroge Alec sur la procréation humaine. Elle envisage la possibilité d’être fécondée et de porter presque à terme un fœtus, une première pour leur peuple depuis des centaines de milliers d’années. Les méthodes artificielles sont trop lentes, rigides et peut-être impraticables si, demain, ils s’implantent sur une planète comme la Terre. Elle a été spécifiquement conçue pour se substituer à une gestation synthétique ; il y a un siècle, une telle interaction n’aurait pas été possible, signe à quel point leurs lignées ont divergé depuis les colons de jadis, et à quel point elles doivent désormais ré-orienter leur évolution.

Alec, perplexe sur l’apport concret qu’il peut fournir, pense à Millie et aux coïncidences : tous deux avaient 40 ans lors de leur « enlèvement » ; Millie craignait pour sa vie juste avant son embarquement ; ils partagent un goût de l’originalité, des naissances rurales loin des polluants urbains, un cadet unique du même sexe, une forte ascendance allemande, des parents modestes, et l’absence d’habitudes de tabac ou d’alcool (hormis de très petites quantités). Il en vient à se demander si ces coïncidences ne sont pas trop nombreuses, et s’interroge même, plus tard, sur le groupe sanguin de Millie : et si elle était A négatif ?

Alec Newald dit à Zeena ne rien connaître de l’insémination artificielle terrestre, mais reconnaît avoir une idée du mode naturel de procréation, ce qui pousse Zeena à le questionner en détail, jusqu’à l’embarrasser, sans lui laisser omettre quoi que ce soit. Elle lui explique que plusieurs essais d’insémination artificielle avaient déjà été pratiqués sur des femmes humaines, et que les êtres comme elle, que l’on croise à bord du transporteur, en sont le résultat. Désormais, l’heure est venue d’expérimenter la voie naturelle, et Zeena s’est portée volontaire, estimant qu’il s’agit d’une chance de contribuer à la survie de son peuple.

Zeena se montre ouverte et humaine dans ses échanges, partageant des souvenirs de son enfance sur Haven, élevée par des parents adoptifs au bord de la mer. Elle est intéressée par la notion de famille, car n’ayant pas eu de vrais parents avec sa situation de création par hybridation. Elle raconte son amour de l’eau, ses jeux d’enfance en bateau et leur mode d’éducation personnalisé, avec des tuteurs suivant les enfants pendant trente ans. Son récit renforce un lien de proximité avec Alec, qui y retrouve des échos de sa propre enfance et de sa passion pour la voile.

Zeena évoqua l’histoire des premiers colons extraterrestres sur Terre, qui choisirent un lieu isolé pour s’installer, interagissant plus tard avec certaines tribus. Elle admet que la Méditerranée et l’Afrique du Nord furent des zones privilégiées par les anciens visiteurs, vénérés comme des dieux en raison de leur longévité hors norme. Ces ancêtres laissèrent à l’humanité des modèles pour l’ascension spirituelle et la maîtrise de l’espace-temps, dont le plus évident reste les pyramides. Elle révèle que les pyramides ne sont pas seulement des monuments, mais des structures de captation d’énergie et des clés de voyage spatio-temporel, capables de changer de forme en fonction de leur vitesse de rotation. Ainsi, un pyramidion en mouvement peut paraître conique, puis discoïdal, avant de disparaître à la perception.

Ce récit a lieu une fois arrivé sur Haven. La conversation dériva vers un souvenir personnel. Alec raconta un rêve récurrent de son enfance, qui l’accompagna de ses dix à vingt-cinq ans, toujours dans sa maison familiale de Papakura. Dans ce rêve, il faisait partie d’une expédition scientifique descendant d’un grand vaisseau pyramidal pour explorer une vallée tropicale instable, avec volcans actifs à l’ouest et collines à l’est. À bord d’un petit appareil de reconnaissance, il se vit soudain avec un corps frêle, bleu-gris, doté de trois longs doigts et d’un pouce, une tête chauve disproportionnée et de grands yeux sombres. Son équipe, issue d’un peuple rescapé d’une planète détruite appelée Khyber, venait effectuer des relevés pour préparer une colonisation et un programme de modifications génétiques visant à créer des formes de vie adaptées. Ce monde n’était autre que la Terre à un stade ancien, il y a environ deux millions d’années. Le rêve se terminait toujours au moment où la nuit tombait dans la forêt équatoriale, laissant Alec avec le sentiment d’un lien inachevé, comme s’il avait autrefois vécu cette scène.

Il se souvenait aussi d’un événement troublant de son enfance, survenu à la même époque : hospitalisé pour une appendicite, il reçut la visite d’une étrange petite fille à l’allure maladive et translucide, aux yeux violets inhabituels. Elle toucha son ventre et, en un instant, la douleur disparut. L’opération n’eut jamais lieu. Cet épisode, oublié puis ré-évoqué en reconstruisant son récit, renforçait le mystère entourant son immunité particulière aux maladies infantiles.

Les Anciens lui confièrent alors une légende de leur peuple. Ils racontèrent qu’autrefois, leur planète d’origine, Khyber, quatrième du système solaire, avait abrité deux civilisations distinctes. À la surface, un peuple robuste, couvert de fourrure, vivait en harmonie avec la nature et développait de grandes facultés psychiques. Sous terre, une race plus frêle mais technologiquement avancée prospérait, construisant des bases souterraines et développant le voyage spatial. C’est ce groupe qui, à force d’expériences sur les dimensions, provoqua la destruction de Khyber. Prévenus du cataclysme, ils s’enfuirent avec quelques représentants de la surface et des formes aquatiques, embarquant à bord d’un de leur satellite transformé en vaisseau.

Extrait : « C’était avant l’arrivée de Vénus dans notre système. Khyber décrivait une orbite légèrement elliptique, au-delà de l’orbite de la planète Mars. C’était une planète principalement aquatique, plus petite que la Terre mais très semblable à bien des égards. L’eau y était en grande partie gelée, car Khyber se trouvait beaucoup plus éloignée du Soleil que la Terre. Dans son orbite elliptique, à certaines périodes, elle s’approchait presque autant du Soleil que Mars — et il faut se rappeler que le Soleil était un peu plus chaud en ces premiers temps.

Les masses terrestres situées le long des régions équatoriales étaient alors assez propices à la vie telle que nous la reconnaîtrions. À d’autres moments, ces mêmes formes de vie qui avaient été implantées sur cette planète descendaient simplement sous terre. Certaines hibernaient, tandis que d’autres utilisaient les ressources naturelles de la planète, comme la chaleur thermique, pour se maintenir au chaud. Avec le temps, une partie de ces formes de vie ne remontait presque plus jamais à la surface ; elles n’en avaient plus besoin, car elles avaient construit d’immenses bases souterraines avec tout le confort d’un foyer. De ce fait, deux races distinctes finirent par émerger. Toutes deux étaient intelligentes, mais elles avaient très peu de rapports entre elles. »

Ce satellite devint ensuite une lune de Mars, où ils trouvèrent refuge pour un temps. Mars possédait encore une atmosphère et des mers, mais elles se perdirent progressivement, laissant seulement quelques colonies souterraines. Finalement, ces réfugiés se tournèrent vers la Terre, ce qui n’a été possible que lorsqu’elle s’est stabilisée. Les êtres aquatiques et poilus colonisèrent la planète elle-même, tandis que les êtres souterrains prirent possession de la Lune comme base. Certains restèrent sur Mars, où ils auraient encore des installations aujourd’hui. D’autres revinrent sur Terre, préférant les régions polaires ou maritimes où, selon les Anciens, ils possèdent encore des bases cachées.

En entendant ce récit, Alec fut frappé par les correspondances avec son rêve d’enfance : la destruction de Khyber, l’exode, l’installation sur Mars, puis la venue sur Terre. Il y vit une résonance troublante, comme si sa mémoire intime s’était entrelacée avec un mythe millénaire qui, de toute évidence, touchait aussi à l’histoire de l’humanité.

Extrait : « La planète que nous étudiions en vue d’une future colonisation et implantation était moyenne à la plupart des égards, mais plus grande que ce que nous aurions préféré pour y travailler. Elle avait environ quatre milliards d’années, en quelque sorte, elle venait juste de se stabiliser. C’était la deuxième planète à partir de son soleil (note : c’était la Terre à l’époque) et elle était bien située sur le plan du climat, à condition de ne pas craindre d’être littéralement cuit !

Nous provenions à l’origine de la quatrième planète de ce même système, une planète que nous appelions Khyber, qui s’était formée et avait mûri plusieurs millions d’années avant la planète sur laquelle nous nous trouvions alors. Mais cette quatrième planète n’existe plus : elle fut perdue pour nous il y a de nombreux millénaires. Seuls quelques rares survivants réussirent à s’échapper à temps, et certains d’entre eux se retrouvèrent sur ce qui était alors la troisième planète de notre système. Cette planète, vous la connaissez sous le nom de Mars. En fait, Mars fut appelée par « nous » à partir de ce moment Mirdi Khyber (« mirdi » signifiant « seconde »), notre deuxième foyer.

Cependant, ce n’était toujours qu’une solution temporaire. La destruction de notre planète d’origine avait aussi gravement endommagé l’atmosphère de Mars, mais à cette époque notre technologie n’était pas très avancée et nous ne pouvions pas risquer d’aller plus loin que la planète rouge. Le simple fait d’avoir atteint ce monde-là était considéré comme un miracle en soi. Avec le temps, nous avons développé notre technologie au point de pouvoir voyager dans la galaxie et au-delà.

Mars était déjà une planète morte en ce qui concerne la vie de surface, et ce depuis de nombreuses années, même s’il restait encore quelques-uns des nôtres essayant d’y subsister dans des bases souterraines. Nous avons ensuite colonisé d’autres planètes, mais ce système restait encore notre patrie. Nous attendions que cette deuxième planète, que vous connaissez sous le nom de Terre, se stabilise et se refroidisse. Des tentatives de colonisation avaient été faites par le passé, mais elles furent plusieurs fois détruites à cause de l’excès d’enthousiasme des colons et de l’instabilité de la croûte. Les choses semblaient maintenant un peu plus prometteuses. Cette époque correspond à ce que vous nommez environ deux millions d’années avant J.-C.

La mise en semence était aussi notre intention. Par là, j’entends que nous projetions de modifier génétiquement une espèce existante afin qu’elle accomplisse pour nous certaines tâches, comme le travail manuel, avec l’idée qu’elle finirait par coloniser la planète de son propre droit. Il y avait quelques candidats pour cette fonction sur cette planète, et certains travaux avaient déjà été entrepris sur ces entités par les colons précédents, qui avaient échoué. Notre tâche à ce moment précis, cependant, n’était que de trouver des sites pour une possible future recolonisation. »

Alors qu’Alec se trouvait dans la salle de loisirs du vaisseau, l’excitation monta parmi les passagers : la planète Haven apparaîtrait bientôt. Sur les écrans tridimensionnels, il découvrit que Haven n’était pas un monde isolé mais faisait partie d’un système binaire, en orbite autour d’une planète bien plus grande et aride, comme une inversion du rapport Terre-Lune. Haven présentait des mers bleu sombre et des terres rougeâtres, avec peu de nuages et une atmosphère sèche, dominée par trois grands océans polaires qui accueillaient la majorité de la population. L’année y durait environ les deux tiers d’une année terrestre, mais la rotation plus lente donnait des journées de quarante-huit heures, divisées en douze segments.

À l’approche de la planète, Alec aperçut Nepalesa, immense métropole côtière construite entre mer et désert. La cité s’étendait à perte de vue, ordonnée, avec peu de gratte-ciel mais dominée par des pyramides translucides coiffées de tours spiralées et de sphères lumineuses. Le système politique lui fut expliqué : chaque grande région élisait des représentants siégeant dans un conseil de neuf membres, renouvelé régulièrement pour assurer un équilibre entre stabilité et innovation. Les villes fonctionnaient sur le même principe à une échelle moindre.

À quoi ressemble le site d’atterrissage de Haven.
À quoi ressemble le site d’atterrissage de Haven.

À l’atterrissage, Alec fut conduit avec Zeena dans l’un de ces édifices pyramidaux. Là, il dut changer de combinaison : les tenues utilisées dans l’espace, de couleur bleu-gris, devenaient inutilisables après un voyage dimensionnel. De nouvelles combinaisons dorées lui furent attribuées, renforcées au niveau des pieds, censées offrir une meilleure protection contre la radiation solaire. La raison exacte de ce remplacement demeura vague, comme si certains détails devaient rester hors de sa portée.

En sortant, il fut frappé par le ciel, presque noir à midi, et par le silence absolu qui régnait. Pas d’oiseaux ni d’animaux, car, expliqua Zeena, Haven ne connaissait pas d’autre forme de vie terrestre, en dehors de quelques organismes simples dans la mer. Le monde était artificiel, une dimension conçue où seules certaines formes de vie pouvaient se maintenir. Même le vaisseau pyramidal semblait vivant : sa matière lisse et changeante évoquait un métal liquide, changeant d’aspect comme une illusion mouvante.

Les bâtiments de la ville, circulaires ou tubulaires, s’organisaient en spirale avec les plus hauts au centre. Tous semblaient faits d’un matériau vitreux semi-transparent. Pour se déplacer, ils utilisèrent un système de transport instantané en cabines translucides, fonctionnant par coordonnées, qui projetait les voyageurs sans sensation particulière, comme par téléportation. Ce dispositif reliait directement les différents points de la cité.

Grand bâtiment en forme de spirale sur Haven. Une construction continue dans le sous-sol de manière additionnelle.
Grand bâtiment en forme de spirale sur Haven. Une construction continue dans le sous-sol de manière additionnelle.
Vue d’un bâtiment en forme de spirale sur Haven avec l’échelle d’une personne à côté. La boule au sommet est probablement un transmetteur ou un récepteur d’énergie.
Vue d’un bâtiment en forme de spirale sur Haven avec l’échelle d’une personne à côté. La boule au sommet est probablement un transmetteur ou un récepteur d’énergie.

Enfin, Zeena mena Alec vers un moyen de transport plus familier pour la suite du trajet : une voiture flottante sans roues, surnommée « Dan Dare Special », pilotée par l’un de ses parents nourriciers. Elle semblait tout droit sortie d’une projection futuriste terrestre, glissant au-dessus du sol sans jamais le toucher. Alec s’apprêtait à découvrir la maison de Zeena et le cœur de sa vie quotidienne sur Haven.

Alec fit la connaissance de Jarze, l’un des parents de Zeena, une figure de type « Ancien ». La communication avec elle se révéla d’une netteté et d’une force supérieures à celle qu’il avait expérimentée avec Zeena, comme si les pensées des Anciens étaient focalisées avec plus d’intensité. Alec perçut une impression féminine dans son mode de communication, sans jamais oser lui demander directement, car le genre semblait de peu d’importance pour ce peuple.

Lorsqu’il put enfin observer Jarze, il fut frappé par sa petite taille, moins de 1,20 m, et par ses yeux immenses, sombres, d’un bleu profond proche de l’indigo, presque sans blanc visible, avec des pupilles verticales comme celles d’un chat. Ses paupières, larges et lourdes, accentuaient ce regard singulier. Jarze avait quatre doigts très longs, un pouce presque aussi développé que les autres, sans ongles, et des orteils également au nombre de quatre, dont les deux centraux étaient anormalement allongés. Sa tête, légèrement carrée avec un lobe arrière proéminent, contrastait avec son corps frêle aux membres peu musclés. Alec supposa qu’elle n’avait pas de dents et fut persuadé de la puissance mentale extraordinaire des Anciens, capables selon lui de détruire un char par la seule force de l’esprit.

Malgré cet aspect étrange, Jarze se révéla la créature la plus douce et bienveillante qu’il ait jamais rencontrée. Toujours soucieuse de son bien-être, elle cherchait à anticiper ses besoins et apaisa plus que quiconque ses craintes intérieures. Sa sollicitude rendit même plus difficile pour Alec l’idée de repartir un jour.

La maison de Zeena, située au bord de l’eau, se révéla spectaculaire. On y accédait par une rampe hélicoïdale intégrée à la structure. L’intérieur baignait dans une lumière diffuse sans source apparente, les murs d’un blanc nacré aux reflets argentés irisaient comme une coquille d’ormeau, et chaque élément semblait moulé d’un seul tenant, sans jointure visible. Le sol, doux et élastique, contrastait avec des meubles translucides où dansaient des couleurs qui variaient selon l’humeur des occupants. Dans cet univers, les chambres n’existaient pas : le sommeil avait été remplacé par de brèves séances de méditation d’une à deux heures, pratiquées dans la salle centrale circulaire. Une simple station de boissons, équipée de dispositifs sophistiqués semblables à des pailles extensibles, remplaçait la cuisine.

Petite habitation ou maison en forme de spirale sur Haven, ne dépassant pas trois étages de hauteur.
Petite habitation ou maison en forme de spirale sur Haven, ne dépassant pas trois étages de hauteur.
Variante d’habitation ou de maison sur Haven, également haute de trois étages.
Variante d’habitation ou de maison sur Haven, également haute de trois étages.

Alec reçut une chambre à l’étage supérieur, habituellement réservée aux études de Zeena, pour qu’il puisse s’y reposer. Les terrasses du dernier niveau offraient une vue sur la mer et la ville. Plus surprenant encore, les murs pouvaient devenir transparents si l’on fixait suffisamment longtemps une surface, car les maisons étaient en partie des entités vivantes, réagissant aux pensées et aux émotions des habitants, jusqu’à refléter leurs humeurs par des changements de couleurs.

Chaque pièce, à l’exception de la sienne, comportait une unité de visualisation tridimensionnelle reliée à un système central, accessible par la pensée, permettant d’obtenir presque n’importe quelle information. Les sièges et lits s’adaptaient à la morphologie, donnant la sensation de flotter.

À l’extérieur, Zeena lui montra un étrange catamaran transparent, mû non par moteur ou voile mais uniquement par la pensée. La mer de Haven, saturée de minéraux et de sels, ressemblait à une nappe de mercure liquide, ses vagues se mouvant avec lenteur. Alec remarqua que la côte où ils se trouvaient était artificielle, faite d’un matériau chimique spongieux comparable aux routes.

Zeena lui parla ensuite de son autre parent, impliqué dans la mise au point de nouvelles combinaisons. Ils pratiquèrent ensemble la méditation synchronisée : Zeena s’éleva de quelques centimètres au-dessus du sol, alors qu’Alec échoua à la suivre.

Lors d’une visite de la ville, ils utilisèrent le système de transport instantané appelé « vibe station », qui reliait chaque foyer. Les voitures comme celle qu’ils avaient utilisée n’étaient plus que des vestiges destinés aux zones non couvertes.

Alec découvrit une société sans monnaie ni commerce classique. Les habitants recevaient des crédits en fonction de leur contribution à des projets communautaires, mais un plafond empêchait toute accumulation de richesse. L’objectif était de maintenir un équilibre et d’éviter les luttes de pouvoir. Les biens s’obtenaient sur commande et étaient livrés lorsqu’ils étaient disponibles. Cette absence de matérialisme s’accordait avec l’état d’esprit d’un peuple qui semblait peu attaché à la possession.

La ville de Nepalesa, où vivaient près de cinq millions d’habitants, lui apparut immense mais harmonieuse, sans gratte-ciel oppressants. Ce qui l’impressionna le plus fut la vision des gigantesques pyramides de cristal ou de verre blanc qui contenaient, disait-on, l’intégralité du savoir des Havenites. Alec fut ravi d’apprendre qu’il serait autorisé à pénétrer dans l’une d’elles et à consulter leurs archives.

Alec comprit clairement que le monde de Haven où il se trouvait n’était pas situé dans la même trame temporelle que la Terre actuelle. Autrefois, peut-être, les deux réalités avaient coïncidé, mais Haven se trouvait désormais dans l’avenir. Pour consulter des informations relatives à l’histoire ancienne de la Terre, Alec devait donc explorer les archives les plus anciennes des Havenites, en tenant compte des différences entre leurs cycles temporels et les nôtres.

Ces archives révélaient un moment clé, environ 12 000 ans en arrière, correspondant à l’époque des grandes expériences dimensionnelles menées par Haven. Les documents devenaient confus à cette période, ce qui indiquait qu’un événement majeur et inattendu avait bouleversé leur planète. Alec constata des parallèles frappants avec la Terre, qui connut également des bouleversements à cette époque. Les Havenites considéraient même notre système solaire comme leur ancien foyer.

Les archives expliquaient que la Terre n’avait pas toujours eu sa Lune actuelle. Avant son apparition récente, autour de 12 000 ans, une autre lune, plus proche et plus rapide, accompagnait la Terre. Ce satellite était en réalité une petite planète, une « mini-Terre », qui avait refroidi plus vite et hébergé la vie bien avant notre globe. Certaines de ses espèces intelligentes, technologiquement avancées, avaient développé des vaisseaux-fusées rudimentaires des dizaines de milliers d’années avant que l’humanité n’en ait le concept. Elles parcouraient sans peine la courte distance jusqu’à la Terre, et des artefacts anciens, notamment en Amérique centrale et du Sud, témoignent selon Alec de ces visites.

Cette lune disparut soudainement. Contrairement aux hypothèses terrestres qui l’associent à un cataclysme et au mythe d’Atlantis, les archives affirmaient qu’elle ne s’écrasa pas sur Terre, mais fut remplacée par une autre. Certains indices suggèrent même que la Terre a connu une période sans lune. Le grand basculement eut lieu quand Haven lui-même effectua son saut dimensionnel : en quittant notre réalité, ce monde disparut de l’orbite terrestre où il se trouvait autrefois comme satellite. L’espace laissé vide attira une nouvelle lune, beaucoup plus ancienne, qui devint notre compagne actuelle.

Dans ce même intervalle, un autre bouleversement se produisit : Vénus surgit dans le système solaire interne, comme venue de nulle part. Son apparition ne remonte qu’à quelques millénaires, ce que confirment les textes anciens qui n’en font pas mention avant une époque relativement récente. Certains théoriciens terrestres ont supposé que Vénus avait entraîné la nouvelle Lune vers la Terre, mais les archives de Haven ne l’attestaient pas. Elles indiquaient seulement que Vénus faillit emporter la Lune actuelle, ce qui expliquerait son orbite anormalement large et lente.

Selon Alec, ces révélations éclairaient différemment des faits connus : les roches lunaires ramenées par les astronautes ont montré que la Lune est plus vieille que la Terre, une anomalie jamais expliquée par la science officielle. Pour lui, cette situation confirme que notre satellite actuel est bien le vestige de Haven, vieilli de plusieurs centaines de millions d’années par son saut dimensionnel.

Les conséquences du départ de Haven ne se limitèrent pas à la Lune. La Terre subit alors de profonds bouleversements : chevauchements temporels, vortex, failles dimensionnelles, séismes, raz-de-marée, et probablement l’effondrement de la civilisation atlante. Ces anomalies altérèrent aussi le réseau énergétique terrestre utilisé par les visiteurs extraterrestres pour leurs déplacements. Les effets de ces perturbations perdurèrent des millénaires et seraient seulement en cours de réparation grâce à l’intervention de techniciens de Haven et d’autres mondes alliés. Alec nota que ces phénomènes se concentraient près des latitudes 19,5°, dont la zone du Triangle des Bermudes, correspondant à des régions autrefois peuplées et à haut niveau culturel.

Dans le bâtiment pyramidal où il consulta ces archives, Alec observa aussi une profusion de plantes cultivées à l’intérieur, ressemblant à des espèces tropicales terrestres. Leur toucher et leur forme lui évoquaient des souvenirs enfouis, comme s’il les avait déjà connus. Zeena l’encourageait silencieusement à se souvenir, sans influencer le processus.

Enfin, une discussion avec Jarze et Zeena élargit le propos. Jarze expliqua qu’il existe des moyens plus efficaces que la radioastronomie pour détecter la vie extraterrestre : toute entité consciente émet des niveaux d’intelligence mesurables, des milliers de fois supérieurs à ceux de la matière inanimée. Ainsi, même des formes de vie dans d’autres dimensions peuvent être détectées par leurs pensées. Jarze rappela que l’esprit humain possède naturellement cette faculté, mais que les humains la déforment en expériences religieuses au lieu de l’utiliser comme outil d’évolution. Elle ajouta que, dans un univers fait d’illusions vibratoires, d’autres mondes peuvent coexister à nos côtés, invisibles et impalpables, mais néanmoins réels.

Alec Newald raconte qu’il ne ressentait plus le besoin de dormir, et qu’au matin de sa seule journée entière passée sur Haven, il fut décidé avec Zeena de partir pour une excursion dans le désert. Pour cette sortie, ils utilisèrent une voiture étrange, surnommée par lui le « Dan Dare Special ». Elle avait une forme vaguement pyramidale, sans roues, flottant à quelques centimètres au-dessus du sol. Sa partie supérieure était transparente et teintée, la partie inférieure opaque. Le véhicule fonctionnait par une combinaison de télépathie et de répulsion magnétique. Zeena expliqua qu’il pouvait en contrôler la direction via un curseur manuel, car il n’était pas encore en mesure de le faire par la seule pensée. Le guidage était précis, la voiture suivant les routes en matériau synthétique, probablement enrichi de composants magnétiques, avec un système de repérage intégré qui évoquait pour Alec une forme avancée de navigation. La conduite donnait la sensation de voler très bas, tant la surface était lisse et l’absence de contact avec le sol frappante. Alec soupçonnait que l’engin pouvait atteindre des vitesses impressionnantes, et il nota un témoin lumineux semblant indiquer qu’ils franchissaient des limites de sécurité, ce qui ne surprenait guère venant de Zeena.

La voiture, ou « Dan Dare Special »
La voiture, ou « Dan Dare Special »

Durant le trajet, Zeena aborda un sujet personnel et délicat. Elle révéla à Alec que les tests effectués à bord du transporteur avaient montré un intérêt particulier pour son système immunitaire. Certains humains avaient déjà été testés, mais Alec possédait des qualités rares et précieuses, liées à des facultés latentes chez l’humanité, qui avaient fait de lui un candidat compatible pour leur programme de reproduction. Elle lui demanda de réfléchir à la possibilité de participer à ce programme avec elle, en insistant sur le fait qu’il n’était pas obligé d’accepter et que cette expérience ne se réduisait pas à cela. Alec ressentit la gravité de sa demande, mais il répondit sans hésiter qu’il était d’accord, conscient qu’il avait envisagé cette idée depuis que Zeena lui en avait parlé à bord du transporteur.

Pour illustrer ce que Zeena évoquait au sujet de ses qualités particulières, Alec revécut plusieurs souvenirs où il avait échappé à la mort. D’abord adolescent, lorsqu’un mât de bateau équipé de câbles en acier entra en contact avec une prise électrique, le traversant d’une décharge de 240 volts qui aurait dû lui être fatale. Ensuite, lors de régates en mer, quand son embarcation chavira dans une eau glacée et qu’il se retrouva si engourdi qu’il eut la sensation de quitter son corps, comme s’il observait la scène à distance. Enfin, plus tard, au volant d’une monoplace de course, il survécut à un accident spectaculaire qui l’aurait normalement tué, sa voiture se renversant et se retrouvant coincée dans un fossé. Ces expériences renforçaient l’idée qu’il possédait une faculté à sortir de son corps et à survivre à des situations extrêmes. Pour les êtres de Haven, cela correspondait à un potentiel mental encore peu développé chez les humains, mais précieux pour leur avenir et leur évolution.

Cette capacité d’interaction entre l’esprit et l’environnement physique, perceptible chez Alec en situation limite, intéressait particulièrement les Anciens. Zeena expliqua que cela faisait partie des qualités recherchées dans le cadre de leur programme. Alec, malgré son appréhension, confirma son accord pour y participer. Zeena, soulagée, lui proposa ensuite de poursuivre leur voyage vers un endroit qu’elle affectionnait dans le désert, en lui promettant de reparler plus en détail du programme le soir même.

Alec et Zeena quittèrent la ville pour s’enfoncer vers le désert. Aux abords, le paysage paraissait encore proche de certaines régions terrestres, avec une végétation rare, des buissons bas et des collines douces, mais aucun arbre ni relief important. À environ 80 miles, le décor devint totalement désertique : un sol rouge-brun, rocailleux, sec comme jamais Alec n’en avait vu, évoquant Mars. L’air était immobile et brûlant, si intense que même les combinaisons protectrices laissaient passer la chaleur. Ils mirent des protections oculaires supplémentaires avant de poursuivre. Le sol, recouvert de poussière fine, ressemblait davantage à une croûte vitrifiée ou à de la poterie émaillée, et les roches donnaient l’impression d’avoir été fondues. Le silence absolu renforçait le sentiment d’étrangeté, rappelant à Alec qu’il se trouvait sur une autre planète.

Guidé par Zeena, il découvrit un immense canyon, plus vaste que le Grand Canyon terrestre. Selon elle, cette faille de près de quatre miles de profondeur s’était ouverte lors des expériences dimensionnelles menées des millénaires auparavant. Depuis, Haven n’avait plus connu de séismes. Ils s’assirent ensemble pour contempler le paysage, moment où Zeena se rapprocha de lui et tenta une expérience : elle l’embrassa sur les lèvres, intriguée par ce geste humain dont ils avaient parlé à bord du transporteur. Surprise pour tous deux, Alec décida de prolonger l’expérience par un contact plus intime. Zeena reconnut qu’il y avait bien une différence mais avoua ne pas en ressentir grand-chose, alors qu’Alec, lui, en fut fortement troublé. Pour elle, cela restait avant tout un test de curiosité.

En quittant le site, Alec voulut examiner des roches en hauteur mais glissa et se blessa légèrement au visage, endommageant sa combinaison. Zeena, alarmée, insista pour qu’il protège immédiatement la zone exposée, expliquant que sans la protection du costume, l’intensité du soleil aurait rapidement des effets irréversibles. Alec conserva d’ailleurs une marque persistante de cette brûlure comme souvenir physique de son séjour. Cet incident força à lui attribuer un nouveau vêtement et écourta ses visites.

De retour dans la maison familiale, les parents de Zeena s’inquiétèrent aussi pour lui, preuve de l’importance qu’ils accordaient à l’atmosphère de leur monde. Cette discussion conduisit Alec à réfléchir à la fragilité de l’environnement terrestre, notamment à la dégradation de la couche d’ozone, et à s’interroger : si les habitants de Haven devaient un jour revenir sur Terre, ne passeraient-ils pas d’un danger à un autre, quittant un monde difficile pour retrouver une planète elle-même menacée ?

Alec partagea un moment privilégié avec Zeena et ses parents, les Anciens, au cours duquel ils abordèrent de nombreux sujets. La situation était paradoxale : lui, l’« observé », avait l’impression d’étudier à son tour ces êtres qui semblaient l’examiner. Ce qui le frappa d’abord fut que même les Anciens, êtres immensément intelligents et d’un esprit d’une puissance écrasante, étaient intrigués par Zeena. Cette nouvelle génération montrait une capacité émotionnelle inconnue jusque-là sur Haven, et ni elle ni ses parents ne savaient encore où cela pouvait la mener. Alec eut même le sentiment que ces êtres supérieurs attendaient de lui, humain pourtant bien moins évolué intellectuellement, des pistes pour comprendre cette dimension affective.

Alec fit la connaissance des amis proches de Zeena. La première, Mahirishi, légèrement plus petite que Zeena et dotée de grands yeux encore plus marqués, travaillait dans un laboratoire hydroponique récemment créé pour assurer une sécurité alimentaire en cas de besoin pour certains descendants issus des programmes de reproduction. Elle se montrait admirative du courage de Zeena qui s’était portée volontaire pour ce programme, admettant qu’elle hésitait encore mais qu’elle suivrait peut-être son exemple.

Le deuxième ami, un homme plus petit que Zeena et au cou long et aux gestes nerveux, participait directement à ce programme. Alec profita de son temps avec lui pour l’interroger en détail. L’ami lui assura que sa propre implication ne comporterait aucun danger et que Zeena risquait peu, même si leurs recherches pour accélérer l’évolution d’une race plus robuste avaient atteint des limites. Ces conversations confirmèrent à Alec que la mission de Zeena représentait un enjeu majeur, car l’espèce, encore jeune dans sa nouvelle forme, n’avait pas plus de quarante années terrestres de recul. On craignait que les manipulations ne réduisent leur longévité ou leurs capacités mentales, mais l’inaction menaçait aussi leur survie.

Dans la salle de réunion, Alec fut surpris de voir combien sa présence d’« alien » passait inaperçue. Quelques regards curieux lui étaient adressés, mais sans insistance. Certains habitants lui posèrent des questions sur la vie terrestre, intrigués par nos journées si courtes, le besoin de dormir un tiers du temps ou encore la croissance vertigineuse de notre population. Ses réponses semblèrent davantage semer la confusion qu’éclairer, et Alec perçut leur jugement mitigé sur l’humanité.

Avec Mahirishi, Alec recueillit aussi des anecdotes sur Zeena. Elle se distinguait dès l’école par son esprit critique, son exigence de preuves et sa créativité pour chercher de nouvelles solutions. Sa réussite l’avait naturellement conduite vers une place dans les projets de relocalisation vers la Terre, puisque les Anciens, trop attachés à leur dimension, ne pourraient s’y installer eux-mêmes. Mahirishi confirma aussi que Zeena avait déjà fait un premier voyage sur Terre un an auparavant, expérience qui l’avait préparée à son rôle actuel.

À ce stade, la perspective de l’expérience était connue dans la communauté. Alec et Zeena suscitaient l’intérêt, parfois comme des célébrités. Leurs amis venaient les saluer, les encourager et souhaiter bonne chance à Zeena. Jarze et Theurus, les parents Anciens, conversèrent ensuite plus longuement avec Alec, l’interrogeant sur sa vie et ses épreuves. Ils se montrèrent attentifs et bienveillants, renforçant chez lui l’impression que leur société, empreinte de douceur et de compréhension, représentait un modèle supérieur à celui de la Terre.

Peu avant l’aube, Alec et Zeena partirent seuls pour une excursion côtière, profitant de leurs dernières heures ensemble. Ils observèrent le lever de leur soleil rougeoyant, dont l’avenir condamnait Haven à terme, puisqu’il finirait par engloutir la planète avant de s’éteindre. Alec songea à l’urgence pour ces êtres de trouver refuge ailleurs, peut-être sur Terre. Malgré cette ombre, il goûta la sérénité de ce moment partagé avec Zeena, sur une mer calme et scintillante, avant que leurs obligations et les visites ne reprennent.

Alec et Zeena prirent la route côtière, non pour visiter mais pour savourer leurs dernières heures ensemble, à l’écart des amis et de la famille avant leur rendez-vous crucial au laboratoire. Le véhicule, réglé en mode automatique, glissait sans effort. Ils se rappelèrent en riant leur essai en mode manuel la veille, Alec comparant les voitures terrestres et de Haven comme deux choses totalement différentes.

Le voyage donna lieu à des confidences plus intimes. Zeena se remémora une aventure de jeunesse avec ses amis Mahirishi et Myron. À quinze ans, ils avaient tenté de traverser une mer locale de près de 1 000 milles nautiques uniquement par la force de leur esprit, sans assistance extérieure. Mais Mahirishi, sujette au mal de mer, tomba malade dès le premier jour, et leur embarcation commença à fuir. Après une nuit difficile, ils atteignirent une petite île où ils purent réparer le bateau et reprendre courage. Pourtant, les jours suivants, une inquiétante série de heurts contre la coque au crépuscule les paralysa de peur. La troisième nuit, une lumière jaillit des profondeurs et une tête surgit à la surface : il s’agissait du père de Mahirishi et d’un des parents de Myron, qui, à bord d’un submersible, les suivaient depuis le départ pour les surveiller et leur donner une leçon. Cette frayeur resta longtemps mémorable, et Alec et Zeena rirent ensemble du récit.

Ils s’arrêtèrent ensuite sur une plage naturelle, rare vision sur ce monde où la plupart des paysages étaient artificiels. Le sable brun, fin et doux, contrastait avec la rudesse des roches voisines. Assis côte à côte, bercés par le clapotis des vagues, ils ressentirent une mélancolie muette, conscients que leur temps ensemble touchait à sa fin. Alec songea à rester, mais réalisa que leurs différences fondamentales rendaient cette idée illusoire.

Ils poursuivirent vers une presqu’île où Zeena souhaitait lui montrer une source d’eau douce. Après une courte ascension, Alec découvrit des cristaux dorés qu’il prit pour de l’or, mais Zeena lui expliqua qu’il s’agissait de pyrite, du « faux or ». C’est de là qu’il ramena plus tard deux échantillons, retrouvés dans sa voiture à son retour sur Terre. Autour de la source, l’eau profonde, les roches tranchantes veinées de quartz et les plantes translucides en forme de sphères gélatineuses composaient un décor étrange. Un petit plateau menait à une cascade dont l’eau, poussée par la faible gravité et la brise, semblait s’élever plutôt que chuter. Dans certains recoins à l’ombre, de la glace persistait encore, signe de nuits glaciales.

Le temps les pressa et ils durent revenir en hâte vers la ville pour passer des tests supplémentaires. Alec devait se préparer à son départ prévu pour la nuit même. Zeena évoqua alors le protocole prévu pour son futur enfant : dès la naissance, il serait placé dans des conditions simulant celles de la Terre et, si les résultats étaient encourageants, envoyé sur notre planète pour y poursuivre des évaluations. Alec plaisanta qu’elle devrait s’arrêter boire un café en passant au-dessus de chez lui, une remarque qui fit éclater un dernier rire entre eux.

Alec Newald raconte les dernières étapes de son séjour sur Haven et son retour. Dans sa chambre, il examine des échantillons de roche ramassés dans le désert, qui ressemblent à de la céramique vitrifiée mais se révèlent être un matériau étrange, à la texture isolante et à la dureté supérieure à celle du verre. Alec soupçonne qu’il s’agit des vestiges d’anciennes structures détruites par une catastrophe majeure liée aux expérimentations dimensionnelles des Havenites. Il s’interroge sur le sens de cette découverte, y voyant peut-être un avertissement concernant l’avenir de la Terre.

Il doit ensuite échanger sa combinaison dorée pour une combinaison bleue dans un laboratoire souterrain. Alec réfléchit aux propriétés des combinaisons : la dorée, riche en or, filtrerait les rayons solaires et protègerait la santé, tandis que la bleue pourrait renforcer certains effets énergétiques liés aux structures pyramidales. Il rapproche cela de références égyptiennes (figures peintes en bleu, importance du lapis-lazuli) et d’expériences connues avec le magnétisme des lames de rasoir dans les pyramides.

Il revient aussi sur son rôle dans le programme de reproduction des Havenites. Les mâles humains compatibles sont rares, et il comprend que son choix n’est pas dû au hasard mais à une sélection planifiée depuis son enfance, liée à ses caractéristiques biologiques, comme son sang de groupe A négatif et son harmonie vibratoire. Cela confirme que son enlèvement n’avait rien d’accidentel.

Vient ensuite le moment des adieux avec Zeena, très émouvants. Alec a le sentiment de quitter un foyer plutôt que de rentrer chez lui. Zeena lui laisse un dernier message énigmatique : oublier les horreurs vues sur Haven, mais ne pas se cacher de la lumière du Soleil une fois revenu sur Terre.

« Oublie l’abomination que tu as vue ici. Quand tu seras rentré chez toi, avec toute la prudence et le bon sens nécessaires, laisse le Soleil voir tes yeux. Malgré ce que d’autres pourront dire, ne te cache pas d’un ami. »

À bord du vaisseau, Alec rencontre Yarvitie, un hybride proche de Zeena. Celui-ci lui explique que la matière n’est qu’une concentration d’ondes énergétiques issues de pensées intelligentes, et que l’univers entier peut être vu comme une conscience unique, un « grand esprit » que les humains appellent Dieu. Selon lui, voyager dans le temps ou dans l’espace revient à se déplacer à travers une pensée. Yarvitie avertit aussi des dangers du voyage temporel, comme le risque de se retrouver « en dehors » de sa propre ligne de temps.

Extraits :

Alec : « Un ami à moi, Zeena 5, qui est l’un des vôtres, m’a dit que vous deviez changer de niveau de densité avant de pouvoir voyager dans le temps sur de grandes distances. Cela semble être beaucoup d’efforts à fournir rien que pour voyager dans le temps », suggérai-je.

Yarvitie : Pour comprendre les sujets du voyage dans le temps et du transfert de matière à travers l’espace, il faut d’abord comprendre que rien dans cet univers n’est solide. Par conséquent, il y a très peu de différence entre ces deux formes de voyage. Peut-être la meilleure façon pour toi de comprendre ce que je dis est d’imaginer l’univers comme étant constitué uniquement de formes d’ondes, des vibrations microscopiques ou de petites ondes d’énergie trop petites pour être vues. Si tu peux imaginer ces ondes voyageant dans de nombreuses directions différentes en même temps, alors tu dois réaliser que tôt ou tard elles se rencontreront et se croiseront. Quand cela se produit, elles deviennent plus denses au point de croisement. Si suffisamment d’ondes se croisent, tu obtiens bientôt ce que tu comprends comme de la matière, ou un ensemble de micro-ondes suffisamment dense pour être visible.

La matière attire la matière, ou, en réalité, ces petites ondes sont une forme d’énergie électromagnétique qui semble voyager sous forme de lignes filamenteuses ou de rubans de force. Elles s’attirent entre elles et constituent une force que vous appelez gravité. À mesure que la matière se forme, certaines parties deviennent plus compressées que d’autres, ainsi naissent les différents éléments, tels que vous les connaissez, dans l’univers. Cependant, si tu arrêtes et démontes tous ces éléments, tu découvriras qu’ils ne sont rien d’autre que de petites ondes d’énergie à nouveau et qu’ils n’ont pas de forme solide réelle.

À présent, voici la partie qui pourrait te surprendre, car nos études ont montré que ces ondes, à leur origine, ne sont rien d’autre qu’une pensée très intelligente et très puissante. Voilà pourquoi tes pensées sont importantes : elles deviennent toutes une avec l’univers et font de lui ce qu’il est. Car, en essence, l’univers n’est qu’une immense pensée intelligente, et à mesure que la pensée consciente grandit et s’étend dans cet univers, l’univers lui-même s’étend. Nous faisons parfois référence à ce vaste assemblage d’énergie émise comme au “Tout-Ce-Qui-Est”, la grande pensée universelle unique. Votre peuple préfère l’appeler “Dieu”, je crois.

Ainsi, tu vois, il est vrai lorsqu’on dit que toutes choses commencent par une pensée. Quand tu voyages à travers le temps ou l’espace, tu ne fais rien de plus que voyager à travers une pensée. Pour y parvenir, eh bien, il est préférable que ton corps physique ait aussi peu de substance que possible, afin de devenir un avec cette pensée. Si tu veux vraiment savoir où tu es et ce qu’est cet univers, peut-être devrais-tu imaginer que tu es dans la tête de quelqu’un et que tu fais simplement partie des idées ou pensées de ce quelqu’un. Peut-être que ce quelqu’un est ton Dieu ! Voilà tout ce que je peux raisonnablement attendre de ta compréhension à ce stade de ta quête de savoir.

[…]

Yarvitie : « Le voyage dans le temps a également rendu le voyage spatial instantané pour nous, et nous n’utilisons désormais plus les anciennes méthodes de manipulation de la gravité. »

Il évoque les expériences ratées des ancêtres qui auraient provoqué la destruction de leur planète d’origine, Khyber, en manipulant l’antimatière.

Yarvitie confirme que d’autres civilisations interagissent avec l’humanité, notamment les Zétas ou « Gris », souvent présents plus activement que les Havenites. Il explique que certains aident aux « réparations » prévues pour 1993, une intervention corrective qui sera « pour notre bien » mais aussi pour « leur bien » si ils ont la chance un jour de pouvoir vivre sur la Terre en partage avec nous. D’autres entretiennent des rapports avec les gouvernements terrestres, dans un climat de méfiance.

Alec poursuit ses discussions, parfois avec Millie, et se prépare à son retour. Il doit subir un processus de transmutation pour retrouver sa densité terrestre, ce qui l’oblige à passer plus de vingt-quatre heures dans un état de « fantôme doré ». Finalement, il réapparaît à Auckland, mais il comprend vite que son aventure n’est pas terminée : ce qu’il a vécu sur Haven n’était que le prélude à de nouveaux événements extraordinaires sur Terre.

Après son retour, Alec Newald raconte comment sa vie bascule : des individus (probablement des agents ou des personnes se faisant passer pour tels) se mettent à le surveiller et à le harceler parce qu’ils croient qu’il détient des informations gênantes sur des visiteurs extra-planétaires. D’abord discret pendant presque un an, il reprend confiance et réaménage sa vie, mais il remarque bientôt une voiture suspecte postée au bout de sa rue à plusieurs reprises, signe qu’il est suivi. Il décide de déménager, non par fuite mais par choix.

Peu après, des hommes viennent le voir et l’invitent à une « débriefing » en prétendant que ses connaissances sont importantes pour la défense de la Terre. Alec refuse, méfiant face à leurs méthodes et motifs. En représailles ou pour le contraindre, on orchestre alors un « montage » judiciaire. Alec a vécu de commerce automobile. Or un certain « Jeff Wright » (probablement un pseudonyme, et probablement lié aux mêmes autorités) lui propose d’acheter des voitures japonaises d'occasion à de bons prix à fin de revente. Rien n'était anormal pour quelqu'un qui faisait du commerce automobile. Alec commence à acheter quelques véhicules à bon prix, sans se douter que plusieurs sont en fait volés. C'est lorqu'on l'accuse de recel de voitures volées 6 mois plus tard qu'il comprend qu'il s'est fait piéger.

Les événements judiciaires s’enchaînent : la police est activée, les convocations et les contraintes se multiplient (y compris l’obligation humiliante de se présenter quotidiennement au poste), et Alec est mis en faillite, perdant la plupart de ses biens. Le dossier traîne de manière anormale pendant près de deux ans avec plus de vingt audiences, des retards constants, des charges floues et des dysfonctionnements procéduraux (empreintes, témoins non poursuivis, absence d’enquêtes sur d’autres impliqués). Alec perçoit l’ensemble comme une campagne de harcèlement destinée à le briser psychologiquement et financièrement, plutôt qu’à rendre justice.

Le procès final (avec jury) dure une semaine et se termine par une condamnation ; Alec doit purger une peine (il fera la moitié d’une peine de douze mois). Il déplore l’inégalité de moyens (avocat commis d’office inefficace) et l’absence de couverture médiatique. Il estime que le dossier était manipulé d’avance et que toutes les démarches ont été conçues pour l’isoler et l’empêcher de parler.

Pendant cette période d’acharnement, des événements internationaux semblent corroborer une activité accrue autour d’OVNIs en 1992–1993 (Alec cite un rapport sur des opérations navales conjuguées, suivis d’objets entrant dans la mer près d’Islande, recherche de navires manquants, observations lumineuses au-dessus d’une flotte, et la panne du satellite Landsat-6 en 1993). Il suggère que ces événements ont pu intensifier la nervosité et les actions des services militaires/agences, expliquant en partie leur acharnement à obtenir des renseignements sur les visiteurs stellaires.

Après l’incarcération, Alec est convoqué dans une prison de sécurité minimale où on lui propose (à mots couverts) des arrangements s’il coopère.

Il raconte ensuite un épisode précis de l’hiver 1993, alors qu’il était emprisonné à Rangipo, en Nouvelle-Zélande, pour avoir refusé de trahir ses contacts extraterrestres. Un jour, on le convoqua dans une salle d’interrogatoire. Après un long moment d’attente, deux hommes massifs firent leur entrée, l’un avec un accent sud-africain, l’autre néo-zélandais. Ils lui parlèrent d’un événement supposé survenu entre 1989 et 1991 : un afflux d’ovnis dans l’espace terrestre, dont l’un aurait été abattu ou se serait écrasé en Afrique du Sud. Ils lui présentèrent ensuite des feuillets couverts de glyphes étranges, ainsi qu’un petit objet brun, de la taille d’une boîte d’allumettes, aux bords arrondis et gravé de symboles similaires. Selon eux, il aurait été trouvé à proximité d’un dispositif tubulaire ressemblant à une sorte de « pod » pouvant contenir un corps.

Alec, troublé par la vision de cet artefact, ressentit une vague d’images mentales et de souvenirs enfouis, au point d’en être physiquement secoué. Il se garda cependant de donner aux interrogateurs les réponses qu’ils espéraient. Face à son silence, ils lui proposèrent même une libération anticipée s’il acceptait de collaborer, ce qu’il refusa fermement. Il leur rappela au contraire que leurs maîtres disposaient de peu de temps, et que des bouleversements planétaires approchaient. L’entretien s’acheva sur une phrase lourde de sens : « Ce n’est pas fini », prononcée par l’homme au fort accent sud-africain.

De retour dans sa cellule, Alec rédigea sans interruption jusqu’à l’aube, posant les bases du manuscrit de CoEvolution. Il ressentait un mélange de lucidité et de pressentiments sur l’avenir, convaincu que les années à venir apporteraient d’étranges révélations et de graves bouleversements. Quelques mois plus tard, en février 1994, il recouvra la liberté. Bien qu’il eût perdu tous ses biens matériels, il éprouvait une impression de délivrance encore plus forte, celle d’un double sentiment de liberté intérieure. L’homme sud-africain avait tenté d’établir un contact personnel avec lui, allant jusqu’à lui glisser discrètement un papier avec ses coordonnées et la mention « J’ai communiqué avec l’un d’eux », mais Alec rejeta ce geste, craignant un piège. Pour lui, cette page se referma alors, même si les paroles entendues résonnaient encore comme un avertissement.

Après sa libération de prison en janvier 1994, Alec Newald commence à se replonger sérieusement dans ses notes accumulées depuis son expérience de 1989. Plus installé dans sa vie familiale, il entreprend des recherches sur d’autres récits d’abduction pour comparer avec le sien. Rapidement, il constate que son expérience diffère fortement des cas rapportés, notamment à cause de la présence d’êtres bleus et de la spécificité du contexte de Haven. Perplexe, il se demande qui ils sont vraiment, et pourquoi son vécu semble unique.

En quête de réponses, il contacte une femme d’Auckland, Daisy Kirkby, qui anime un groupe de soutien pour abductés. Daisy devient une aide précieuse : elle lui fournit des livres, l’encourage à parler, l’introduit auprès d’autres témoins et l’amène même à partager son histoire en public au bout d’un an. Elle lui présente aussi une hypnothérapeute, Lorraine Carter, dont les séances ouvrent des pans de mémoire et de compréhension plus vastes. Alec insiste sur la sincérité et la qualité humaine de ces personnes, y voyant un élément digne d’étude en soi.

Alec Newald décrit comment, grâce à l’hypnothérapie et à des rêves récurrents d’une grande intensité, il a retrouvé des souvenirs d’enfance qu’il croyait disparus. Ces réminiscences concernent des événements survenus vers l’âge de cinq ans, au moment où il commençait à aller seul à l’école. Un jour, alors qu’il traversait un parc, il aperçut une mouette immobile et pensa pouvoir la saisir. C’est alors qu’une lumière éclatante apparut, si forte qu’il dut protéger ses yeux. De cette clarté surgirent trois petites entités lumineuses, dorées, que son esprit d’enfant interpréta comme des fées. Elles n’étaient pas plus grandes que lui, semblaient familières et l’invitèrent à les suivre sans provoquer de peur.

Les êtres lui remirent un objet qu’il appela une « boîte triangulaire », probablement une pyramide ou un tétraèdre. Ils lui demandèrent de regarder à l’intérieur. La première fois, rien ne se produisit, mais à la seconde tentative il fut pris de vertige et eut la sensation de tomber, comme dans un rêve. En réalité, il accéda à un autre monde, un univers vibrant de verdure, de rivières, de lacs et de constructions étranges. Certaines étaient de vastes pyramides de cristal, d’autres des tours coiffées de sphères lumineuses, d’autres encore avaient l’aspect de coquillages. Les entités lui expliquèrent que ces bâtiments n’étaient pas construits mais cultivés, « grandis » comme des organismes vivants, souvent de couleur nacrée.

Alec se souvenait aussi avoir rencontré d’autres enfants dans ce monde. Ils jouaient ensemble à un jeu où l’un d’eux, placé au centre d’un cercle formé par les autres, s’élevait lentement dans les airs. Lui-même participa et garda une impression inoubliable de cette expérience. Dans les maisons rondes qu’il visita, il remarqua une lueur diffuse sans source lumineuse visible. On lui expliqua que ces habitations étaient des organismes vivants mêlant caractéristiques végétales et animales. Elles produisaient de la lumière par phosphorescence, régulaient leur propre température et étaient indestructibles une fois arrivées à maturité. Cette notion, surprenante pour un adulte, lui semblait naturelle et acceptable dans son esprit d’enfant.

Ces expériences répétées se faisaient à travers un passage particulier : les pyramides. Elles servaient à la fois d’écoles de connaissance et de portes vers d’autres réalités. En entrant, Alec ressentait toujours un vertige, attribué par ses interlocuteurs à l’usage d’une « route magnétique à travers le temps », perturbant sa boussole intérieure. Il se posait souvent la question de savoir quelle partie de lui traversait réellement ces portes, puisque la matière physique n’était pas censée passer. À chaque visite, il posait de nombreuses questions et recevait des explications, bien qu’en grandissant il en ait conservé de moins en moins de souvenirs.

Ces réminiscences d’enfance lui firent comprendre que, même très jeune, il avait été en contact avec des mondes parallèles et que ces expériences avaient façonné sa perception du réel. Elles renforçaient aussi le lien avec ses expériences de 1989, comme si tout faisait partie d’un continuum de rencontres et d’apprentissages guidés par des intelligences extérieures.

Alec Newald expose une vision très différente de l’univers et de ses lois. Selon ce qu’il dit avoir compris de ses expériences, les galaxies ne sont pas dispersées de manière aléatoire mais reliées entre elles par des sortes de rubans d’énergie, véritables autoroutes cosmiques empruntées par certains voyageurs spatiaux. Ces vaisseaux, transformés en impulsions de lumière ou d’électricité, se déplacent à des vitesses fantastiques en utilisant l’énergie naturelle de l’univers. Alec évoque l’existence de « vaisseaux de lumière », entités à la fois technologiques et vivantes, fondées sur une base cristalline. Leur caractère biologique leur permet de se régénérer après un passage par des portes dimensionnelles, comparées à des trous noirs. Comme les pyramides, qui auraient la capacité de reconstituer la matière et de transmettre sous diverses formes (ondes, images, conscience), ces vaisseaux assurent la continuité des formes au-delà des transitions spatio-temporelles.

Il insiste sur le rôle central du magnétisme, force encore mal comprise sur Terre. D’après ce qu’il explique, la lumière combinée au magnétisme est à l’origine des formes de matière. Les trous noirs redistribuent énergie et matière, maintenant un équilibre cosmique en alimentant notamment les étoiles et planètes massives. Alec suggère même que notre Soleil reçoit en permanence de l’énergie d’un trou noir situé ailleurs dans l’espace-temps, voire dans un univers parallèle. Cette énergie pourrait se manifester sous des formes que nos instruments actuels ne savent pas détecter. Il ouvre aussi l’idée d’une coexistence possible avec des planètes ou étoiles situées dans d’autres dimensions, invisibles pour nous mais bien réelles.

Commentaire personnel :

L’existence de chemins magnétiques reliant les astres et mondes et servant de voie de circulation et d’une conception du magnétisme lié à la gravité est partagé avec de nombreux autres contacts d’autres races : Iarga, Klermer, Koldas, Pléiadiens de Erra, Clarion, Inxtria, Vénusiens, …

De même l’usage de trous noirs pour voyager est une notion présente dans les contacts de Koldas, Elyseum, Inxtria par exemple.

Cette compréhension l’amène à reconsidérer certaines légendes extraterrestres, notamment celle de Zeena et des siens qui auraient pour origine un cinquième monde de notre système solaire. L’étude de la ceinture d’astéroïdes nourrit cette hypothèse : les blocs massifs qui la composent, dont certains contiennent eau, glace, diamants ou organismes fossilisés, pourraient être les restes d’une planète jadis habitable et riche en eau. Alec voit là une preuve possible que la vie a existé ailleurs dans notre système solaire.

Alec Newald raconte la suite de son échange avec l’entité qu’il décide d’appeler Zeena, préférant ce prénom plus humain à son appellation originelle « Z-5 ». Zeena lui explique qu’il ne se souvient pas consciemment de ses enseignements passés mais que son « moi supérieur » n’oublie rien. Selon elle, en suivant ses passions et ses élans intérieurs, Alec a évité d’accumuler des énergies négatives, lesquelles sont responsables de la majorité des maladies humaines. Elle souligne son étonnante santé, faisant de lui une sorte d’« expérience vivante » utile à leur compréhension des conditions terrestres, car ses semblables souffrent rapidement au contact des forces négatives présentes sur Terre.

Zeena évoque ensuite une tentative passée de colonisation sur Terre par son peuple. Ils avaient établi une base sur l’île de Southern Thule, dans l’Atlantique Sud, avec l’autorisation d’une instance de gouvernement mondial. Leur but était d’expérimenter des moyens de neutraliser des toxines et une forme de « peste noire » énergétique souterraine, concentrée dans cette région glaciale. Mais leur métabolisme s’est révélé incapable de résister à ces forces, et beaucoup sont morts. L’expérience a aussi attiré une attaque militaire terrestre, ce qui les força à abandonner la base malgré les appuis de certains alliés humains, notamment en Amérique du Sud.

Zeena élargit son propos à la situation globale. Elle décrit une guerre invisible en cours, d’abord mentale, qui s’exprime déjà dans le climat terrestre par des tempêtes inhabituelles et de plus en plus violentes. Elle explique que la Terre, comme l’être humain, possède un corps et une conscience, tous deux infectés par cette force sombre. Les humains ont développé une certaine immunité contre l’infection présente dans l’atmosphère, mais pas encore contre celle enfouie dans le corps planétaire. Leur tentative à Southern Thule visait précisément à contenir ce fléau avant qu’il ne se répande. Zeena insiste : si cette énergie négative venait à s’échapper sous des climats tropicaux, il serait impossible de la maîtriser.

Elle précise que ses alliés ne sont pas ceux que les humains pourraient imaginer. Elle met en garde Alec : si des visiteurs extraterrestres venaient un jour sous l’emblème des « étoiles et rayures », ce serait une imposture dangereuse. Le signe que la guerre invisible touche à sa fin serait, selon une prédiction, la réapparition d’une monnaie adossée à l’or, élément vital pour eux autant que pour les humains.

Zeena revient ensuite sur Alec lui-même. Elle lui explique que son immunité naturelle face à ces forces obscures ne réside pas dans son corps terrestre mais dans sa conscience extérieure, une « armure » liée à son véritable être. Selon elle, Alec est en réalité l’un des leurs, incarné temporairement dans un corps humain, comparable à un éclaireur ou un pensionnaire d’un internat destiné à tester les conditions terrestres. Tous les humains seraient, d’une certaine manière, des « anges incarnés », venus d’ailleurs pour expérimenter la vie matérielle. Alec aurait choisi la Terre après être mort dans une autre vie et se serait ainsi intégré à l’humanité sans se souvenir de son origine.

Ce flot d’informations le submerge. L’idée d’être un être hybride ou un « ange » incarné le déstabilise profondément. Zeena tente de le rassurer, lui disant qu’il pourra oublier tout cela une fois de retour sur Terre, pour poursuivre sa vie sans danger. Mais Alec, troublé par ses révélations et les émotions suscitées par Zeena elle-même, demande un temps de repos. Il sent qu’il doit s’en remettre à son instinct profond, sa connexion intime avec son « moi supérieur », pour discerner s’il doit accepter ou rejeter cette vérité.

Alec Newald cherche à comprendre ses expériences d’enfance où il disparaissait parfois en allant à l’école et réapparaissait l’après-midi près d’une église, sans souvenir clair. Lors d’une conversation avec Zeena, il apprend que ses hôtes le connaissent sous un autre nom : Anu, ou AN, ce qui correspond étrangement à ses propres initiales terrestres. Pour lui, cela pourrait être un signe, une sorte de rappel lié à ses vies passées. Zeena explique que nos existences sont jalonnées de repères destinés à nous remettre en mémoire nos buts et intentions, mais que la plupart des humains ne savent pas les reconnaître.

Alec raconte ensuite un épisode marquant : un grave accident de course automobile à 27 ans. Alors que sa voiture de compétition se retourne à grande vitesse, il vit un flashback intense. Mais ce souvenir ne correspond à aucun moment de sa vie actuelle. Dans cette vision, il est projeté hors d’un vaisseau en perdition, grièvement blessé, et secouru par de grands êtres. D’abord compatissants, ils finissent par l’emporter avec ses compagnons morts dans un véhicule de transport. Alec se souvient de la souffrance, de son désir désespéré de lumière solaire et de ses tentatives de communication télépathique qui furent mal comprises, avant de mourir. Pour lui, cette vision ne pouvait être qu’une mémoire d’une autre existence.

Zeena confirme que cette scène provenait d’une vie antérieure, environ quarante ans plus tôt, où son éclaireur s’était écrasé sur Terre. Alec avait alors péri, et ce souvenir avait ressurgi dans l’accident automobile parce que la situation était similaire. Elle précise que les êtres perçus dans ce souvenir n’étaient pas forcément humains, et qu’il existe d’autres intelligences impliquées dans les affaires terrestres. Zeena ajoute qu’à son retour sur Terre, Alec risque de ne pas se souvenir de ce qu’il vit avec eux, car un processus naturel efface la plupart des expériences hors-planète, comme un rêve qui s’estompe. La seule façon de réactiver ces souvenirs est de les lui réintroduire en rêves répétés, mais cela reste difficile et incertain.

Zeena le met en garde : retrouver pleinement la mémoire de ces expériences pourrait bouleverser sa vie terrestre et l’exposer à des dangers. Alec comprend le risque, mais reste tenté. Zeena lui explique que, durant son enfance, il n’avait pas été emmené physiquement hors de la Terre mais placé dans des classes holographiques, rendu invisible aux autres pendant un court laps de temps. Ainsi, ses absences n’étaient que des décalages temporels mineurs, sauf rares exceptions. Elle insiste sur le fait qu’il a lui-même choisi cette vie avant sa naissance et que, même si certains destins paraissent difficiles, ils découlent de choix préalables.

Zeena lui propose alors une expérience plus radicale : ouvrir son esprit à son « moi intérieur » et retrouver la totalité de sa mémoire. Elle le prévient toutefois que ce processus serait comparable à une mort physique, ouvrant les mêmes portes, et qu’elle ignore comment il pourrait supporter un tel dévoilement. Alec hésite, conscient qu’une fois la vérité connue, il lui serait impossible de revenir à une vie ordinaire. Mais il se dit déjà trop engagé dans cette aventure pour reculer.

Il accepte de tenter une première approche. Pour la deuxième fois depuis le début du voyage, il perd la conscience de son corps physique et se sent flotter. Il vit une naissance étrange, comme issu du Soleil ou d’un être de feu, sans forme définie, mais conscient de la présence d’autres entités. Peu à peu, il acquiert une identité distincte et ressent le désir d’expérimenter une existence matérielle. Ce souvenir de sa première incarnation lui révèle qu’au départ, il était une conscience pure cherchant à se définir par la différence et à se développer dans la matière. L’expérience s’interrompt brutalement lorsque Zeena, incertaine de la suite à donner, préfère demander conseil à ses supérieurs avant de continuer.

Après qu’elle l’a plongé dans une brève « ouverture » de conscience, Zeena s’interrompt brusquement et disparaît. Pour Alec, cette faille humaine la rend plus attachante, mais elle le laisse aussi seul et sur ses gardes au milieu d’un équipage qui le tolère sans l’adopter. Un Ancien vient alors le chercher et l’emmène, sans un mot d’explication, sur le « pont » du transporteur. Alec observe trois Anciens assis en triangle, chacun plongeant les mains dans une matrice de lumière superposée, comme un échiquier tridimensionnel fait de lasers. Chaque geste de l’un se répercute chez les deux autres, tandis qu’un tourbillon lumineux s’élève au-dessus d’eux. Alec comprend par l’intuition plus que par l’instruction qu’ils guident un organisme vivant : le vaisseau n’est pas une machine au sens humain, mais un être cristallin qui se « désassemble » et se « réassemble » grâce à des propriétés biologiques—exactement comme un cristal qui se reforme après dissolution.

Ce déclic lui fait relier plusieurs détails : les combinaisons bleues sont elles aussi « vivantes », végétales, et cherchent spontanément à s’unir au vaisseau—d’où les étincelles qu’il ressent à chaque contact. Même la boisson dorée qui lui est imposée prend sens : un « chlorophylle » électronique, un plasma enrichi en états particuliers de métaux (or, rhodium, platine), proches de la « manne » ou de la « white powder of gold ». Alec s’interroge à demi-voix : devient-il une plante ? Cette piste, jointe à des lectures qu’il fera plus tard sur Terre, nourrit son idée que des savoirs clés sur la matière et la biologie ont été dissimulés par des élites.

Quand Zeena revient, elle paraît changée—moins assurée, plus douce. Leurs échanges se déroulent souvent dans une « salle ovale » sans angles ni éclairage visible, baignée de teintes mouvantes. Alec s’étonne de la vitesse à laquelle son esprit s’habitue à ne plus dormir, à ne plus manger, à converser sans parole… et à sentir poindre une attirance pour Zeena, qu’il tente de masquer en vain, conscient qu’elle lit ses pensées. Il revient alors à la grande question interrompue : la vie avant la vie. Zeena explique qu’un des freins majeurs à un contact plus large avec les Terriens est leur vision tronquée d’eux-mêmes. La science terrestre est compartimentée et sous influence ; la dimension non physique de l’existence a été écartée aussi bien par les institutions scientifiques que religieuses. Sans ce pan manquant, l’humanité reste « enfantine » et manipulable, et tout dévoilement brutal ferait s’effondrer la civilisation—raison pour laquelle elle parle à Alec d’abord pour lui-même, pas pour une diffusion immédiate.

Elle enchaîne sur la dualité de l’être humain : chacun possède un corps physique et un corps non physique. Le but de ses semblables, par des visites et des expériences, serait de fusionner ces deux aspects afin que l’humain devienne conscient de son « autre soi ». S’ils y parvenaient, dit-elle, l’influence d’un « monde voisin » sombre—un système parasitaire qui puise l’énergie vitale des humains et de la nature—s’évanouirait, et la Terre refleurirait. Alec notera plus tard que ses intuitions l’ont poussé, de retour sur Terre, vers les travaux de Trevor Constable et Wilhelm Reich pour donner une charpente à cette idée d’un « invisible » agissant sur le vivant.

Revenant à son cas, Zeena détaille la logique des « choix d’âme » : avant la naissance, chacun aperçoit la trame d’une vie jalonnée d’embranchements conçus pour apprendre quelque chose. L’oubli, les distractions et les « promesses faciles »—souvent promues par des « faiseurs de gloire » au service des forces occultes—font rater la leçon, que l’on doit alors rejouer. Le signe d’un progrès d’âme est la capacité à refuser ces mirages et à écouter la petite voix intérieure; les chemins difficiles sont souvent les bons. Elle le prévient d’épreuves proches, l’exhorte à se fier à son instinct et à ne pas juger trop durement ceux qui chutent, car beaucoup ignorent tout du jeu qu’ils jouent.

Enfin, Zeena rattache son présent à ses vies passées : son parcours actuel a été planifié avant sa naissance. Pour eux, son « absence » depuis sa mort lors d’un crash sur Terre ne dure que peu de temps, car ils ne vivent pas le même temps que nous. L’Ancien qui l’a guidé le connaît « d’avant » et s’amuse de son amnésie. Alec a déjà péri au moins deux fois lors d’explorations terrestres, ce qui explique son attirance irrésistible pour la « planète bleue ». Bien qu’il puisse rester—puisque, en vérité, « chez lui » est auprès d’eux—Zeena pressent qu’il choisira de retourner sur Terre : sa tâche y est loin d’être terminée, et lorsque la confiance sera suffisante, les Anciens auront encore beaucoup à lui confier.

Alec Newald réfléchit à la question des simulations après avoir constaté à quel point les êtres qu’il a rencontrés maîtrisent l’art de créer des environnements et des situations indiscernables de la réalité. Sa lecture du livre Far Journeys de Robert Monroe a renforcé ces interrogations : Monroe y décrit des leçons de progression vécues dans des sphères non physiques, si parfaitement construites qu’il lui était impossible de distinguer si elles étaient réelles ou simulées. Chaque expérience se vivait comme un jour de vie ordinaire, sans souvenir des précédentes jusqu’à ce que la simulation se termine. Alec y voit la preuve que ces entités sont des maîtres de l’illusion.

Cela soulève pour lui une question vertigineuse : si certains êtres peuvent générer de tels mondes artificiels indiscernables du réel, peut-on encore être certain que quoi que ce soit dans l’univers soit « réel » au sens humain du terme ? Alec lui-même dit avoir vécu de telles simulations de formation, et souligne que leur efficacité repose sur l’illusion complète. Comme dans un rêve réaliste, il n’y a aucune raison de douter tant que l’expérience est cohérente.

Il met alors en parallèle cette idée avec les contradictions de la science terrestre : d’un côté les scientifiques affirment qu’on ne peut obtenir quelque chose à partir de rien, de l’autre ils enseignent que le Big Bang a créé tout l’univers à partir du néant. Alec préfère envisager que l’univers ait commencé par une pensée, une idée qui a grandi et pris forme. Dans cette logique, il serait tout à fait concevable que des êtres immatériels, existant sans corps physique, aient la capacité de façonner la matière et d’élaborer un univers entier comme une simulation. Ces créateurs pourraient ensuite vouloir « expérimenter » leur œuvre, en donnant naissance à des êtres physiques capables de renvoyer des sensations et des expériences.

L’humanité, dans cette perspective, serait une manière pour ces créateurs de comprendre ce que signifie vivre dans un corps, et chacun y gagnerait en connaissance. Pour Alec, cette hypothèse apparaît plus plausible que le modèle scientifique du Big Bang, et il en conclut avec modestie qu’il n’est peut-être qu’un fragment d’un être non physique expérimentant la vie matérielle.

Alec Newald raconte la relation singulière qu’il entretint, après sa sortie de prison, avec « House », l’homme sud-africain qu’il avait rencontré lors d’un interrogatoire. Après avoir pu enfin retranscrire et envoyer son manuscrit de CoEvolution, Alec reçut un courriel de cet ancien agent. Bien qu’il restât toujours méfiant, il accepta de maintenir le contact. Avec le temps, une amitié particulière naquit entre eux, fondée sur l’expérience commune du contact avec des visiteurs non humains. Alec précise qu’il ne révélera pas l’identité de House pour protéger sa famille, d’autant que celui-ci est depuis décédé.

House, loin d’être seulement un « gros bras », se révéla un homme instruit, consultant auprès d’organisations scientifiques sud-africaines comme le CSIR, l’ISES, le SAEON et surtout le HMO (Hermanus Magnetic Observatory), avec des missions jusque dans l’Antarctique. Lassé des manipulations du milieu du renseignement, qu’il comparait à une mafia, il lui livra ses souvenirs et confidences.

Il décrivit notamment la période 1988-1991, marquée selon lui par de nombreux crashs de véhicules non terrestres, abattus grâce à une arme issue des travaux de Tesla, utilisée déjà en 1947 à Roswell. Son premier contact marquant survint en Afrique du Sud en 1989 : il fut parmi les premiers à approcher un rescapé extraterrestre mourant. Assis près de lui, il tenta de communiquer en parlant de sa vie personnelle. Bientôt, il reçut des images mentales montrant des visages étranges et une civilisation aux architectures en dômes et spirales. Ce moment transforma sa vision du monde et le détourna des activités les plus sombres de son métier. Le vaisseau lui-même, qu’il compara à une raie manta avec des « ouïes », continuait même après le crash à perturber tout appareil électrique à proximité.

House évoqua aussi l’artefact mystérieux que lui et ses collègues avaient présenté à Alec en prison : il provenait d’un crash en Amérique du Sud, au milieu des années 1980, d’un grand engin retrouvé vide, sans aucune trace d’occupants. Par la suite, House participa à des missions secrètes en Irak, sous couvert de recherche d’armes de destruction massive, mais orientées en réalité vers la récupération d’artefacts dans des zones archéologiques liées au « Jardin d’Éden ». Puis, il fut envoyé régulièrement en Antarctique, près du « Great Dome », où des structures métalliques enfouies et un lac sous-glaciaire suscitaient un grand intérêt. Des forages secrets auraient été effectués malgré les interdictions, entraînant des maladies graves parmi les chercheurs. D’autres découvertes auraient été accaparées par des organisations liées aux États-Unis, comme Raytheon. Mais House insistait : le vrai contrôle se trouvait en Europe.

Il mentionna aussi les recherches de Marconi en Angleterre après la guerre des Malouines : un fluide robotique programmable par radiofréquence, sans origine claire, aurait ouvert la voie à des applications en nanotechnologie, biologie et armement. Plusieurs scientifiques liés à ce projet moururent mystérieusement, dont son ami Victor Moore. House suggérait un lien possible entre ce fluide et les substances découvertes dans les zones polaires.

Dans ses derniers échanges, il exprima son inquiétude face à la construction d’une base chinoise à Kunlun (Antarctique), également tournée vers le percement du lac souterrain. Mais surtout, il informa Alec de l’activation récente d’anciennes antennes non humaines, certaines sous-marines, connues depuis longtemps mais jusque-là inactives. Ces antennes se mirent à émettre des signaux dans l’espace, avec d’autres sites signalés en Chine. Alec conclut que cela pouvait annoncer une prochaine ouverture du contact à l’échelle planétaire.

La correspondance s’acheva brutalement : en septembre 2010, Alec apprit par un proche que House venait de mourir dans son sommeil, après une longue maladie. Il lui rend hommage, saluant une vie marquée par le secret, les découvertes interdites et une amitié née dans l’ombre des mondes invisibles.

Alec explique qu’il n’avait pas prévu de partager ces informations, car il ne souhaite pas jouer sur la peur. Mais face aux enjeux évoqués, il juge nécessaire de donner des précisions sur les tests de compatibilité qu’il a dû subir avant d’être admis dans le programme de reproduction sur Haven.

Il rappelle que l’humanité n’a jamais été seule sur Terre : une autre race, les « Gris », y réside depuis bien plus longtemps, vivant surtout sous terre. Or, leur agenda aurait changé récemment, en lien avec certaines factions du complexe militaro-industriel terrestre. Leur objectif serait d’introduire une nouvelle lignée d’êtres humains sur la planète. Alec s’interroge lui-même : peut-être que l’apparition d’Homo sapiens résulte déjà d’une telle intervention dans le passé, au détriment du Néandertal.

La méthode envisagée serait simple et redoutable : concevoir une race résistante à un virus mortel, puis répandre ce virus dans la population générale. De cette façon, seuls les « nouveaux humains » survivraient. Pour Alec, les indices de cette préparation existent déjà, et certains écrits alternatifs en parlent ouvertement.

Les tests auxquels il a été soumis sur Haven s’inscrivaient dans ce contexte. Il ne s’agissait pas seulement de vérifier qu’il ne portait pas de virus, mais aussi de déterminer s’il présentait une résistance durable face à certains agents pathogènes. Il souligne que, d’après ses hôtes, il n’y aurait aucun intérêt à créer une nouvelle race pour la Terre si celle-ci devait être décimée immédiatement par des maladies.

Alec met en garde : les prochaines années sur Terre risquent d’être mouvementées, et la meilleure défense pour chacun est de rester en bonne santé. Il relie cette perspective aux restrictions croissantes sur l’accès aux remèdes naturels, qui prennent alors tout leur sens dans une stratégie globale de contrôle.

Quant aux tests eux-mêmes, il les décrit comme extrêmement poussés, presque comme si chaque partie de son corps provenait d’une origine différente. Ils concernaient même des zones extérieures au corps physique. Alec y voit peut-être une préparation à une véritable union des âmes avec Zeena, mais admet son inquiétude : et si, sans le savoir, il avait servi les intérêts du « mauvais côté » ?

En conclusion, il précise seulement qu’il a rempli tous les critères requis, sans entrer dans les détails intimes de ce qui était attendu de lui dans le programme de reproduction, par souci de vie privée.

Alec Newald expose, à partir de son unique expérience, comment se déroule la communication avec son groupe d’extraterrestres et ce que cela implique pour notre façon humaine de percevoir le langage. Il précise d’abord qu’il ne prétend pas généraliser à toutes les races ET car il n’a rencontré qu’un seul groupe, mais qu’à l’évidence leur « langage » n’est pas du tout articulé comme le nôtre. Les échanges se font sans sons, par un flot d’images, de couleurs, de diagrammes et de sensations, un type de transmission qui ressemble à ce que beaucoup appellent télépathie, mais qui, selon lui, va bien au-delà d’un simple envoi de mots. Au début ces transferts l’épuisent : recevoir en continu des séries d’images et d’énergies demande un apprentissage et un entraînement. Avec le temps il devient plus réceptif et note que certains membres âgés du groupe (les Anciens) peuvent même transmettre un « niveau d’énergie » qui semble littéralement recharger l’air autour de lui.

Alec avance que ces êtres, parce qu’ils sont technologiquement et cognitivement avancés, transforment instinctivement leurs propres modes d’expression en quelque chose que notre cerveau peut assimiler plutôt que de nous imposer une « langue » étrangère. Il suggère que le cerveau humain contient des réservoirs potentiels capables d’apprendre à décoder ce type d’information iconographique — d’où l’hypothèse que notre espèce aurait été conçue ou préparée pour ce type de communication. La méthode est très efficace : une douzaine d’images accompagnées de codes de couleurs et de résonances musicales transmettent en quelques secondes l’équivalent de volumes écrits. Alec compare ce procédé aux icônes informatiques modernes ou aux hiéroglyphes anciens : un symbole visuel chargé d’un sens multiple et immédiat.

Un point technique important du résumé est la description du système numérique et symbolique employé par ses interlocuteurs. Leur arithmétique ne serait pas décimale mais duodécimale : tout fonctionne par unités de douze (12, 24, 36, 144, 288 …) et les subdivisions se donnent en fractions du tout plutôt qu’en dixièmes ou décimales. Ils accompagnent leurs images de couleurs, six teintes de base (rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo/violet), chacune déclinée en nuances claires ou foncées pour multiplier les symboles, et de « résonances » sonores qui évitent les ambigüités. Le blanc occupe une fonction particulière : il représente le zéro et sert de séparateur (espace) entre séquences.

Il met en garde contre la divulgation intempestive de certains hiéroglyphes qu’il a vus autour des vaisseaux et des villes extraterrestres, car ces signes lui ont déjà attiré des ennuis sur Terre. Malgré cela il livre des observations sur quelques symboles et leur sens : le signe central et très respecté qu’il associe au nombre douze est composé d’un cercle incomplet (symbole d’un cycle évolutif encore inachevé) contenant un triangle intérieur (pyramide/tétraèdre), image qui, pour eux, symbolise le sommet de leur savoir — le voyage dimensionnel.

Voici les chiffres de 0 à 12 tels qu’il les a perçus, tout en indiquant qu’il hésite sur les signes pour 7, 8 et 9 ; il insiste sur le fait que la communication ET mêle simultanément icônes visuelles, codes de couleur et timbres musicaux afin d’éviter toute mauvaise interprétation.

Chiffres utilisés sur Haven.
Chiffres utilisés sur Haven.

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